Mali : Le ministère de l’environnement lance un projet de restauration des terres dégradées dans 87 communes

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Le Ministère de l’environnement, de l’assainissement et du Développement Durable du Mali en collaboration avec la Banque mondiale a procédé,  hier jeudi, à Bamako au lancement du projet de restauration des terres dégradées. La cérémonie de lancement était présidée par le Premier ministre de la transition, Dr Choguel Kokalla Maïga. 

Entièrement financé à hauteur de 90 milliards FCFA par la Banque mondiale, le projet restauration  des terres dégradées au Mali sera mis en œuvre  dans les sept prochaines années dans 87 communes des régions de Kayes, Kita, Nioro, Koulikoro, Nara Ségou, Douentza et Mopti. Selon le ministre de l’environnement, de l’assainissement et du Développement Durable, Mamadou Samaké, la mise en œuvre du PRDT permettra d’accroître  l’adoption de pratiques de restauration des terres  dégradées intelligentes et d’accroître l’accès aux opportunités de revenus du Mali. Il touchera 2,3 millions de bénéficiaires dans les 87 communes  ciblées sur la base de l’indice de la vulnérabilité.

A cet effet, explique le ministre de l’environnement, il travaille à actualiser  des PDSEC dans les communes citées notamment sur les questions de l’environnement, le changement climatique et développement durable. Aussi, dit-il contribuera à l’aménagement de 10 000 Ha de terres agroforesteries, à la mise en place des femmes agro-Sylvo pastorales communautaires intégrées, à l’élaboration des plans d’aménagement  de 150 000ha de superficie forestière. S’y ajoute  à la réhabilitation et la construction des berges, des quais et des canaux latéraux, du dragage des bandes de sable critiques, au reboisement des forêts communautaires pour la production de la gomme arabique, de la bourgouculture pour alimentation animale, l’aménagement des étangs et plans d’eau.

Dans le  domaine de la pêche,  poursuit le ministre Mamadou Samaké,  le PRDT va fournir des matériels de transport, de kits d’équipements de transformation du poisson frais, l’élaboration de convention locale de pêche et alliances productives à l’inventaire et documentation du patrimoine culturel, à la promotion et la valorisation des rites collectifs de pêches, la promotion des mares sacrées et le développement des pêcheries cultures collectives annuelles.

La directrice des opérations de la Banque mondiale, Clara De Sousa, justifie le financement de ce projet  par le changement climatique qui se manifeste sous diverses formes au Mali. « On observe  une augmentation de la fréquence et de la durée de sécheresse, des fluctuations des températures maximales et minimales, une variabilité accrue des précipitations, des saisons de pluies plus courtes et instables ainsi que des inondations  plus fréquentes et plus intenses »,  souligne  la Directrice des opérations de la BM. Pour elle, ce projet investira dans le développement régional intégré et l’autonomisation des populations locales dans la gestion des ressources, la création d’emplois pour les jeunes qualifiés et non qualifiés, la diversification et l’augmentation de la valeur ajoutée. Le PRDT est une réponse aux défis environnementaux puis qu’il permettra, dira la directrice des opérations,  d’unir les efforts  pour garantir  la durabilité des écosystèmes et d’ouverture à un avenir où les générations futures pourront bénéficier d’une fertilité forestière et prospère. « Notre projet s’engage résolument  dans la restauration du capital Natural, social et humain au Mali.  Il n’est simplement pas question de régénérer le sol, mais de reconstruire un équilibre global qui renforce nos communautés et élève la qualité de vie de chacun », a conclu Madame Clara De Sousa.

Louant  l’importance de ce projet, le Chef du Gouvernement  a  condamné  les pratiques néfastes de l’homme contre les terres, à savoir les  feux de brousse, les cultures itinérantes sur brûlis, les défrichements archaïques et le surpâturage. Pour lui,  ces effets conjugués  et ceux du changement climatique ont un impact sur la variabilité pluviométrique, la hausse des températures et induisent la recrudescence des sècheresses, l’ensablement et l’assèchement des cours d’eau, la dégradation des superficies cultivables ainsi que la perte de la biodiversité. « Cette situation affecte sérieusement les grands équilibres écologiques des paysages agraires et entraîne une forte dégradation des ressources naturelles, une baisse drastique de la fertilité des sols et des rendements agricoles, ainsi qu’une aggravation de la pauvreté », a déploré le premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga, qui a exhorté les responsables du projet de la restauration des terres dégradées à sa bonne mise en œuvre conformément aux objectifs fixés.

 Siaka DIAMPUTENE/Maliweb.net

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