Lettre ouverte à Donald Trump, 47ème président des États-Unis d’Amérique (EUA-USA) : Contre le vacarme des bombes, la voix des peuples
Alors que le fracas des frappes aériennes sur l’Iran retentit encore sous l’intitulé dramatique d’«opération Marteau de minuit», un autre grondement s’élève, plus sourd, mais plus profond : celui des foules dans les rues américaines, hostiles à la guerre et inquiètes des dérives autoritaires que révèlent à la fois l’intervention militaire et l’offensive législative contre l’immigration.

Monsieur le Président,
Cette guerre – unilatérale dans son déclenchement, disproportionnée dans ses moyens, confuse dans ses justifications – semble rejouer un vieux scénario impérial, où la force se substitue au droit, la domination au dialogue.
Les frappes israélo-américaines du mois de juin 2025, l’effondrement des canaux de négociation nucléaire, la rupture avec l’AIEA, les menaces d’élargissement du conflit: tout cela dessine un engrenage, non un horizon.
À Washington, le langage martial a résonné avec une solennité mêlée de provocation. Le président Trump, dans une succession de discours aussi triomphalistes qu’ésotériques, a présenté l’opération comme une restauration de «l’ordre», une victoire technologique, une démonstration de dissuasion. Mais sur le terrain, ce sont des infrastructures civiles désintégrées, des familles endeuillées, des réfugiés nouveaux, des échos de riposte.
Le souci n’est pas seulement géopolitique. Il est également moral. Le président des États-Unis que vous êtes, incarnation d’une puissance nucléaire et d’un idéal démocratique, ne peut ignorer que la civilisation ne se mesure pas à la portée de ses ogives, mais à la manière dont elle traite l’Autre : ennemi, voisin ou exilé.
Les manifestations dans les grandes villes américaines – New York, Chicago, Oakland – ne sont pas des troubles passagers. Elles révèlent un peuple fracturé, inquiet de voir son gouvernement mêler croisade militaire et fermeture identitaire. La guerre à l’extérieur, la crispation à l’intérieur : un cocktail explosif qui rappelle les heures sombres de 2003 ou de 1992 ou de 1968.
À ce point de non-retour atteint, un cessez-le-feu imposé par la pression populaire ou diplomatique ne serait pas une défaite en soi. Il serait même une réhabilitation. Car l’histoire, parfois, se retourne plus durement contre ceux qui n’ont pas su dire «assez».
Il est encore temps, Monsieur le Président, de préférer la retenue à l’orgueil, la justice à la vengeance, et le langage de la paix à la rhétorique de la punition.
Il n’y aura jamais de victoire là où l’humain perd pied. Un empire technique sans boussole éthique n’est pas un modèle, c’est une impasse.
Avec déférence mes plus tristes conseils.
Khaly-Moustapha LEYE, citoyen ressortissant AES
Bamako-coura près de la Prison civile
Rue 360, porte 93
Email : mfdafdaoras21@gmail.com
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