Professeur Issa N’Diaye : « Le Mali a besoin d’une nouvelle société civile autonome et indépendante »

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Créer une société civile autonome et indépendante, une société civile représentative du peuple malien et non une société civile en déphasage avec les aspirations des Maliens ; informer le citoyen  sur ses droits et devoir afin qu’il devienne des citoyens responsables et soucieux du devenir du pays ; mettre au devant de la scène une nouvelle génération de Maliens en mesure de surmonter les multiples maux auxquels le pays est confronté sont entre autres certaines des objectifs de cette plateforme de la société civile que le professeur Issa N’Diaye et ses amis comptent mettre sur pied. Ils ont donné l’information le samedi 12 Octobre 2019, lors d’un point de presse, au siège de kora film.

Conscients de la gravité de la situation dans laquelle le pays est plongé, de l’échec de la société civile et soucieux de son avenir, le professeur Issa N’Diaye et certains de ses amis comme le professeur Jean Bosco Konaré ainsi que l’ancienne ministre de l’enseignement supérieur Assetou founé Samaké Migan ont décidé de créer une nouvelle plateforme de la société civile malienne prenant en compte les préoccupations des Maliens.

« Si nous voulons soigner ce pays, il est important de bâtir une nouvelle société civile avec comme fondement  qu’elle ne soit affiliée ni à l’Etat, ni a un parti politique, une société civile indépendante. Si nous ne faisons pas attention, ce pays risque de voler en éclats. Parmi nos éléments de diagnostique, nous avons constaté que la société civile pose problème, elle s’est politisée, les religieux ont pris des attitudes politiques, les chefferies et légitimités traditionnelles aussi ont failli à leurs missions.

Beaucoup de secteurs de la société civile ont basculé en politique et ont contribué a enfoncé le pays», a indiqué le Professeur Issa N’Diaye. Il ajoutera qu’il est urgent de soigner ce mal avant qu’il ne soit trop tard. Selon lui, le Mali a besoin d’une nouvelle société civile autonome et indépendante, une société civile représentative du peuple et agissant au nom du peuple et non au nom des intérêts partisans.

Le professeur Issa N’Diaye a précisé qu’ils ont défini des critères précis et que les individus désirant rejoindre la plateforme doivent les accomplir à défaut de se voir défenestrés. « Nous voulons la construire autour des gens autonomes, des gens dignes de confiance de la part du peuple malien », a-t-il prévenu.  « On a tiré des leçons et nous sommes arrivé à la conclusion qu’il faut faire émerger une nouvelle société civile malienne autour des préoccupations nationales, il est important que nous nous penchons sur le Mali rien que le Mali. Nous n’allons pas nous préoccuper des querelles partisanes et construire une sorte de solidarité nationale par rapport au Mali. Une société civile avec une autonomie de pensée, d’action en nous appuyant sur nos capacités et avec des solutions endogènes », a expliqué le professeur N’Diaye. Il a aussi évoqué qu’il est nécessaire de créer des espaces de dialogue citoyen au niveau des communes, des cercles, des capitales régionales pour recenser les préoccupations des Maliens et de chercher une solution malienne à ces inquiétudes. Selon lui, la démocratie à l’occidentale importée par nos pays à atteint ses limites et il urge de partir sur des nouvelles bases. « Les élections ne sont pas la solution, le modèle démocratique libérale ne marche pas chez nous, il y a des citoyens qui n’ont jamais participé aux élections. Les pouvoirs ne sont pas l’expression de la majeure partie de la population. Il nous faut arriver à mobiliser les Maliens autour des préoccupations du Mali en forgeant la conscience citoyenne. Que chaque malien soit prêt à se battre pour le Mali, à participer à sa construction. Les problèmes du Mali ne peuvent être résolus que par des Maliens » a-t-il soutenu. Issa N’Diaye a informé qu’ils donneront un nom endogène à la plateforme qu’ils mettront très bientôt sur pied.  Assetou Founé Samaké Migan et le professeur Jean Bosco Konaré ont eux aussi abondé dans le même sens que le professeur Issa N’Diaye.

Moussa Samba Diallo

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10 COMMENTAIRES

  1. Je suis d’accord avec vous yugubané, sauf que pour votre 3eme option c’est à dire la solution que vous proposez “passer la main à nous qui sommes au DABANANI” semble être une réaction désespérée.

  2. Si j’ai bien compris, prof N’djay parle de reformer le systeme educatif malien pour accorder une bonne place a’ l’instruction civique, religieuse et morale! Le citoyen a des droits, des devoirs et des responsabilite’s!!! Quand je lis des mediocres comme WC et kinguiranke’ sur maliweb, NO WONDER WHY OUR BELOVED MALI HAS PROBLEMS!!!

  3. La contribution des intellectuels dans le débat actuel est une bonne , mais de là à remettre en cause des élections reviendrait pure et simple à supprimer en quelque sorte la démocratie chèrement acquise . Les problèmes que nous avons actuellement sont d’abord endogène par l’insouciance de gouvernance avec toutes les dérives que connaissons , ensuite il ya un échec de la culture de la citoyenneté que monsieur le ministre a manqué de soulever , il ne faut pas oublier que nous sommes dans un pays dont les premières réflexes identificatoires sont plus fortes que celles de la république , ethnicité , religiosité etc … quand un imam arrive facilement à fédérer plus que les syndicats et les partis politiques , je me dis qu’il y a un déficit d’éducation , c’était là l’un des sentiers du feu président modibo Keita paix à son âme . Il n’y aura pas de cohésion nationale sans une patriotisme bien intégré , pour qu’on puisse retrouver dans un destin national l’école est la clé de voûte c’est l’éducation de masse , et monsieur le professeur le sait mieux que quiconque.

    • Madou, les intellectuels sont LE PROBLEME DU MALI!!!! AUJOURD’HUI, NOTRE FASO A BESOIN D’ORDRE DE DISCIPLINE ET DE SECURITE’! LA DEMOCRATIE PEUT ATTENDRE!!!!

  4. Issa Ndiaye connait ce pays que personne. Donc ce qu’il propose est pratiquement impossible et lui même le sait. Dans un pays où le culte de la malhonnêteté a été inculqué aux gens, il est vraiment difficile de trouver une solution idoine à ce fléau. On a échoué sur tous les plans,avec des dirigeants inconsciencieux et apatrides. Al’allure des choses on a l’impression que c’est plutôt le soulèvement populaire qui serait salutaire pour chasser leaders politiques malhonnêtes qui ne font qu’exploiter les honnêtes gens.

  5. C’est une excellente initiative. Il y a tout ce même quelques points que je voudrais souligner.
    1. Les critères/valeurs d’acceptabilité des membres de la future plateforme : Il y a lieu de préciser qu’il existe des hommes/femmes politiques, mais assez libres dans leurs façons de penser et d’approcher les problèmes.
    2. Gestion de Relations avec les leaders de la société civile actuelle : Je pense qu’il est important dès le début d’avoir une approche de complémentarité, plutôt que d’opposition à la façon de faire de nos leaders de la société civile actuelle. Il y a évidemment beaucoup de choses à corriger, mais ces gens ont des grandes capacités de mobiliser la population – ce qui n’est pas à négliger.
    3. Finalement des activités de la plateforme : Ce point constitue une équation difficile à résoudre pour une organisation qui se veut complètement indépendante.

  6. Au stade actuel de mondialisation aucun pays, aucune nation ne peut faire cavalier seul. Par ailleurs, toute nation qui ne compte que sur l’aide d’autrui ne peut aussi se développer.

    La base première du développement, c’est l’autosuffisance alimentaire, car dit-on à ventre creux, point d’oreilles. Le Mali dispose de toutes les potentialités, les possibilités et les capacités d’atteinte de l’autosuffisance alimentaire sans aucune aide extérieure. D’ailleurs cette autosuffisance alimentaire passera directement à une sécurité alimentaire durable avec une simple volonté politique affichée. Pour ce faire, l’éducation de base de notre actuelle société doit être remise en cause.

    Le syndrome de la propriété privée à travers le ‘’moi’’ a disloqué notre nation tout en lui raflant la notion de patriotisme.

  7. Comment connaitre “les gens dignes de confiance”?
    Que le peuple décide de l’homme ou la femme qui doit diriger le pays est est-il une démocratie importée ?
    SEUL CET HOMME OU CETTE FEMME ÉLU EST DIGNE DE CONFIANCE.
    Si on ne comprends pas que le problème de l’Afrique et du Mali en particulier est dans nos textes, on est entrain de faire perdre du temps à la population.
    Il nous faut impérativement DES INSTITUTIONS FORTES avant de penser “AUX GENS DIGNES DE CONFIANCE “dont le choix est l’exclusivité du peuple, si on est démocrate
    Pendant vingt-sept ans, les GENS QU’ON CROYAIT DIGNES DE CONFIANCE nous ont déçu.
    ISSA NDIAYE pense qu’il fait partie des GENS DIGNES DE CONFIANCE.
    ON NE LE SAURA QUE S’IL OCCUPE LA HAUTE FONCTION.
    Pour le moment, lui et tant d’autres doivent faire des propositions au peuple chargé d’élire celui qu’il pense DIGNE DE CONFIANCE.
    Le combat à mener pour tout patriote est de lutter pour permettre que le peuple s’exprime librement par un mode d’organisation des élections fiables.
    C’est pourquoi, il faut un dialogue national INCLUSIF SOUVERAIN.
    On part du principe, non pas que les hommes ont échoué, mais que les textes adoptés pendant la conférence nationale de 1992 étaient mauvais.
    LA PRATIQUE A MONTRÉ L’INEXISTENCE DE LA SÉPARATION DES POUVOIRS qui a favorisé le désordre qu’ISSA NDIAYE dénonce.
    Tout le monde est devenu politique à cause de notre LOI FONDAMENTALE qui permet à un homme politique élu à la présidence d’écraser les autres pouvoirs.
    Si LE HAUT CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA MAGISTRATURE était élu parmi ses pairs aurait on connu tous ces délinquants déguisés en homme politique protégés par les hommes politiques élus président de la république qui est en même temps le PRÉSIDENT DU HAUT CONSEIL SUPÉRIEUR LA MAGISTRATURE?
    Il faut être naïf pour croire AUX HOMMES DIGNES DE CONFIANCE.
    Il faut nécessairement des garde-fous pour encadrer des gens qu’on pense dignes de confiance.
    OSER LUTTER,C’EST OSER VAINCRE!
    La lutte continue.

  8. Si, si ! Le MALI a besoin d’une société civile responsable, représentative du peuple, et l’informe sur ses droits et ses devoirs afin qu’il devienne un peuple soucieux du devenir de son pays ….

    Ce n’est pas impossible mais pour y arriver, il n’y a que deux options: un, changer non pas la société civile mais changer la société Malienne elle-même. Ce qui est impossible car on ne peut pas changer une société. Deux, faire comme ce qu’on a fait avec la défense Militaire, c’est-à-dire aller chercher des activistes étrangers pour venir faire le boulot à notre place. Quand on parle d’informer le citoyen, je me demande si c’est l’information qui fait défaut à des gens comme Younoussi TOURÉ, Abdoul et Amadou NIANG, Kassoum TAPO, Amadou KOÏTA, Aminata Dramane TRAORÉ, TIÉBILÉ et autres pour que du jour au lendemain, de critiques acerbes ils deviennent flagorneurs zélés d’un régime fossoyeur de la Nation. Dans un pays où les Intellectuels se comportent comme tel, vaut mieux passer la main à nous qui sommes au DABANANI….

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