Alger- Bamako- Ouagadougou: « Des relations à la hauteur de notre amitié » !

10 Mar 2012 - 10:30
10 Mar 2012 - 10:30
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Le Mali et l’addiction des rebelles ? Notre pays garde ses chances de s’en sortir s’il aligne des propositions courageuses. On sait tout maintenant, sauf d’une autre fatale faiblesse… L’histoire allait-elle bégayer ? En début de semaine, on relevait qu’une chose aurait pu encore monopoliser l’indignation de nos médias. Les populations gardent encore cette mémoire fraiche de ce qu’on a appelé le « Jeudi noir de la colère » à Bamako. Des injures d’abord, puis de la douleur contenue jusqu’aux portes du Palais de Koulouba. Un peu plus bas dans les rues de Bamako, insultes graves et jets de pierre furent de la partie. Des mesures d’allègement et de soulagement prises la veille en direction des femmes de militaires de Kati (on a parlé alors d’un effort financier de la Première Dame) ne suffiront pas. Les semaines passèrent, on se demande toujours s’il y a eu un terrain d’entente ou de compréhension entre le pouvoir et les révoltés d’antan. Il semble aujourd’hui que le mouvement a été infiltré et entrepris parce que certains éléments voulaient occuper de nouveau la rue. Dès ce lundi 5 mars, ce fut le branle-bas de combat et d’alerte face aux rumeurs distillées.  Ce qui est à vérifier, c’est que certains osent déjà affirmer que des militaires seraient derrière tout cela. Un syndicalisme dilué ferait de la ville garnison de Kati une place grosse d’incertitudes. Quelles sont les vraies raisons de cette colère ? Il se trouve que des jeunes et des femmes sont à la manœuvre non seulement pour réclamer plus de soutiens, mais aussi plus de clartés sur cette guerre menée au Nord. A la clé : ils s’opposeront à toute nouvelle intégration de ceux qui sont partis rejoindre le camp des rebelles. Combien  sont-ils? Plusieurs dizaines ? Occasion de se rappeler les propos rassurants du Colonel Idrissa Traoré, directeur de la DIRPA, à l’endroit de la Presse : « Nous avons la légitimité, la foi avec nous et le soutien de notre peuple ». Il saluait ensuite « une dynamique de quêtes bruyantes » qui défiait le MNLA. Portrait d’une diplomatie qui revendique son indépendance. L’aide que nos braves populations viennent de recevoir du fait de la guerre a une histoire. Il faut savoir relever les inflexions dans les propos de nos pays amis. Entre ces pays frontaliers ou pas et nous existent des liens du fait de la géographie et de l’histoire. Le penchant naturel qui vient de les amener à nous apporter du secours fera qu’on pourra parler d’une « amitié jamais contrariée ». L’expression, nous la tenons du ministre Soumeylou Boubèye Maïga. Cette guerre qui nous vient de la post-crise libyenne aura eu un impact sur nos relations de voisinage. Alger est salué pour son geste en dons aux populations déplacées aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du Mali. Aussi vrai que le Hoggar était le prolongement de l’Adrar, l’herbe ne repoussera jamais sur le chemin qui relie Alger à Bamako. Le ministre malien des Affaires étrangères avait dit : «  Nous avons réussi à mettre en place une politique commune face à la menace, après des différences dans l’approche ». Tous nos pays voisins, appuyait-il, partagent le souci de ne pas encourager les velléités séditieuses. C’est que lors de chaque rencontre bilatérale, les principes de l’unité nationale sont réaffirmés comme intangibles. Le Président ATT venait de recevoir durant la semaine, le ministre Djibril Y. Bassolé du Burkina Faso. Le ministre burkinabé des Affaires étrangères et de la Coopération régionale était venu nous entretenir au sujet des 25 000 déplacés maliens actuellement au Burkina-Faso et essentiellement d’origine touarègue. Enfin, que répondre des interférences négatives sur les ondes de notre voisinage face aux menaces ? Le ministre Maïga nous apprendra la bonne nouvelle qu’il se rendra bientôt à Nouakchott. Notre diplomatie s’est faite au jeu à toutes épreuves. Soumeylou Boubèye Maïga n’a-t-il pas dit que la sécurité est devenue le premier des enjeux pour les Etats ? Il y a un port de tête que la maison des Affaires étrangères (appelons-la « maison de nos hôtes » : ne dit-on pas au Mali qu’on est esclave de son hôte ?) a hérité des illustres devanciers des années d’indépendance. A chaque fois, dit-on, que nos diplomates ont fait la moue, ce n’était pas de façon méprisante. Un mélange du sens des relations et la retenue nous a permis pendant  longtemps de tenir la distance. La diplomatie n’a jamais été une denrée rare pour un pays aussi enclavé que le nôtre. La maison a désormais ses codes d’entrée. Tous nos hôtes qui viennent nous voir par ces temps d’orage seront accueillis comme une opportunité de changement et de renouveau. C’est un soutien dont nos compatriotes se réjouiront encore.  S. Koné  

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