Le Projet de développement de la productivité et de la diversification agricole dans les zones arides et semi-arides du Mali (PDAZAM) a été officiellement lancé le 7 mars 2019. Il s’inscrit dans le cadre d’une vision stratégique pour le développement rural et agricole au Mali : Assurer une amélioration de la productivité agricole et la résilience des producteurs et Promouvoir la création d’un socle de protection sociale au Mali, à travers une amélioration de la productivité des ménages pauvres et vulnérables, la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
En cohérence avec la Loi d’Orientation Agricole du Mali, le PDAZAM est conçu comme un appui à la mise en œuvre des différentes recommandations des études de la Banque mondiale sur les stratégies de développement de la productivité des zones arides. Il complète ou approfondit dans le cadre du portefeuille de l’Association internationale de développement (IDA), les opérations en cours telles que le Projet d’accroissement de la productivité agricole au Mali (PAPAM) et le Projet d’urgence des filets sociaux «Jigisemejiri» ainsi que les opérations envisagées, notamment, le Projet d’appui régional à l’initiative pour l’irrigation au Sahel (PARIIS-Ml).
Le PDAZAM est financé par la Banque mondiale à hauteur de 65 millions de dollars US pour une durée de 5 ans. Il vise à améliorer la productivité, la diversification agricole et le renforcement de la résilience des ménages ruraux bénéficiaires dans les zones arides ciblées.
Ce projet de développement bénéficie directement aux agriculteurs et aux groupes d‘agriculteurs qui peuvent avoir un impact en termes d’augmentation de la production alimentaire régionale.
Le PDAZAM vise aussi à renforcer la résilience des ménages pauvres et vulnérables, généralement exclus des opportunités d’amélioration de la productivité et de la résilience. À ces bénéficiaires, s’ajoutent les communautés et les villages plus larges où la réalisation d’infrastructures rurales sera soutenue par les investissements productifs du projet aux niveaux individuel et collectif.
Le PDAZAM permet également aux institutions gouvernementales de renforcer leur capacité en termes de planification agricole, d’appui à la productivité du secteur agricole et à la résilience des ménages.
Le PDAZAM couvre les Régions de Kayes (Diéma, Nioro et Yélimané), Koulikoro (Kati, Kolokani et Nara), Ségou (Niono et Ségou) et Mopti (Bandiagara, Youwarou, Ténenkou et Douentza).
Les activités du PDAZAM sont structurées autour de trois composantes, à savoir : l’amélioration de la productivité et de la résilience des populations bénéficiaires, les infrastructures de production et de commercialisation au niveau communautaire ainsi que l’appui institutionnel, gestion de la crise et coordination du projet. En 2019, le projet a tenu la première session de son Comité de pilotage qui a porté sur la validation de son plan de travail et du budget annuel de 2019 (PTBA).
Nana S. HAIDARA
Spécialiste en Communication du PDAZAM
L’Unité d’Analyse des Politiques Agricoles (UAPA) : un véritable dispositif d’élaboration et de suivi des politiques agricoles
Son mandat est de formuler des propositions de politiques basées sur l’analyse des données du secteur agricole et de fournir des données à toute autre institution engagée dans la recherche et l’analyse des politiques agricoles.
Le gouvernement du Mali s’est doté d’une Politique de développement agricole (PDA), adoptée en 2013, qui définit les grands axes stratégiques du développement du secteur du développement rural.
Ces axes stratégiques de la PDA sont définis en programme de développement par le Programme national d’investissement dans le secteur agricole (PNISA). Aussi pour atteindre les objectifs fixés
dans le cadre des mesures prises, le gouvernement avait besoin d’un éclairage régulier et d’une assistance technique à la mise en œuvre des politiques agricoles.
C’est à ce titre que l’Unité d’analyse des politiques agricoles (UAPA) a été créée en 2021. Suivant la décision de sa création, l’Unité d’analyse des politiques agricoles est un cadre national de réflexion, de recherche, de dialogue, d’information et de conseil aux services techniques publics, privés, société civile, aux institutions nationales, régionales et internationales.
A cet effet, elle a pour missions de fournir des recommandations politiques opportunes adaptées au contexte des zones arides et semi-arides en réponse aux défis à court terme dans le secteur agricole, de mener des analyses approfondies afin de générer des options politiques pour relever les défis à moyen et long termes.
Outre le suivi de la mise en œuvre des politiques et les résultats obtenus, l’Unité est chargée d’évaluer leurs impacts et pertinence.
A l’analyse des experts agricoles, l’UAPA joue un rôle important dans l’implémentation des nouvelles réformes en rapport avec l’ensemble des acteurs du secteur agricole.
Cadre de réflexion, de recherche…
De façon spécifique, l’objectif de l’UAPA est de mener des études et recherches destinées à éclairer les décideurs et les groupes socio-économiques maliens, sous-régionaux et internationaux,
en vue de renforcer les capacités nationales d’analyse des politiques agricoles, notamment, les analyses sur les incitations des acteurs des filières, les pénalités des acteurs dans les filières
agricoles, en passant par le financement public de l’agriculture, le niveau de productivité et le niveau de diversification agricole.
L’objectif de l’UAPA est aussi d’offrir aux agents économiques un cadre de réflexion et d’animation scientifique favorisant le dialogue sur les grandes questions du développement rural d’intérêt pour le Mali, de la sous-région et au niveau international. S’y ajoute la formation continue des cadres des administrations dans le domaine de l’analyse des politiques agricoles.
L’UAPA se veut également un cadre de réflexion, de recherche, d’information et de conseil au service des institutions nationales, internationales, des opérateurs économiques et autres organisations professionnelles.
NANA S. HAIDARA et YACOUBA TIEMAN DIARRA
PDAZAM : Une vision stratégique pour un développement rural et agricole du Mali
Le Projet de développement de la productivité et de la diversification agricole dans les zones arides du Mali ((PDAZAM) a tenu la 3ème session ordinaire de son Comité de pilotage à Fana.
La cérémonie d’ouverture des travaux de cette 3è session ordinaire était présidée par le conseiller technique du ministère du Développement rural, Paul Coulibaly. Etaient également présents à cette cérémonie, le Coordinateur national du PDAZAM, Altanata Ebalach Yattara, le Coordinateur du Programme de filets sociaux Jigisemeyiri, Mahmoud Ali Sako et les membres du Comité national de pilotage du Projet.
Les points inscrits à l’ordre du jour étaient : l’adoption du programme de la 3ème session du Comité de pilotage, l’adoption du procès-verbal de la 2ème session du Comité de pilotage,
l’examen et l’adoption de l’état d’exécution des recommandations de la 2ème session du Comité de pilotage, l’examen et l’adoption du rapport d’avancement 2021 et l’examen et l’adoption du plan de travail du budget annuel 2022 du PDAZAM.
Le projet enregistre au titre du PTBA 2021 en dépit de la pandémie de COVID 19 et de la suspension des décaissements par la Banque mondiale suite aux évènements socio-politiques de mai 2021
des avancées notables en dépit des difficultés :
- La réalisation des premiers Transferts Monétaires Directs (TMD) ;
- Le financement de 150 micro-projets de la première génération ;
- L’élaboration de 180 conventions de financement relatives à la deuxième génération de micro-projets ;
- La réception provisoire des travaux d’aménagement de trois périmètres maraîchers dans le cercle de Macina dans le cadre du programme d’urgence des régions du centre et
du nord ;
- La réalisation des études techniques des infrastructures de production ;
- Le lancement des DAO relatifs au recrutement d’entreprises pour la réalisation des infrastructures de production et de commercialisation dans les régions de Kayes, Koulikoro et Ségou ;
- Le lancement des Demandes de proposition pour le recrutement de bureaux dans le cadre des études techniques des infrastructures de production et de commercialisation de Mopti;
- L’élaboration de deux notes de politiques pour orienter le secteur ;
- La validation du manuel de gestions administratives, financières et comptables.
Ces acquis seront renforcés par le PTBA 2022 qui prévoit entre autres réalisations :
- Le paiement de 4 transferts trimestriels et des indemnités des CC et CV dans le cadre des TMD aux : 2 897 ménages bénéficiaires dans la région de Koulikoro ; 2 630 ménages bénéficiaires dans la région de Kayes ; 1 080 ménages bénéficiaires dans la région de
Ségou et à 1 120 ménages bénéficiaires dans la région de Mopti ;
- Le paiement la subvention AGR (250.000 FCFA) aux 5. 026 ménages bénéficiaires du PDAZAM ;
- Le lancement du DAPP pour 210 micro-projets dans les filières Karité manioc, fonio, sésame, niébé, oseille et échalote/oignon d’hivernage ;
- La mobilisation des ressources financières pour les 180 micro-projets de la 2ème génération et 210 micro-projets de la 3eme génération ;
- Les travaux d’aménagement de 53 sous-projets d’infrastructures de production (mares, bas-fonds et PPM) dans les régions de Kayes, Koulikoro et Ségou ;
- Les travaux de construction de 72 sous-projets d’infrastructures de commercialisation (magasins de stockage, banques céréalières, boutiques d’intrants agricoles et les marchés ruraux) dans les régions de Kayes, Koulikoro et Ségou ;
Les administrateurs ont approuvé tous les documents soumis à son approbation sous réserves de la prise en charge des observations faites par endroits.
Le président de séance a, dans ses propos de clôture, exhorté les administrateurs et l’équipe du PDAZAM à plus de persévérance pour atteindre les objectifs fixés au projet.
Les principales recommandations formulées par les administrateurs sont les suivantes :
Le Comité de Pilotage encourage le projet PDAZAM à élaborer une convention de partenariat avec la Direction Nationale de l’Hydraulique et la mise en place d’un comité
entre le PDAZAM et JIGUISEME JIRI et qui vont travailler sur le protocole d’accord entre le Ministère des Finances et le Ministère du Développement Social.
Nana S. HAIDARA
Spécialiste en Communication du PDAZAM
Agence d’aménagement des Terres et de fourniture de l’eau d’Irrigation – ATI : Des actions majeures en cours ou en vue pour booster la production agricole !
L’Agence d’aménagement des Terres et de fourniture de l’eau d’Irrigation (ATI) constitue l’un des instruments privilégiés pour la promotion et le développement durable de l’agriculture malienne, à travers la réalisation et la gestion d’infrastructures et équipements ruraux. Des actions majeures sont en cours en vue de booster la production agricole pour un développement durable au Mali.
La vision du Gouvernement pour le secteur agricole est d’assurer un rôle de catalyseur des changements institutionnels, technologiques et économiques nécessaires au développement d’une Agriculture moderne, compétitive et respectueuse de l’environnement en vue de garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle du pays, d’améliorer les revenus des producteurs, et de faire du Mali une puissance exportatrice de produits agricoles.
Cette vision s’inspire des dispositions pertinentes de la Loi d’Orientation Agricole (LOA) et des orientations Politiques de Développement Agricole (PDA), et de la volonté politique des plus hautes Autorités du pays, déclinée dans la Déclaration de politique générale du Premier Ministre. L’Agence d’aménagement des Terres et de fourniture de l’eau d’Irrigation (ATI) constitue, l’un des instruments privilégiés pour la promotion et le développement durable de l’agriculture malienne à travers la réalisation et la gestion d’infrastructures et équipements ruraux.
L’ATI a été créée par l’Ordonnance n° 2015-016/P-RM du 02 Avril 2015, en tant qu’Établissement Public à caractère Industriel et Commercial (EPIC), avec comme missions : de contribuer à la satisfaction des besoins en terres agricoles aménagées, d’appuyer la réalisation des infrastructures et équipements ruraux dans les bassins de production et d’accompagner les producteurs dans la gestion des aménagements hydro-agricoles.
La création de l’ATI s’inscrit parfaitement dans le cadre de la modernisation de l’agriculture par l’accélération du rythme de mise en place des aménagements hydro-agricoles et de pôles de croissance agricoles (Agropoles), toutes choses qui constituent aujourd’hui l’une des priorités des plus hautes autorités de la Transition.
Comme il ressort de ses textes de création, l’ATI est principalement chargée de :
- mener des opérations d’aménagement de terres et de création d’infrastructures de maîtrise de l’eau ;
- réaliser des opérations d’aménagements pastoraux et aquacoles et de création d’infrastructures et d’équipements nécessaires à leur exploitation durable ;
- installer les exploitants agricoles (exploitations agricoles familiales, entreprises agricoles) sur les différents aménagements ;
- accompagner les démarches de sécurisation foncière et appuyer le processus de délivrance de baux dans les grands bassins d’irrigation ;
- appuyer les services techniques et les offices dans la mise en œuvre des programmes nationaux d’aménagement, de gestion des périmètres irrigués.
L’Agence entend jouer un rôle primordial dans la mobilisation de financements et la mise en œuvre de projets d’Irrigation sur toute l’étendue du territoire national. L’Agence envisage la mise en place, à terme, de mécanismes de financement durable pour le développement de l’Irrigation au Mali.
L’ATI dispose un Plan d’investissement quinquennal 2021 -2025. Ce plan est conçu pour la réalisation de ses projets prioritaires. Le coût global du Plan d’investissement prioritaire qui cible près de 41. 500 hectares (ha) dans les zones à grandes potentialités du Mali, est estimé à la somme de 263, 5 milliards FCFA dont le financement sera assuré par l’Etat (y compris les prêts et dons bi et multilatéraux), les investisseurs privés et la profession agricole. Le partenariat public – privé sera privilégié dans la stratégie de mobilisation de ressources.
Pour accompagner l’essor de la production en ce temps moderne du processus du développement agricole dans notre pays, l’ATI, depuis sa création, a initié, préparé et coordonné la mise en œuvre d’une série de projets et programmes d’investissements importants financés par la Banque Mondiale et dont les principaux sont :
- Projet d’Appui Régional à l’Initiation pour l’Irrigation au Sahel (PARIIS) ;
- Le Projet de développement de la Productivité et de la Diversification Agricoles dans les zones arides du Mali(PDAZAM)
- le Projet de Résilience du Système Alimentaire en Afrique de l’Ouest (PRSA) qui a démarré courant 2022.
Aussi, l’ATI a initié plusieurs actions-clés dans le cadre de l’accélération du rythme d’accroissement des aménagements hydro-agricoles pour booster la production agricole.
Parmi ces actions d’envergure, on peut retenir :
- Le Programme «Nouveaux Villages Agricoles» (NVA)
Le programme prévoit la création d’au moins 20 nouveaux Villages Agricoles dans les zones à fort potentiel aménageable du pays, notamment les zones deltaïques de l’Office du Niger, du Moyen Baní, de Sélingué liée au Sankarani, du Faguibine, de Taoussa, de Manantali, Mahina-Di, du lac Térékolé- Magui, lacustres et oasiennes du Nord.
Il a pour objectif d’accélérer le rythme des aménagements hydro-agricoles en vue de contribuer à la réalisation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans notre pays.
La création et la mise en œuvre des NVA vont, en outre, permettre :
– la création d’emplois agricoles durables générateurs de richesses au bénéfice des exploitants et des jeunes ruraux à travers des investissements massifs ;
– de faire face à la problématique de l’emploi des jeunes qui constitue en effet une préoccupation majeure pour la Transition et dont la solution, dépendra de la stabilisation de cette jeunesse en proie à des maux de tous ordres.
L’ATI a aujourd’hui bouclé les études pour trois NVA dont le financement est activement recherché. Il s’agit:
– du NVA de M’Bewani (3 200 hectares);
– du NVA de Sélingué (1 470 hectares) ;
– du NVA de Bafoulabé et de Mahina N’Di (600 hectares).
- Les Projets de Développement de l’Agriculture Irriguée Commerciale en Zone Office du Niger (PDAIC-ZON)
Compte tenu de la problématique du développement de l’agriculture irriguée commerciale, il est envisagé l’aménagement de 5 800 ha, dont 1 000 ha seront alloués aux exploitants familiaux tandis que 4 800 autres seront réservés aux investissements à des fins commerciales. Le Projet de Développement de l’Agriculture Irriguée Commerciale (PDAIC) relocalisé sera mis en œuvre dans la zone de production de M’Bèwani située dans le Kala supérieur le long du Canal Coste Ongoïba à l’aval immédiat du barrage de Markala. Le site retenu est alimenté par le distributeur de Séribabougou.
Les études de faisabilité de l’aménagement de cette plaine sont en instance de démarrage sur financement Banque mondiale par le Projet PARIIS. Une requête a été soumise à la Banque Mondiale par le Gouvernement pour financement.
- La réalisation de Petits
Périmètres Maraîchers (PPM)
Il s’agit des trois Petits Périmètres Maraichers (PPM) de Samayana, Keniegué, Gueleba, d’une superficie de plus de 5 ha dans le Mandé, cercle de Kati et Kangaba. Les travaux d’aménagement de ces trois PPM sont en cours de réalisation sur financement budget national.
- Le Projet de la ferme moderne de Selingué :
Les études de faisabilité de cette ferme-pilote de 10 hectares sont bouclées. L’ATI est à la recherche de financement pour sa réalisation.
En perspective, l’agence envisage de réaliser en 2023, plusieurs études technico économiques et environnementales de nombreuses plaines identifiées dans plusieurs localités du pays. Il s’agit, notamment :
– des études APS, APD et EIES de la plaine de Bagoé dans la région de Bougouni (estimée à 2 000 hectares).
– des études APS, APD et EIES pour l’aménagement de la plaine de San-Est 4, couvrant une superficie de 10 000 ha dans la Région de San
– des études APS, APD et EIES de la plaine de Goumbaye dans la région de Kayes (estimée à 2 000 hectares)
– des études du Projet d’aménagement et de l’hydraulique pastorale dans la région de Tombouctou.
D’autres actions d’envergure sont en cours d’initiation pour les régions de Gao, Kidal et Ménaka.
Pour la réalisation de cet ambitieux programme et en dépit des efforts consentis, l’Agence a plus que jamais besoin de l’accompagnement de l’Etat et de ses partenaires techniques et financiers.
Projet d’appui régional à l’initiative pour l’irrigation au Sahel (Paris) : Une approche régionale basée sur les «solutions»
Le PARIIS Mali a été préparé et mis en œuvre par le Ministère en charge de l’Agriculture à travers l’Agence d’Aménagement des Terres et fourniture de l’eau d’irrigation (ATI) qui a mis en place une Unité de Gestion chargée de la gestion du projet.
PRESENTATION DU PARIIS MALI
Le Projet d’Appui Régional à l’Initiative pour l’Irrigation au Sahel (PARIIS) est né de la volonté des six États du Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad), réunis à Dakar le 31 Octobre 2013 lors de la Conférence de Haut Niveau sur l’irrigation au Sahel, qui ont convenu, dans une déclaration commune appelée la «Déclaration de Dakar», de combiner leurs efforts pour accroître le rythme et la qualité des investissements dans l’agriculture irriguée sur la base d’une approche participative et systémique de résolution des problèmes et de développement de solutions adaptées.
L’Objectif de Développement du PARIIS consiste à améliorer la capacité des parties prenantes à développer et à gérer l’irrigation et à accroître les superficies irriguées en suivant une approche régionale basée sur les «solutions» dans les pays participants.
Le PARIIS Mali a été préparé et mis en œuvre par le Ministère en charge de l’Agriculture à travers l’Agence d’Aménagement des Terres et fourniture de l’eau d’irrigation (ATI) qui a mis en place une Unité de Gestion chargée de la gestion du projet.
Le PARIIS a développé un concept de solution d’irrigation qui se caractérise par : un modèle institutionnel et organisationnel, des infrastructures et des technologies adaptées, un mécanisme de financement, et un programme de formation pour les parties prenantes.
Les interventions du PARIIS sont basées sur des modèles d’irrigation efficaces apparus dans les pays du Sahel et reposeront largement sur cinq types de systèmes d’irrigation répandus au Sahel qui sont :
COMPOSANTES DU PARIIS Mali :
Le PARIIS Mali est structuré en trois composantes :
Composante A : Modernisation du cadre institutionnel qui vise à renforcer la capacité des pays et à accroître les solutions d’irrigation ;
Composante B : Financement des solutions d’irrigation qui vise à élaborer et mettre en œuvre des solutions d’irrigation basées sur les meilleures pratiques émergentes identifiées dans les pays participants pour les différents types de systèmes;
Composante C : Gestion des connaissances et Coordination qui visent à collecter, produire et diffuser les connaissances utiles au sous-secteur de l’irrigation, permettre aux parties prenantes de l’irrigation de communiquer entre elles au sujet des solutions et garantir une coordination efficace entre les activités du projet d’investissement dans l’irrigation.
ZONES D’INTERVENTION DU PARIIS Mali
Le PARIIS Mali intervient dans deux zones d’intervention prioritaires (ZIP) (i) la ZIP 1 couvrant quatre cercles des régions de Koulikoro, Dioïla et Ségou : (Cercles de Koulikoro, Dioïla, Ségou, Barouéli) ; et (ii) la ZIP 2 couvrant les zones Office du Niger et Office Riz Ségou.
Bénéficiaires du projet
Le PARIIS Mali concernera environ 50 400 personnes. A travers les interventions dans les aménagements d’irrigation, le projet bénéficiera directement à 8 400 ménages agricoles, principalement l’agriculture de types 1, 2 et 3. Environ 35 % des bénéficiaires directs des aménagements irrigués devraient être des femmes.
Durée d’exécution du projet
La durée d’exécution du projet est estimée à six (06) ans. La date de clôture est fixée au 31 mars 2024.
Coût du projet
Le coût total du projet est de 25 millions de dollars financé par la Banque Mondiale.
Résultats attendus du PARIIS Mali
La mise en œuvre du PARIIS Mali devrait permettre, entre autres :
∗ l’aménagement de 3000 hectares de bas-fonds, Périmètres Irrigués Villageois (PIV) et de Petits périmètres Maraîchers (PPM) ;
∗ la réalisation d’infrastructures connexes aux aménagements,
∗ le renforcement des capacités de l’ensemble des parties prenantes à la mise en œuvre du projet ;
∗ la réalisation d’études techniques, environnementales et sociales sur 10 000 hectares pour la préparation des portefeuilles de projets bancables ;
∗ la mise en place de trois groupes de gestions de connaissances (dont deux au niveau régional et un au niveau national) pour permettre les partages d’expériences entre les acteurs ;
∗ l’amélioration du processus d’accès au foncier et à l’eau sur les périmètres irrigués sur des bases transparentes et équitables en vue de la sécurisation des producteurs ;
∗ le processus concerté de planification et de réalisation des investissements reposant sur des analyses de données fiables et des études ciblées ;
la clarification des missions, fonctions et responsabilités des différents acteurs du développement et de la gestion de l’irrigation ;
∗ la recherche de financements pour les investissements bancables (tous types) portés par le projet ;
∗ la mise en œuvre des solutions de revitalisation et de gestion pérenne des systèmes irrigués existants (tous types) dans ses ZIP.
RESULTATS ATTEINTS PAR LE PARIIS MALI
De son lancement officiel à ce jour, le PARIIS Mali a réalisé différentes activités par composantes dont les plus importantes sont :
Composante A : Modernisation du cadre institutionnel et de planification
Les principales réalisations sous cette composante sont : la mobilisation d’un Opérateur d’appui à la Planification du Développement Local (OPDL) et des services techniques déconcentrés de l’Etat ; la sélection des sites d’intervention ; le renforcement des instances locales de planification et de gestion des ressources (terres et eaux); la production de supports des bonnes pratiques de planification et de gestion des ressources. Le processus de séquençage et de ciblage des sous-projets de Type 1& 3 est bouclé avec un portefeuille de 126 sous-projets pour une superficie de plus de 4 500 ha.
Un Opérateur d’appui à la Planification du Développement Local (OPDL) a été recruté pour assister les acteurs locaux dans la planification du développement local de l’irrigation. Les principales activités réalisées ont consisté à apporter un appui aux communautés bénéficiaires des sites retenus. Il s’agit notamment de : l’identification des besoins prioritaires des acteurs locaux, l’appui à la mise en place et aux renforcements des organes de gestion foncière et de l’eau, la mise en place des comités de gestion des aménagements, l’analyse des filières agricoles et des systèmes de production, etc.
Composante B : Financement des solutions d’irrigation
Mobilisation/opérationnalisation des OSI
Deux Opérateurs de Solution d’Irrigation (OSI) ont été mobilisés. Les OSI ont apporté un appui aux maîtres d’ouvrage locaux (communes ou organisations de producteurs en général) pour la mise en œuvre des solutions d’irrigation et vérifié que les conditions d’une agriculture irriguée performante (absence de conflits fonciers, gestion de l’eau, technologie compatible avec les compétences locales, intégration des systèmes de l’économie locale, etc…) sont réunies.
Par ailleurs, les OSI ont participé aux ateliers de renforcement de capacité sur les outils élaborés par le PS Types 1&3, de co-construction des solutions d’irrigation de types 1&3, de formation des acteurs du PARIIS sur les concepts, processus et outils de gestion des connaissances, capitalisation des bonnes pratiques et solutions d’irrigation.
Sous-projet au stade de travaux
Le PARIIS Mali a lancé les travaux d’aménagement de cinq (05) sous-projets de la première génération pour une superficie de 480 ha. Il s’agit des sous-projets d’aménagement des bas-fonds de Tiètiguila (40 ha) commune de Koulikoro dont la réception technique a été faite, de Zabantoukoro (88 ha) commune de Sirakorolla, de Dioïla (60 ha) commune de Kaladougou, de Séguéla (60 ha) commune de Massigui – Kissakoro commune de Benkadi (212 ha) avec la construction d’un magasin de stockage et de conservation d’échalotes dont l’exploitation du bas-fond par les bénéficiaires a déjà commencé. Les sous-projets de réhabilitation planifiés pour 2022 sont estimés à 261 ha.
Sous – projets au stade de recrutement des entreprises pour les travaux
Les entreprises ont été recrutées pour la réalisation des travaux d’aménagement des sous -projets de la deuxième génération d’une superficie totale de 973 ha. Il s’agit notamment de : (a) recrutement des Entreprises pour la réalisation des travaux d’aménagement hydroagricole de 390 ha de bas-fonds dans le cercle de Dioïla (Tiessoula, Tiengola, et Senou, Tingole, Missango) en 5 lots; (b) recrutement des Entreprises pour les travaux d’aménagement hydroagricole de 273 hectares de bas-fond sur (04) sites dans la Région de Koulikoro en 04 lots; (c) recrutement des Entreprises pour les travaux d’aménagement hydroagricole de 292 hectares de bas-fonds dans le cercle de Dioïla (Dantia et Gouana) en 2 lots ; (d) recrutement des entreprises pour les travaux d’aménagement hydroagricole de sept (07) périmètres maraîchers en 2 lots. Cependant, en raison des mesures de suspension de décaissement de la Banque et de la sensibilité des activités d’aménagement de bas-fonds à la saison des pluies, le démarrage proprement dit de ces travaux devra intervenir au cours du mois de novembre 2022.
Sous-projets au stade d’études :
Aussi, le recrutement d’un consultant chargé des études de faisabilité APS, APD, DAO et du contrôle des travaux de cinq (5) sous-projets d’aménagement de bas-fonds d’une superficie prévisionnelle totale de 540 ha dans les cercles de Dioïla (Togo, Konfon, Kaban, Woh) et Koulikoro (Mafeya) est en cours. Les termes de référence ont été élaborés et transmis à la Banque mondiale pour la réalisation des études de faisabilités APS, APD/DAO, le contrôle et la surveillance des travaux de six (06) Périmètres Irrigués Villageois (PIV) dans le cercle de Ségou et Barouéli pour une superficie prévisionnelle de 1000 ha.
Conception et mise en œuvre de solutions d’irrigation de Type 2
Le PARIIS Mali a élaboré, sur la base de l’analyse de la documentation existante, un manuel de sélection et de mise en œuvre des sous-projets de Type 2 qui a été validé au niveau national.
Le processus de sélection des sous-projets de type 2 pour financement a permis de retenir 85 sous- projets dont 53 dans les cercles de Koulikoro et Dioïla et 32 dans les cercles de Barouéli et Ségou. Les conventions de financement sont signées pour 53 SP de type 2 pour lesquels les réalisations physiques devront être réceptionnés d’ici la fin de l’année 2022. Pour atteindre la cible finale sur le Type 2, il était prévu de faire un dernier appel à sous-projets qui seraient également financés en partie par le cofinancement espagnol.
Prise en compte des aspects environnementaux et sociaux dans la conception et la mise en œuvre des sous-projets
Les réalisations portent sur :
- le screening environnemental et social de 65 sous -projets d’aménagement hydro-agricole ;
- la réalisation des Etudes d’impact environnemental et social (EIES) ;
- la mise en place de 30 Comités de Gestion des plaintes ;
- l’élaboration d’une stratégie genre assortie d’un plan d’action opérationnel ;
- la mobilisation d’une ONG pour la lutte contre les violences basées sur le genre dans le cadre de la mise en œuvre des activités du projet ;
- la mise en œuvre des mesures de sauvegardes environnementales et sociales sur les chantiers des travaux d’aménagement.
Préparation d’un portefeuille d’investissements pour de nouveaux projets d’irrigation
Le PARIIS Mali a commandité des études (APS, APD et DAO) de reconversion de casiers de submersion contrôlée en maîtrise totale (type 4) de 4 650 ha (1 770 ha de Soké II et 2 880 ha de Dioro I). Les rapports des études de reconversion de 4650ha de la maîtrise partielle en maîtrise totale en zone Office Riz Ségou sont disponibles et des démarches sont envisagées pour l’organisation d’une table ronde pour la recherche de financement pour l’aménagement des 4 650 ha.
Dans le même registre, un consultant a été recruté pour les études de faisabilités APS, APD et d’aménagement de 5 820 ha en zone Office du Niger pour le développement de l’agriculture irriguée commerciale et l’installation de promoteurs.
Composante C : Gestion des connaissances et Coordination
Les activités de gestion de connaissances et de communication ont porté sur l’opérationnalisation des deux plateformes multi acteurs (PMA) et, du groupe de partage de connaissance national (GPCN) mis en place par le PARIIS Mali à travers l’élaboration, la validation et la mise en œuvre des plans d’actions ainsi que le démarrage du processus de description et de documentation de deux types de solutions d’irrigation pour le Mali.
Mise en place et pilotage du système d’Information sur les ressources en eau et l’irrigation
Le PARIIS Mali a participé à un atelier de formation sur le SIREI et les outils de gestion des connaissances organisé par le PARIIS/CILSS à DAKAR. L’atelier visait d’une part à faciliter la prise en main du Géoportail du SIREI ainsi que des différents outils de la Gestion des Connaissances développés par l’URCP afin de contribuer à leur opérationnalisation.
Activités de Gestion des connaissances
Le PARIIS Mali a élaboré un Manuel opérationnel de mise en œuvre de la solution type 2.
L’UGP et les acteurs de mise en œuvre du PARIIS Mali ont été formés sur les thématiques suivantes par l’Unité de Coordination du PARIIS CILSS :
- les concepts, processus et outils de gestion des connaissances, capitalisation des bonnes pratiques et co-construction des solutions d’irrigation à Bamako.
- les outils élaborés par le Partenaire Stratégique Types 1&3 (guide de revue-qualité des études APS/APD, guide de revue-qualité des DAO, Accord de Financement des SP, outils de suivi de l’Accord de Financement des SP, note méthodologique de mise en relation des OP avec les IF) ;
- les outils, canevas et plans de documentation des SI retenus par l’URCP à Fana du 29 mars au 1er avril 2022.
Les PMA, dans le cadre de la mise en œuvre de leur plan d’action 2022, ont organisé deux ateliers trimestriels dont les objectifs étaient la présentation et la validation du plan d’action 2022, les modalités d’exécution des activités du plan, la revue des activités réalisées dans le cadre de la mise en œuvre des conventions signées avec les EAS, OSI et OPDL et, la validation des rapports annuels 2021 des PMA.
Recherche Action
Dans le cadre de la recherche Action, le PARIIS Mali est en négociation avancée avec l’Institut d’ Economie Rurale (IER) pour :
– L’élaboration d’un référentiel technico-économique pour la réalisation et la mise en valeur de Petits Périmètres Maraichers (PPM) dans le cadre du PARIIS Mali ;
– La conduite d’études et de recherches opérationnelles dans le domaine des cultures légumières ;
– La formation des producteurs, des partenaires de mise en œuvre et du personnel du PARIIS Mali sur les meilleures techniques et technologies agricoles développées par la recherche (techniques de maraîchage, y compris les amendements du sol, les semences améliorées, les techniques d’irrigation et d’économie de l’eau, la protection des cultures, les techniques de stockage, conservation, transformation et de mise sur le marché des productions légumières, etc.).
Communication et Suivi – Evaluation sur le PARIIS Mali
Dans le cadre de la communication, toutes les activités réalisées par le projet et les différentes manifestations d’intérêts pour la réalisation des études et des travaux ont été publiées sur le site web du PARIIS Mali www.pariis-mali.org et dans le quotidien national L’ESSOR.
Le PARIIS Mali a aussi élaboré et diffusé deux bulletins d’informations «PARIIS KIBARU N°1 et 2» sur les activités réalisées par le projet.
Les activités de suivi-évaluation ont été tributaires du rythme d’exécution des activités du projet. Elles se sont traduites par :
- l’actualisation de l’outil de gestion informatisé en ligne ;
- la collecte des données sur l’état d’avancement des sous-projets qui sont dans le circuit d’exécution ;
- l’actualisation du manuel de suivi – évaluation issu de la RMP.