À Addis Abéba, en Ethiopie, la situation au Mali était au cœur de la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA). En effet, le samedi dernier, le Conseil a demandé « la fin des interférences inacceptables de la junte militaire et de ses soutiens civils dans la gestion de la transition ». Il a-t-il de nouveau demandé aux autorités de la transition malienne d'entamer des consultations pour la formation d'un gouvernement d'union nationale. Par ailleurs, des sanctions ciblées seront prises contre toutes les personnes qui entraveront la bonne marche du processus de la transition au Mali.
[caption id="attachment_66548" align="aligncenter" width="610"]

Capitaine Amadou Haya Sanogo[/caption]
C'est le président en exercice de la CEDEAO et non moins Numéro un ivoirien, Alassane Dramane Ouattara (ADO) qui animait cette réunion du Conseil de paix et de sécurité. Cette rencontre arrive à point nommé pour débattre de la crise malienne. Ces questions pourraient-elles donc être abordées pendant cette réunion du CPS? Jusqu'à présent, les menaces de sanctions à l'encontre des acteurs qui bloquent le processus de sortie de crise n'ont pas eu d'effet. Et ni la junte militaire dont l'ONU exige la dissolution, ni le Premier ministre ne semblent disposés à accepter le déploiement d'une force ouest-africaine pour sécuriser la transition, indique RFI.«
Sans neutralisation des putschistes du 22 mars, rien ne pourra se faire, on tournera en rond », explique un leader politique malien. Dans les rangs de l'opposition malienne, certains militent pour que le sommet de l'UA active le levier judiciaire.
A leurs yeux, la création d'une commission d'enquête internationale sur les exactions, et en particulier sur celle qui a failli couter la vie au Président Dioncounda Traoré, pourrait inciter les militaires à renoncer à leurs manœuvres politiques et à rester tranquillement dans leurs casernes. C’est ce qui a été ainsi décidé car le Conseil de paix et de sécurité de l’UA a annoncé la mise sur pied d’une enquête internationale pour déterminer les responsabilités, notamment à la suite de l’agression du Président par intérim Dioncounda Traoré. Ainsi donc, avec cette fermeté prise au cours de cette réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, les militaires de l’ex-junte et leurs alliés civils savent désormais qu’ils jouent gros, surtout que les sanctions qui les ciblent partent de l’interdiction de voyager dans l’espace de l’Union aux gels des avoirs et surtout, à la possibilité d’une poursuite judiciaire. Le temps est donc venu pour ses derniers de bien réfléchir avant de poser des actes, surtout qu’ils savent désormais «
avec quelle sauce ils seront mangés ».
Paul N’guessan