Mali : les citoyens sont de plus en plus mobilisés face aux menaces d’attentats

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Malgré le climat d’inquiétude ambiant qui a lourdement pesé pendant le mois béni du Ramadan, en particulier sur Bamako et dans le Sud du Mali, de plus en plus de citoyens ont refusé de céder à la peur. Ces citoyens, responsables et patriotes, ont au contraire montré leur volonté de résister à la terreur qui nous est imposée depuis bien trop de temps. Grâce à eux, ces assassins qui se servent de notre religion pour en réalité assouvir leur soif de pouvoir et d’argent, ont été pour beaucoup d’entre eux mis hors d’état de nuire.

Au Mali, le mois béni du Ramadan a été encore une fois cette année marqué par des rumeurs persistantes d’attentats meurtriers. Des menaces qui se sont depuis peu tournées vers le sud du Mali, en particulier vers Bamako. Dans le viseur, les croyants et les mosquées n’adhérant pas aux principes extrémistes de radicaux, derrière lesquels se cachent les jihadistes pour tenter de justifier leurs actes lâches et abjects. Leur vraie ambition est connue, c’est celle d’imposer leur délire sanguinaire à une population pourtant en mal de paix, et de tirer un maximum de profit de leurs trafics en tout genre. Chose nouvelle, de plus en plus de citoyens maliens refusent désormais de céder à cette peur et choisissent au contraire de montrer leur volonté de résister à la terreur qui leur est imposée depuis bien trop de temps.

Il faut donc rendre hommage à ces compatriotes, qui n’ont pas hésité à véritablement montrer du doigt ceux qui devaient l’être. Grâce à eux, nous avons appris que ce sont, par exemple, plus d’une vingtaine de terroristes de la secte Dawa qui ont été arrêtés en juillet par nos forces de sécurité à Zégoua, près de Sikasso, alors qu’ils se rendaient à Bamako pour s’attaquer aux musulmans de la rue, qu’ils considèrent comme des « ennemis de Dieu ». Eux se croient autorisés à juger si une vie doit être ôtée, alors que seul Dieu dispose du droit de la donner et de la reprendre. Depuis l’attentat de Fakola, c’est donc au moins une centaine de terroristes qui ont déjà été arrêtés, avec l’aide la population. Dans tout le Mali, du Nord au Sud, ce sont de nombreuses mines explosives, qui tuent indifféremment femmes et enfants, qui ont aussi pu être désamorcées.

Ces signalements et dénonciations citoyennes ont sans aucun doute permis d’épargner la vie de beaucoup de Maliens. Car les terroristes peuvent être difficiles à repérer pour les forces de sécurité, mais ils sont bien souvent issus de notre environnement et nous pouvons constater la radicalisation de certains qui furent un jour des nôtres et qui finissent pas basculer dans la violence fratricide, par soif d’argent ou de pouvoir. Les jeunes sont de plus en plus exposés à la radicalisation violente, parfois de manière forcée en raison de défections sans précédent dans les rangs des terroristes. Mais ils finissent bien trop tard par se rendre compte qu’eux ne servent qu’à se sacrifier : à poser des mines, à tuer et à répandre l’horreur pour quelques billets. Puis finalement à perdre leur vie, d’une manière ou d’une autre, dans un attentat-suicide ou sous les balles de leur propre chef pour les empêcher de parler ou de se repentir. Ils sont exploités par les réseaux terroristes, dont seuls les leaders se gavent d’argent. Comme Iyad ag Ghaly, dont l’émissaire arrêté près d’Ouan a été retrouvé avec les poches pleines.

Il ne s’agit pas de trahir son prochain ou de faire de la délation à l’encontre d’un coreligionnaire. Il s’agit de protéger ceux qui peuvent encore l’être et d’empêcher ces marchands d’esclaves d’embrigader nos enfants et de les conduire à la mort. Il s’agit ni plus ni moins de dénonciations citoyennes, d’initiatives purement patriotiques, contre ceux qui s’attaquent à la vie des Maliens et à la paix tant espérée et attendue au Mali.

Nous ne devons plus rester immobiles, dans la crainte des représailles, il suffit de commencer par parler entre nous de ces assassins pour que tout le monde les connaisse et sache les reconnaître.

Idrissa KHALOU

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1 commentaire

  1. En quoi ont servi les accords D’Alger?
    Si une seule partie prenante du conflit ne signe pas l’accord,il ne peut y avoir de paix.
    deux parties prenantes de la rebellion n’ont pas signé l’accord.Vous n’êtes pas naïfs à ce point.C’est le truc qu’ont trouvé les touaregs pour vous rouler dans la farine.Ceux qui ont signé pourront toujours dire,c’est pas nous,c’est ceux qui n’ont pas signé qui ont fait ça.
    Quand,les élus du nord mali n’osent plus s’y rendre ça veut dire qu’ils abandonnent leurs administrés à leur sort.Oseront-ils se représenter aux prochaines élections?

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