Poursuivi pour coups mortels : Le sergent de Police Oumar Tobina Koné condamné à deux ans avec sursis

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    Le sergent de Police Oumar Tobina Koné est un béni de Dieu. Inculpé de coups mortels (fusillade au cours d’une course-poursuite) ayant entraîné la mort du délinquant Djibril Diarouma, il a bénéficié du pardon des parents de la victime et de la clémence des juges qui l’ont condamné à deux ans de prison avec sursis, alors que le Ministère public, lors de l’audience tenue le mercredi dernier, 9 septembre, avait requis 10 ans de prison avec sursis. Les faits !

    Le 11 janvier 2018, Djibril Diarouma (un drogué selon ses propres parents), en état d’ivresse, s’attaque à Mariam Diarouma (sa sœur  germaine). Effarouchée par l’état d’ivresse de son frère, la famille s’attache les services des agents du Commissariat de Police du 11e Arrondissement de Kalabancoura. Ainsi, quatre éléments sont envoyés, parmi lesquels Oumar Tobina Koné pour s’enquérir de la situation. A leur arrivée sur les lieux, ils trouvent Djibril Diarouma en train de menacer les membres de la famille à l’aide d’un couteau. Ainsi, une course poursuite s’engage entre le délinquant et les agents qui veulent l’appréhender dans l’immédiat. Djibril Diarouma réussit à se réfugier dans une maison inachevée. Les Policiers se dispersent et se mettent à sa recherche. Subitement sorti de sa cachette, Djibril Diarouma fonce sur Oumar Tobina Koné, couteau à la main. Surpris par cette action, le policier sort son pistolet et tire inopinément deux coups de feu. Il blesse grièvement Djibril Diarouma qui perd ensuite la vie après être transporté à l’hôpital Gabriel Touré. Immédiatement, Oumar Tobina Koné est interpellé pour meurtre (qui est un homicide commis volontairement) et conduit devant la Cour d’assises pour être jugé.

    A l’enquête, le Policier se défend que les coups ayant entraîné la mort de Djibril Diarouma sont partis involontairement et qu’il n’avait pas la volonté de donner la mort. Finalement, les faits retenus contre l’inculpé sont requalifiés en coups mortels.

    A la barre, le Policier reconnaît les faits qui lui sont reprochés, notamment qu’il a effectivement ouvert le feu sur Djibril Diarouma lors de  leur intervention lorsqu’il s’est retrouvé seul face à la victime qui le menaçait avec un couteau. Et que la mort est survenue suite aux blessures occasionnées par les coups tirés par lui.

    Les renseignements recueillis sur le Policier lui sont favorables. A la barre, le père et la sœur du défunt ont confirmé aux juges qu’ils ont pardonné le Policier après le décès de leur parent. Ils étaient même étonnés de se retrouver à la barre car ils croyaient l’affaire close.

    Après les débats, le ministère public a plaidé que les faits sont établis contre le Policier qui doit être maintenu dans les liens de l’accusation. Il a requis 10 ans de prison avec sursis. L’avocat d’Oumar, tout en présentant ses condoléances à la famille du disparu, demandera aux juges de ne pas suivre le réquisitoire du ministère public. Il a plaidé que son client doit bénéficier de circonstances atténuantes car il n’a fait que se défendre pour sauver sa vie. Il a sollicité de la Cour des circonstances atténuantes pour permettre  à l’accusé de retrouver sa famille et son service. Comme dernier mot, le Policier a regretté son acte.

    Dans sa délibération, la Cour a reconnu le Policier coupable des faits, mais avec des circonstances atténuantes. Elle l’a condamné à 2 ans de prison avec sursis.      

    Siaka DOUMBIA

     

     

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    1 commentaire

    1. Dans cette affaire je surpris qu’on ne parle nulle part de légitime défense. Selon cette narration j’aurais souhaité que l’agent de polie soit purement et simplement acquitté après un sérieux avertissement. Que le Seigneur soit loué. Amen

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