“Israël est au bord de la défaite”: d’anciens responsables des services secrets israéliens supplient Trump de mettre fin à la guerre

Dans leur missive rendue publique dans la nuit de dimanche à lundi, ces anciens chefs espions, militaires, policiers et diplomates, qui forment le groupe des Commandants pour la sécurité israélienne (CIS), “exhortent (Donald Trump) au nom du plus grand groupe israélien d’anciens généraux de l’armée, Mossad, Shin Bet, police et corps diplomatiques équivalents à mettre un terme à la guerre à Gaza”. “Vous l’avez fait au Liban. Il est temps d’intervenir pour Gaza aussi.”

“Les forces de défense israélienne (IDF, l’armée, NDLR) ont atteint depuis longtemps les deux objectifs qui pouvaient être remplis par la force, à savoir le démantèlement des forces armées et de gouvernance du Hamas”, le mouvement palestinien qui dirige la bande de Gaza. “Le troisième, qui est aussi le plus important, ne pourra être atteint que par un accord: ramener les otages à la maison.”

Sur les 251 personnes enlevées lors de l’attaque du Hamas en Israël, qui a déclenché la guerre le 7 octobre 2023, 49 restent retenues dans la bande de Gaza, dont 27 déclarées mortes par l’armée israélienne.

Pour ces professionnels de la sécurité d’Israël, le Hamas ne constitue plus une menace stratégique pour l’État hébreu. “La traque des hauts profils restants du Hamas peut attendre. Pas nos otages.”

Cette guerre a cessé d’être une guerre juste et conduit l’État d’Israël à perdre son identité

“Cette guerre a cessé d’être une guerre juste et conduit l’État d’Israël à perdre son identité”, alerte Ami Ayalon, ancien directeur du Shin Bet, dans une vidéo diffusée par le même mouvement pour accompagner la publication de ce courrier. Trois anciens patrons du Mossad (Tamir Pardo, Efraim Halevy et Danny Yatom) ; cinq ex-dirigeants du Shin Bet (Nadav Argaman, Yoram Cohen, Ami Ayalon, Yaakov Peri, Carmi Gilon) et trois ex-chefs d’état-major (Ehud Barak, Moshe Bogie Yaalon, Dan Halutz) apparaissent dans cette vidéo et figurent parmi les signataires de la lettre.

Les signataires pressent dès lors l’administration américaine à “pousser” Benjamin Netanyahu et son gouvernement dans la bonne direction: mettre fin à la guerre, rapatrier les otages, arrêter les souffrances et forger une coalition régionale et internationale pour aider l’autorité palestinienne (une fois réformée) à offrir aux Gazaouis et à tous les Palestiniens une alternative au Hamas et à son idéologie perverse.”

Nous nous cachons derrière un mensonge que nous avons engendré. Ce mensonge a été vendu au public israélien, et le monde a compris depuis longtemps qu’il ne reflète pas la réalité

“Ce dont le monde est témoin aujourd’hui est ce que nous avons fait”, a pour sa part déploré dans la vidéo l’ancien directeur du Mossad, Tamir Pardo, à propos des conditions humanitaires désastreuses dans le territoire palestinien assiégé. “Nous nous cachons derrière un mensonge que nous avons engendré. Ce mensonge a été vendu au public israélien, et le monde a compris depuis longtemps qu’il ne reflète pas la réalité”.

Le CIS veut également qu’Israël accepte le cadre international proposé, qui charge l’Autorité palestinienne (au pouvoir en Cisjordanie), assistée par l’Égypte, les Émirats arabes unis et l’Arabie Saoudite, de la gestion de la bande de Gaza après la guerre. Il compte sur Donald Trump - qui n’a pas caché son ambition de décrocher un Prix Nobel de la Paix - pour forcer Benjamin Netanyahu à s’engager dans cette voie.

Ce dernier a rejeté l’option d’une paix négociée à de multiples reprises, arguant que cela laisserait le champ libre au Hamas pour se reconstruire. Dimanche encore, ses services ont indiqué qu’il privilégiait la solution militaire pour libérer les otages.

Source: https://www.7sur7.be/