Les premières gaffes de Dioncouda Traoré

18 Avr 2012 - 00:06
18 Avr 2012 - 16:38
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Le Président de la République par intérim, le Pr Dioncounda Traoré réside à l'Hôtel Salam depuis son arrivée de Ouaga pour assurer la continuité de la normalité constitutionnelle ou ce qu'il en reste, suite à l'accord-cadre du 6 avril 2012 signé par la CEDEAO et la junte. [caption id="attachment_59998" align="alignleft" width="610" caption="Dioncounda Traoré"][/caption] En effet, l'hôtel Salam est devenu pratiquement le centre des affaires de l'Etat, ce qui n'est pas sans rappeler le souvenir de l'hôtel du Golf d'Abidjan en RCI au plus fort de la crise ivoirienne. Pour échapper aux escadrons de la mort de l'ancien maître d'Abidjan, Laurent Gbagbo, ADO, son gofernement et les têtes pensantes des Houphouétistes s'y étaient retranchés. A son corps défendant Dioncounda a préféré rejoindre là les émissaires de la CEDEAO, le temps de gérer les conditions du retour à l'ordre constitutionnel normal, cela peut se comprendre. Ceci relève, semble-t-il de la logique des grands principes de la diplomatie; créer et renforcer les liens de la convivialité pour l'atteinte de solutions idoines aux préoccupations de l'heure. Seulement voilà: une semaine après son investiture, le Président par intérim de la République est toujours abonné au même hôtel. S'y déroulent les entretiens; les rencontres et surtout s'y prennent, les décisions qui engagent la vie de la nation. L'hôtel Salam devient donc le sanctuaire du Mali post-ATT avec ce que cela implique comme nouvelle habitude dans la gestion des affaires publiques. Alors question: pourquoi l'hôtel Salam et pas ailleurs? L'Etat malien serait-il dans l'incapacité d'offrir au Président Dioncounda une résidence digne de son rang? En attendant la réponse à ces questions, pour nombre de nos concitoyens, le Président de la République ne devrait pas prendre quartiers dans un hôtel privé. Les conditions sécuritaires et d'intendance liées à sa fonction doivent être en mesure d'être assurées avec la même efficacité, la même rigueur et la même promptitude par le service du protocole ailleurs que dans un site hôtelier, soit-il, de haut standing. De toute évidence, le Président par intérim devrait avoir le choix entre la résidence de fonction du Premier Ministre ou celle de Président de l'Assemblée nationale, la sienne avant l'investuture. En attendant la fin des travaux de réfection du palais de Koulouba. Sur le plan diplomatique et politique, le Président Dioncounda Traoré a mis la charrue avant les boeufs avec l'envoi de la mission Tiébilé Dramé à Nouakchott, officiellement, pour rencontrer son homologue, Mohamed Ould Abdel Aziz et pour ... discuter avec des représentants de renegats séparatistes. C'est une gaffe monumentale en ce sens que ni le Premier Ministre n'était nommé au moment des faits, ni le gofernement n'était mis en place. L'empressement à prendre langue avec les séparatistes (avant d’en reférer avec le Gofernement et la CEDEAO) pourrait avoir des conséquences graves sur la suite des événements dans la mesure où le ''MNLA'' parle de négociation sur la base du fédéralisme et non de retour à l'intangibilité de nos frontières. Le Mali de Dioncouda Traoré et de Cheick Modibo Diarra doit privilégier la politique du bâton et la carotte (dans une moindre mesure) et se prémunir contre la politique de l'autonomie. BT

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