Madame Kanté Fatoumata Diankoumba,directrice du FAFE : « Nous voulons juste une égalité de chance devant les postes nominatifs et électifs »

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Madame Kanté Fatoumata Diankoumba,directrice du FAFE
Madame Kanté Fatoumata Diankoumba,directrice du FAFE

Administratrice de l’Action Sociale, Mme Kanté Fatoumata Diankoumba, épouse de l’administrateur civil, Ségui Kanté, est depuis le 5 octobre 2015 la directrice du Fonds d’Appui à l’Autonomisation de la Femme et à l’épanouissement de l’Enfant. A l’occasion de la commémoration du 8 mars, journée dédiée à la femme, nous l’avons rencontré pour vous. Dans cet entretien, Madame Kanté Fatoumata Diankoumba dite « Nah » éclaire sur la structure qu’elle dirige.

Le Pouce : Peut-on savoir ce que signifie le FAFE ?

 

Mme Kanté Fatoumata Diankoumba :« Le Fonds d’Appui à l’Autonomisation de la Femme et à l’Epanouissement de l’Enfant est un fonds qui existe depuis 2012, mais sa mise en œuvre a été faite en septembre 2015. Nous avons fait le lancement à Koulouba sous le parrainage du Premier ministre, Chef du gouvernement ».

Le Pouce : Qu’est ce qui sous-tend la création de ce fonds ?

Mme Kanté Fatoumata Diankoumba :« L’objectif visé par la création de ce fonds, c’est pour promouvoir l’autonomisation de la femme. Il s’agit d’une volonté du président de la République, SEM Ibrahim Boubacar Kéita, Chef de l’Etat du Mali  de lutter contre la pauvreté, à travers l’autonomisation de la femme et l’épanouissement de l’Enfant »..

Le Pouce : L’Autonomisation signifie quoi pour le citoyen lambda?

Mme Kanté Fatoumata Diankoumba :« L’Autonomisation fait référence à la capacité de toute personne de prendre les rennes de sa propre vie, de réaliser ses propres objectifs, de vivre selon ses propres valeurs, de parvenir à l’autosuffisance et d’avoir la possibilité de choisir et d’influencer à titre individuel ou collectif sur les décisions qui touchent sa vie ».

Le Pouce : Dites à nos lecteurs les bénéficiaires de ce fonds ?

Mme Kanté Fatoumata Diankoumba :« Le FAFE est national et concerne toutes les régions du Mali, de Kayes à Kidal, plus les deux régions nouvellement créées. En 2015, nous avons reçu 607 projets venant des régions du Mali. Nous fonctionnons sur le budget d’Etat. le fonds ne concerne pas seulement le district de Bamako, il est national. Les bénéficiaires sont les femmes et les enfants en situation difficile ».

Le Pouce : Combien de personnes ont bénéficie de cet appui ?

Mme Kanté Fatoumata Diankoumba :

« Nous avons reçu 607 projets, sur lesquels on a pu financier que 87 projets. Nous intervenons à travers trois guichets de financement. activités génératrices de revenus. Le guichet II, est celui de leadership politique. Le guichet III, gère la réinsertion socioprofessionnelle des enfants en situation difficile ».

Le Pouce : Est-ce que tous les populations savent que ce fonds existe ?

Mme Kanté Fatoumata Diankoumba :« La plupart des bénéficiaires savent que ce fonds existe. Nous avons fait assez de communication sur ce fonds. Avant de commencer nous avons d’abord lancé l’appel à candidature. Dans les régions, nous sommes représentés par les directions régionales. A chaque niveau, nous avons fait la communication pour informer la population de l’existence de ce fonds ».

Le Pouce : Les femmes rurales ont-elles une idée précise de ce fonds ?

Mme Kanté Fatoumata Diankoumba :

Nous sommes en train de poursuivre la communication. Je crois que  plupart de ces femmes ont déjà entendu les échos de ce projet. On vient de clôturer l’année 2015 et au cours de cette année 2016, nous avons prévu de descendre dans les régions, dans les cercles, partout ou l’information peut passer pour faire le maximum de communication sur le projet pour que la plupart des femmes puissent postuler. Nous faisons des subventions, pas de prêts. Pour le guichet  1, le financement est à hauteur de 80%. Les guichets 2 et III financent à hauteur de 90%. Pour postuler à ce fonds, ce n’est pas des projets qu’on monte et qu’on vient déposer. Pour postuler à ce fonds, il faut être dans un groupement, une association ou une coopérative. Il faut aussi avoir forcement le document qui prouve que vous appartenez à ce groupement, c’est-à-dire un récépissé ou un  accord cadre.Nous avons un canevas de proposition de projets. Pour les canevas 2015, les femmes ont trouvé que c’était un peu lourd. Nous sommes en train d’alléger. C’est ce qui a fait que le canevas 2016, n’est pas encore sorti. Dans peu de temps, nous allons mettre ces canevas à la disposition des bénéficiaires. Une fois leurs projets montés, elles vont mettre dans des enveloppes bien fermées et les déposer au niveau des directions régionales de la promotion de la femme et de la famille. Arrivées ici à Bamako, nous avons une commission de dépouillement des demandes, qui siège autour de ces projets. On fait d’abord une première présélection, et qu’on va soumettre au niveau du comité de pilotage, préside par le ministre de la Promotion de la femme ; de l’Enfant et de la Famille. Si ce comité valide les projets, c’est en ce moment qu’on élabore les contrats. On appelle les bénéficiaires pour venir signer le contrat. C’est comme ça qu’on travaille ».

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Le Pouce : Qu’en est-il du volet épanouissement de l’Enfant ?

Mme Kanté Fatoumata Diankoumba :« Le guichet III est prévu uniquement pour les enfants. il s’agit de faire face à la réinsertion socio-économique des enfants en situation difficile. Ce n’est pas tous les enfants, mais seulement ceux qui sont en situation difficile. En 2015, nous avons financé 25 projets concernant les enfants ».

Le Pouce : Pensez-vous au sort des enfants de la rue ?

Mme Kanté Fatoumata Diankoumba :« Les enfants de la rue sont les numéros un de ce projet, de même que les déficients mentaux. Il suffit de monter un projet à leur endroit. Cette année SAMU Social a bénéficié de ce fonds. Il s’occupe des enfants en situation difficile. Ils ont monte un projet et, ça passer. Même les pipis de l’enfant sont concernés ».

Le Pouce : La notion d’équité et d’égalité est une réalité ou un mythe au sein de l’administration malienne ?

Mme Kanté Fatoumata Diankoumba :« Jusqu’à présent, les gens n’ont pas compris ce que nous cherchons. Quand on parle d’égalité de genre, on parle d’égalité de chance. On veut avoir les mêmes droits devant les potes de responsabilités. Cela ne veut pas dire que les femmes sont égales aux hommes. La femme et l’homme se complètent. Nous voulons juste une égalité de chance devant les postes électifs et les postes nominatifs. Ce n’est pas trop demander. Ce phénomène peut être une réalité au Mali, si les décideurs acceptent et si tout le monde se donne la main, si on se met ensemble, pour aller de l’avant ».

Le Pouce : Avez-vous un appel en cette veille de commémoration ?

Mme Kanté Fatoumata Diankoumba :

« Je lance un cri de cœur à l’endroit de tous les maliens. Je souhaite une bonne fête de 08 mars à toutes les femmes du Mali . Le fonds FAAFE est là pour tout le monde. Ce fonds n’est pas seulement pour le District de Bamako, il est national. Ce fonds est là pour l’autonomisation des femmes. Je demande aux femmes de se mobiliser en Association pour venir soumettre leurs projets au FAFE. Je souhaite que nous ayons plus de projets en 2016 grâce aux différentes, communications qui s’opèrent. Pour ce faire, je lance un appel auprès des partenaires techniques et financiers pour qu’ils nous appuient au niveau du FAFE, afin de nous permettre de financer le maximum de projets qui nous pourraient être soumis. La demande est trop grande. Par rapport aux enfants, nous voyons que les rues sont pleines d’enfants en situation difficile. Il y a les talibés, les enfants orphelins, les déficients mentaux. Il faut que les ONG essaient de monter des projets au nom de ces enfants afin qu’on puisse lutter contre ce fléau qui est entrain de.freiner le développement et l’atteinte des objectifs nationaux ».

Entretien réalisé par Tiémoko Traoré   

 

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