Au moment où on croyait l'armée malienne le moral au talon et complètement dépassée par les événements pour se lancer à une quelconque offensive de libération du nord, le capitaine Amadou Haya Sanogo soutient mordicus le contraire. Pour l'auteur du coup d'Etat du 22 mars, le moral est au top et l'armée n'a jamais été aussi déterminée qu'aujourd'hui. La prime de guerre est passée de 6000 FCFA à 50 000 par mois, le soldat mange à sa faim, les infirmeries militaires sont bien équipées. La motivation et la confiance que nous avons su susciter en elle, l'ont fortement réconfortée. Pour couronner le tout, l'armée a commencé la reconquête du nord et n'est plus à Sévaré, déclare le chef de l'ex-junte.
[caption id="attachment_92972" align="aligncenter" width="610"]

Le Capitaine Amadou Haya Sanogo face à la presse le 18 septembre 2012 (photo indépendant)[/caption]
Lors de ce point de presse à Kati, le président du Comité militaire de la réforme des forces de défense et de sécurité, Capitaine Amadou Haya Sanogo, a écarté tout doute quant à la volonté de l'armée malienne de se lancer à la reconquête du nord.
Cette armée que beaucoup disaient en perte de vitesse et incapable de libérer seule les zones sous occupation sans l'apport de la sous-région et de la communauté internationale. Amadou Haya Sanogo qui n'a pas négligé l'apport des pays amis dans la reconquête du nord a tout de même crié haut et fort que "le moral de sa troupe est au top ".
A le croire, les raisons de cet optimisme se situent à plusieurs niveaux : "le moral du soldat dépend de certaines choses, si je meurs, est ce que mes arrières seront assurées. La prime d'opération, on l'a remontée à un niveau souhaitable. Elle est passée de 6000 FCFA à 50 000 par mois. Aussi, les blessés du nord que nous avons trouvés sur place au lendemain des événements du 22 mars, nous les avons évacués à l'extérieur où les soldats peuvent être soignés en bonne et due forme.
Les soldats peuvent manger à leur faim. Aujourd'hui, il y a plus de volontaires qu'auparavant, parce que le soldat est motivé ". L'autre point abordé par le chef des putschistes pour justifier que l'armée a un " moral d'acier " est le renforcement du dispositif sanitaire. A le croire, l'infirmerie militaire est bien équipée.
Pour justifier son optimisme Amadou Haya Sanogo a déclaré que l'armée a commencé sa progression et ne serait plus à Sévaré. Face à la réaction des journalistes, il révèle, "nous sommes en train d'avancer avec les moyens du bord. Nous nous débrouillons avec ce que nous avons en attendant que la CEDEAO daigne lever son blocus sur nos armes bloquées au niveau de certains ports ".
S'agissant du 33ème régiment des commandos parachutistes, une unité sur laquelle pouvait se baser l'armée malienne pour bouter les groupes armés dehors, elle est presqu'en déconfiture, certains de ses éléments dispersés entre les différentes unités et d'autres sont en fuite ou ont été tués lors des événements du 31 mai au 1er avril.
Une reconquête du nord est-elle possible sans cette unité ? Amadou Haya Sanogo soutient le contraire et se veut rassurant. " Il n'y a plus de problèmes entre nous contrairement à ce que les gens disent. On travaille comme un seul homme. Certains éléments de l'unité des bérets rouges sont en train d'être réaffectés. Le peuple a besoin de nous tous surtout en ces temps cruciaux… " a-t-il déclaré.
Amadou Haya Sanogo dit avoir surtout regretté les querelles d'égo qui ont sanctionné le coup d'Etat du 22 mars. Si on avait laissé de côté les querelles de positionnement, on serait mieux fixé sur le nord. Avant d'ajouter que personne ne fera le nord à la place des Maliens. Les autres peuvent venir en appui, seulement, il faudrait que nous soyons en mesure de dépasser certaines étapes et éviter que ce qui nous est arrivé ne puisse jamais se reproduire.
Abdoulaye DIARRA