Après avoir chassé le Mnla d’Anefis, la semaine dernière, l’armée malienne entendait poursuivre sa progression en direction de Kidal. Mais, le jeudi 6 juin dernier, un détachement des forces spéciales françaises, a quitté précipitamment Kidal pour venir s’interposer et stopper l’avancée de l’armée vers cette localité. L’entrée des soldats maliens à Kidal dépend désormais de la seule volonté de Paris.
[caption id="attachment_117702" align="aligncenter" width="610"]

Archives. Photo AFP[/caption]
Les différents discours prononcés par les dirigeants français, notamment le président Hollande et son ministre des Affaires étrangères, Fabius, sont-ils en déphasage avec la réalité sur le terrain, au nord du Mali ? Des militaires maliens, y compris des officiers, l’affirment volontiers. Selon eux, alors qu’à Paris le principal discours tenu à l’Elysée et au Quai d’Orsay est qu’il faille «désarmer les groupes armés à Kidal», sur le terrain, le comportement des français tranche avec ce discours.
«Depuis l’entrée de l’armée malienne à Anefis, les forces spéciales françaises y ont été dépêchées avec l’ordre de prendre position et d’empêcher la progression de nos troupes en direction de Kidal. N’eut été cette intervention française, nous serions déjà à Kidal», nous confie un officier, proche des opérations.
Pour l’instant, aucune explication n’est fournie par les responsables de l’armée malienne au sujet de cette interposition des forces spéciales françaises.
A la direction de l’information et des relations publiques de l’armée (Dirpa), on évite d’aborder le sujet pour le moment. Or, il semble que l’armée malienne est décidée d’entrer à Kidal avant l’arrivée des casques bleus des Nations unies, dont les premiers éléments sont attendus au nord du Mali, précisément à Kidal, au début du mois de juillet.
Alors, les Français comptent-ils maintenir le statu quo à Kidal jusqu’à l’arrivée des forces onusiennes ? Et pourquoi le Mnla, un groupe armé, bénéficie-t-il du soutien de la France ? Autant de questions que l’on ne cesse de poser dans certains milieux militaires de la capitale.
La Rédaction