Le maire de Mopti à bâton rompu : «L’aspect sécuritaire est assuré à 100% à Mopti»

24 Avr 2013 - 10:00
24 Avr 2013 - 10:04
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La situation sécuritaire actuelle, le retour des déplacés et le retour des touristes sont, entre autres, les questions abordées avec le Maire de la commune urbaine de Mopti. Il est convaincu que l’espoir est permis et que le Mali sortira de l’ornière.   Oumar BathilyBonjour  Bathily, comment se porte aujourd’hui votre région ? M. Bathily: La ville de Mopti se porte tant mieux que mal, elle est calme du point de vue sécurité, et la population vaque à ses activités. Après la libération de certaines zones occupées, comment apercevez-vous la reprise des activités économiques ? Par rapport aux activités économiques, depuis 2008, Mopti était classée dans la zone rouge. C’est ce qui a fait qu’il y avait un impact sur les activités économiques. Cette année, les hôtels sont quasiment vides; les agences de voyage ont fermé boutique; les guides touristiques et les «pinassiers» sont toujours au chômage. C’est tout un pan de l’économie qui s’est écroulé et cela est un manque à gagner total pour l’économie locale. Cette situation perdure, mais la bonne nouvelle, c’est que depuis un mois, nous ne sommes plus dans la zone rouge, mais dans la zone orange. Nous sommes sur la ligne de front. C’est cette situation qui fait que nous sommes dans une zone de guerre, mais nous avons l’espoir que les activités vont reprendre très prochainement. Ce qui va être la relance de notre économie, puisque, pour le moment, il y a une bonne partie de la jeunesse qui a perdu son emploi. Qu’est-ce que la mairie a eu à entreprendre comme action ?   Mopti est la seule ville de la région qui abrite un camp de déplacés et grâce Dieu, avec l’aide de nos partenaires, tout se passe bien au camp. Là, le kit alimentaire et le kit éducation sont assurés. Toutes ces actions sont entreprises grâce aux partenaires techniques et financiers que je tiens à remercier. Je tiens également à saluer toute la population et les familles d’accueil qui, avec toutes les difficultés, arrivent à soutenir les déplacés qui sont chez eux dans la plus grande dignité. Également, dans le cadre de la coopération décentralisée, de façon spontanée, nous arrivons à faire des appuis à ces familles d’accueil. Par rapport au retour, il y a une accalmie relative au nord, parce que ce ne sont plus des régions sous occupation. La population a commencé à y retourner. Nous, à notre niveau, nous sommes en train de voir avec l’État et tous les partenaires pour qu’ils réunissent des conditions minimum permettant aux déplacés de se réinstaller. En venant, ils avaient tout laissé. Mais, au niveau des familles d’accueil, beaucoup sont rentrés aussi. Qu’attendez-vous de l’État pour fouetter un peu les activités économiques qui reprennent timidement, notamment en faveur des hôteliers qui ressentent vraiment cette crise ? Je suis d’accord avec vous, parce que ce secteur a besoin d’être accompagné  du soutien de l’État. Et comme je vous l’ai dit, depuis 2008, nous sommes dans cette situation et je pense que l’État doit créer des conditions pour le retour des touristes. Il y a déjà un pas qui est franchi, on était au rouge et maintenant nous sommes à l’orange. Il faut faire tout maintenant pour bien cicatriser la plaie de cette guerre qui n’a que trop duré. C’est le rôle de l’État de pacifier toutes les régions afin de mettre en confiance le secteur touristique. Déjà, nous sommes en contact avec nos partenaires dans le cadre de la coopération décentralisée. L’État malien doit être en contact avec l’État français, en vue d’organiser des vols charter à partir de la France pour venir dans les zones libérées. Ce secteur a besoin de l’accompagnement total de l’État pour une véritable relance économique. Pensez-vous que les touristes peuvent visiter en toute tranquillité les villes de Mopti, Djenné, Badiangara, Koro, sans grand risque ? Je pense que l’aspect sécuritaire est assuré à 100% à Mopti. Il faut juste faire savoir aux touristes que l’effet de la guerre est là. Vous savez autant que moi qu’il n’y aucun problème. Doucouré et AK Dramé Maison de la Presse Rédaction à Sévaré  

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