Sachons garder raison et agissons dans le sens du possible réalisable, tout en nous jugeant, nous-mêmes. Ceux qui clament aujourd’hui sur différents toits le report de l’élection présidentielle, ont-ils pensé aux conséquences négatives qui pourraient en tomber sur le pays, au cas où son report venait à être concrétisé ? Au regard de ce qui a été déjà fait en rapport avec ces élections générales (présidentielle et référendum « couplés », et les législatives) que notre pays s’apprête à organiser de gros sous sont déjà injectés dans leurs préparatifs. Est-ce en procédant à un report de ces élections, cela ne risquerait-il pas de provoquer d’autres remous ménages néfastes au sein de la nation malienne ?
Silence à toutes et à tous. Moi, je veux savoir une chose : « Qui a intérêt dans un quelconque report de l’élection présidentielle » ? Vraiment, il est grand temps que nous nous jugeons nous-mêmes, en ce qui concerne le meilleur devenir de notre jeune démocratie et de notre cher Mali tout court. En décidant un report même d’une semaine de l’élection présidentielle, nous maliens de toutes catégories confondues devrions comprendre « un état de fait », que nous serions les premiers voire même, les seuls responsables devant l’histoire. Car, au vrai sens du mot, le Président ATT, qui ne cesse de dire, à haute et intelligible voix, qu’il quittera son fauteuil le 8 juin prochain, vraiment semble en avoir eu assez en dix ans de gestion des affaires de l’Etat.
Aussi, ne soyons pas avares en mot, en décidant de reporter les élections, pour la simple raison que la nation fait face actuellement à une rébellion camouflée au nord, nous risquerons d’hypothéquer l’avenir éclair et le meilleur devenir de notre jeune, mais pourtant solide démocratie, qui aujourd’hui, sans se jeter trop de fleur, est citée partout en Afrique et dans le monde comme un meilleur exemple. Aussi, sachons qu’en procédant à un quelconque report de la présidentielle, le Président ATT ne sera coupable de rien. Le report de la présidentielle devrait aussi entraîner le report de tout le processus électoral en cours.
Au Mali : vue l’état actuel de la situation qui prévaut au septentrion du pays, nous devrions plutôt trouver la solution afin d’aboutir à une accalmie et aller vers des élections paisibles, équitables et transparentes. Il ne faut pas que nous nous trompons de chemin. Que ces gens-là, qui ne se nourrissent que par des intentions destructrices soient abandonnés dans leur ambition de rendre ingouvernable ce beau pays, qui n’a point besoin, de vivre d’autres évènements identiques à ceux de janvier et de mars 1991.
Organiser les élections selon le calendrier établi, permettra au Mali de gagner à plusieurs niveaux. Dans un premier temps, cela éviterait que l’argent déjà injecté dans l’organisation de ces scrutins électoraux soit considéré comme de sous jeté par la fenêtre. Aussi, il permettra au peuple malien d’être en conformité avec les règles démocratiques et constitutionnelles en vigueur. Car, en la matière, et d’une façon générale, ceux-là qui souhaitent aujourd’hui une transition des affaires de l’Etat, pourraient bien être les mêmes à crier au scandale demain, si par hasard, ATT passait une minute après l’expiration de son second et dernier quinquennat de président à la tête du Mali.
Nul doute, qu’ils seraient nombreux à changer de langage et sans aucune gêne, et de crier que le Président ATT a voulu cela, alors qu’en réalité, l’homme dit tout haut et fort, ce qui lui tient à cœur. ATT a dit, qu’il partira à la fin de son dernier mandat de cinq ans à la tête de l’Etat, que cela ne soit plus d’actualité. Car, le fait de céder de la place à son successeur, il ne sera pas à une première. Pour rafraîchir les mémoires des uns et des autres, le 26 mars 1991, il a avait promis d’instaurer la démocratie au Mali ; il a fait sans tambour ni tam-tam. Lors de ses premiers discours à la nation après la chute du régime du général Moussa Traoré, il avait promis, qu’il laissera le pouvoir au président qui sortira vainqueur de la présidentielle de 1992 ; il a fait. Et le président Alpha Oumar Konaré a passé dix bonnes et paisibles années à Koulouba sans qu’il ne soit inquiéter par qui que ce soit.
A son retour (s’agissant toujours d’ATT) au pouvoir à la faveur de la présidentielle de 2002, il avait promis aux maliens, le développement de la nation malienne ; il a fait. Des routes, des ponts, des édifices publics, des espaces de loisirs et de sports ; l’agriculture ; la culture et bien d’autres volets de développement ont connu de changements notoires et positifs.
Eh bien, le 8 juin prochain, que les détracteurs de l’homme se dessaisissent de leurs costumes d’intoxication, il n’y a pas lieu de cultiver la zizanie dans les têtes des maliennes et des maliens, le président ATT respectera sa parole d’honneur et de militaire aguerrit. Il est temps que chacun de nous sache garder la petite raison, pour ne pas trop vite crier au diable. Le Mali c’est pour toi, c’est pour lui, c’est pour moi ; bref : le Mali appartient à nous tous. Le chant du Coq sonne généralement le réveil du peuple et la conscience des humains ! « Co… cocoricooo … »
Par Zhao Ahmed Amadou Bamba