Enseignement supérieur en panne :Des pistes de sortie de crise explorées

20 Avr 2011 - 00:00
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Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mme Siby Ginette Bellegarde, a animé le samedi 16 avril 2011 une conférence-débat à la Maison de la presse autour des Enjeux et Perspectives de l’enseignement supérieur au Mali.

Cette rencontre organisée par le département vise à apporter un éclairage sur le fonctionnement de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et étudier les voies et moyens à mettre en œuvre pour guérir ses maux qui le tourmentent en ces temps-ci. « L’Enseignement supérieur est un corps malade qui ne se porte pas bien et à qui on peut administrer toutes sortes de médicaments », a indiqué le ministre Mme Siby Ginette Bellegarde à l’ouverture des travaux. Aussi, a-t-elle sollicité l’aide et la participation de tous pour l’amélioration de la gestion de l’Enseignement supérieur. Les participants ont eu droit à des exposés sur : « enseignement supérieur, enjeux et perspectives » et « Politique nationale de l’Enseignement supérieur ».

L’année 2010 a été marquée par des grèves qui ont abouti à des négociations et à la reprise des cours. Tout cela dénote quelque part le disfonctionnement de l’Enseignement supérieur, source première de sa profonde « maladie ». L’année 2012 verra donc la reprise en main du système éducatif par l’Etat malien.
Pour l’un des conférenciers, Oumar Maïga, « tant que l’Etat adopte des initiatives qui ne cadrent avec les réalités géographiques, environnementales et culturelles de notre Enseignement, tant que l’Etat ne cesse de suivre des instructions venant d’ailleurs, le pays sortira difficilement de son marasme éducatif et de la crise scolaire qu’il traverse voilà des décennies. Un seul exemple qui démontre à souhait le dysfonctionnement de notre système éducatif : avec plus de 150 ans de culture universitaire, certaines vieilles universités (telle que l’Université de Lyon, en France) n’ont pas encore plus de 35 000 étudiants. Alors qu’au Mali, nous en sommes à…quelques 85 000 étudiants »

Il a été aussi relevé que certains faits reflètent indubitablement le mal-être de l’éducation en général, et de l’enseignement supérieur en particulier. En effet, il a été constaté qu’au Mali, plus on étudie, moins on a de chance d’obtenir un emploi. C’est pourquoi, face à la pénurie d’emplois, les diplômés se trouvent le plus souvent contraints de « sauter » sur le premier boulot venu, même s’il ne cadre pas avec leurs compétences : ce n’est certes pas l’Education qui dira le contraire, elle qui abrite des « professeurs et maîtres » en tout genre. Le constat est si navrant, voire aberrant que 75% des jeunes de toutes écoles (secondaire général, technique, professionnel, supérieur) sont inscrits dans les filières tertiaires : avocats, juristes, etc. Et 65% de titulaires du DEF vont dans l’enseignement secondaire général. C’est dire aussi que l’offre de formation n’est guère adaptée à la demande : « on a trop d’étudiants par rapport à la situation du pays et à sa population ». L’on comprend dès lors que le thème « Politique nationale de l’Enseignement supérieur » se soit appesanti (entre autres) sur la gouvernance de l’ESRS, l’accès et la qualité de la formation, les aides sociales aux étudiants, la qualité de la recherche et les ressources humaines. Surtout que rien que pour les bourses d’étudiants, l’Etat dépense 13 milliards de FCFA par an !
Abdoulaye Diakité

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