Attentats terroristes au Mali: Un accord caduc comme les sanctions de l’ONU

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La remise en cause des casques bleus par le président guinéen Alpha Condé n’est pas fortuite. Malgré la présence impressionnante des militaires de la paix, plusieurs nations ont du mal à voir le bout du tunnel. On peut citer la RD Congo, la RCA. Sans cracher dans le casque qui sauve, il faut dire que les actions entreprises par le team UN ressemble parfois à la sueur sous la pluie.

Le Mali a été au cœur de l’actualité internationale ces derniers jours avec la page noire des attentats terroristes. Une situation qui a conduit le chef de l’Etat à renoncer à son voyage à l’Union africaine pour être près de ses compatriotes. Cela a servi de prétexte pour des médias internationaux pour jeter l’opprobre sur la nation malienne. Les confrères de RFI ont fini par en faire le sujet d’une émission “Appels sur l’actualité”. C’est justement cet aspect de la chose qui nous intéresse car l’attitude de l’ONU est surprenante. Suite à la montée du terrorisme, les Nations unies ont été obligées de donner de la voix de façon… ridicule.

Au moment de la signature de l’accord de paix en 2015, il était question de sanctions. La situation a fini par s’empirer et ce n’est qu’en septembre 2017 que le Conseil de sécurité des Nations unies est allé aux actes avec le vote de la résolution 2374 sur un régime de sanctions au Mali. Une décision applaudie en son temps qui visait à sanctionner ceux qui entravent le processus de paix et de réconciliation. Pourtant nous sommes en février 2018 et les lignes n’ont guère bougé. On peut estimer que le contenu dissuasif a dégagé des complaisances dans la décision de l’organe onusien.

Tout d’abord, la visite des ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) qui devrait être refusée. De surcroît quand c’est une ONG précisément Indépendant Diplômât qui est à la manœuvre. Situation qui a irrité une grande partie de l’opinion nationale avec en tête le président de la République. IBK a d’ailleurs dénoncé des “comportements parallèles” qui ont conduit la Minusma à se désengager.

Le temps donne finalement raison aux observateurs avisés qui indiquaient que le régime des sanctions n’était qu’un texte taillé sur mesure contre un groupe armé au nord. Il devient de plus en plus clair que le Gatia est le bouc émissaire de ce jeu de dupes. Depuis sa ratification, il y a plus de deux ans, l’accord censé pacifier le Mali est devenu caduc. Des constants blocages dans sa mise en œuvre ont vu le jour avec la création de nouveaux mouvements voulant prendre part au juteux Comité de suivi de l’accord.

Notre intégrité territoriale confisquée par Paris

Si on parle d’interdiction de voyage ou de gel des avoirs dans le régime des sanctions, on peut constater que les déplacements à l’étranger restent l’exercice préféré des leaders armés du Nord. Ce qui leur permet de multiplier les sorties médiatiques à travers le monde pour justifier la prise des armes contre la mère patrie.

De septembre 2017 à ce jour, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Par exemple, le jeudi 25 janvier 2018 survenait un drame à 5 km dans la localité malienne de Boni (Mopti). Une attaque terroriste suite à laquelle IBK ne pouvait que surseoir à son voyage sur Addis-Abeba pour le sommet de l’UA. L’action de l’exécutif a d’ailleurs été applaudie par le peuple. Ibrahim Boubacar Kéita s’est rendu sur les lieux au niveau du cercle de Douentza. Une situation d’impunité qui a fini par avoir raison des populations du Centre.

C’est dire que lorsque l’ONU qui aurait dû agir bien avant 2018, se permet de menacer de sanctions, on ne peut qu’en rire. Le Mali est loin d’être sorti de l’auberge avec les complicités silencieuses au sein de cette même communauté internationale qui n’a nullement la posologie indiquée. Une sortie de crise en l’Etat, doit passer à une revue de l’Accord d’Alger qui doit être mise aux calendes grecques.

A moins de six mois de l’élection présidentielle, le doute persiste sur la tenue de ce scrutin malgré les assurances du Premier ministre SBM. Et ce n’est pas sur la base d’intimidations sur le tard qu’on peut gérer une crise aussi transversale que celle du Mali. Les ennemis de la paix sont connus de tous et ne s’en cachent pas. Avec une région de Kidal où les FAMa sont cantonnés, rien n’est acquis pour l’effectivité de l’intégrité territoriale.

Idrissa Keïta

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