Nord-Mali : Des raisons de la rébellion au Nord-Mali, de l’indépendance à nos jours
Les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets, la rébellion du Nord du Mali a perduré depuis l’époque coloniale. De l’indépendance à nos jours, des communautés touarègues ont enchaîné rébellion sur rebellion contre le Mali. Quatre raisons profondes ont occasionné la récurrence de ces rébellions.
Le Mali a connu 78 ans de domination coloniale. En tant que puissance colonisatrice, la France a eu du fil à retordre avec la communauté tamasheq du Nord-Mali durant toute la période qu’a durée cette colonisation.
Première raison : L’insoumission de ce peuple nomade commença avec les multiples batailles transformant le septentrion du Mali en un théâtre d’opérations militaires des troupes françaises contre ces « peaux blanches » en vue « d’intégrer au Mali ces populations accrochées à leurs montagnes dans le cycle normal de la vie du territoire ». Depuis le début de la colonisation, la France n’a jamais pu pacifier cette région au Nord. La preuve : les dernières escarmouches entre les troupes coloniales françaises et ces rebelles remontent à l’année 1958, c’est-à-dire seulement à la veille de l’indépendance.
Deuxième raison : Pendant longtemps, cette partie Nord du pays a été régie par une administration militaire, et face à la poussée du nationalisme en Afrique et la perspective du rêve de constituer un Etat sahélien autonome comprenant le Sud algérien et le Nord des pays situés au Sud de l’Algérie, certains officiers français avaient tenté de créer « un sentiment anti-Noir dans cette région » en signifiant à ces Touaregs « qu’ils étaient des Blancs et qu’il était impensable qu’ils puissent accepter une domination noire ».
Troisième raison : Cette raison a surgi après l’indépendance en raison de l’option du pouvoir pour un régime socialiste qui tenait à éliminer tous les vestiges de la féodalité dont le système le plus inacceptable était une forme déguisée de « l’esclavage et de l’exploitation des populations par les féodaux ». Quatrième raison : C’est que ces populations nomades, plus précisément celles de l’Adrar et des Iforas, vivaient en marge de la société malienne et n’étaient pas accessibles à l’option d’antan : « une nation malienne s’étendant du Sud algérien aux limites avec la Haute-Volta (actuel Burkina Faso), la Côte d’Ivoire et la Guinée du Sud ». Voilà les raisons fondamentales qui ont poussé ces peuplades touarègues à fomenter, chaque fois que l’occasion se présentait, ces interminables rébellions contre le Mali.
Abdoulaye Faman Coulibaly

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Dr ANASSER AG RHISSACOMPTE-TENU DES ATROCITÉS COMMISES, LES MALIENS DU MNLA ET ANSAR DINE DOIVENT SE TOURNER VERS LE MALI, DANS LE RESPECT DE LA LAÏCITÉ ET DE L’INTÉGRITÉ TERRITORIALE, POUR LUI DEMANDER PARDON, SE RÉCONCILIER AVEC LES MALIENS ET S’INTÉGRER AU MALI POUR SON DÉVELOPPEMENT DURABLE ET ÉQUITABLE Bonjour, Aucun problème au monde ne peut être résolu de façon viable par la violence ou par la rébellion. La condamnation méritée du MNLA, en particulier des violations des droits de l’homme contre les femmes, des assassinats, des prises d’otage, des pillages, des vols et le recrutement d’enfants soldats, par les nations unies et par le conseil des droits de l’homme, et l’appel pour que les auteurs de tels actes soient traduits en justice, pouvaient être évités par le MNLA s’il passait par d’autres moyens plus efficaces pour revendiquer au lieu de créer une rébellion qui a amené le déluge à toute une communauté, à tout un peuple et à tout un pays. Ansar Dine a aussi commis des atrocités (destructions culturelle, morale, …) qui ont aussi été condamnés au niveau international et par l’ONU. MNLA et Ansar Dine sont composés de membres appartenant à plusieurs communautés du Mali, dont des Touaregs. Je crois que le nombre de ces derniers est plus élevé au MNLA. A travers la démocratie, la citoyenneté et la gouvernance participative, chaque Malien peut participer aux décisions à tous les niveaux ou présenter des revendications, alors pourquoi passer par la force, par la violence ? Les Maliens du MNLA et de Ansar Dine doivent se ressaisir, se tourner vers leurs frères et soeurs Maliens, demander pardon, se réconcilier et s’unir pour développer ensemble leur pays pour leur bénéfice et celui de leurs enfants. Bien cordialement Dr ANASSER AG RHISSA EXPERT TIC ET GOUVERNANCE E-mail: Anasser_AgRhissa@yahoo.fr13 ansRépondreLike (0)
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leblanen verite je n est jamais aime les rebelles mais depuis longtemps kidal etait esclus du mali aucun gouvernement n a rien fait pour le kidal il faut que sa change je ne suis pas rebelle mais il faut di la verite13 ansRépondreLike (0)
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LusitanusJe partage le point de vue lamine06. Je me tiens depuis long temps que l'option fédéraliste est la seule à pouvoir apporter la paix au Mali. La République fédérale du Mali doit devenir. L'Azawad devrait être un élément constitutif du Mali, mais avec une autonomie considérable. L'exemple espagnol est excellent. Avec cette autonomie les Touaregs pourrait finalement accepter la paix. Personne ne veut une «solution finale» pour les Touaregs. Mais le Mali a besoin d'une solution, une solution pacifique et durable. Maintenant, le gros problème pour le Mali est l'AQMI et tous les groupes fondamentalistes islamiques. Ce sont une menace pour l'avenir et le bonheur de tous les habitants du Mali.13 ansRépondreLike (0)
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lamine06Les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets, la rébellion du Nord du Mali a perduré depuis l’époque coloniale : cela veut dire que les systemes politiques mis en place ont echoué. Concentré tous les pouvoirs à Bamako est la principale cause de la rebellion touargeg d'aujourd'hui peut être des songhois demain ... Il faut responsabiliser les regions en leur donnant plus de pouvoir. J'ai toujours dit que le systeme espagnol est un systeme qui conviendra au mali : c'est les systeme des federations. Ceci étant, la solution n’est pas que militaire, tout règlement en profondeur étant politique, mais le problème est que sa prise en compte conduit à une profonde remise en question des dogmes auxquels nous sommes attachés. Il nous faudrait ainsi reconnaître enfin que vouloir faire vivre dans un même État les agriculteurs noirs sédentaires du Sud et les nomades berbères ou arabes du Nord est une utopie profondément crisogène puisque la démocratie africaine étant d’abord une ethno-mathématique, elle donne automatiquement le pouvoir aux plus nombreux, en l’occurrence les Noirs sudistes, ce que les nordistes ne peuvent accepter. Cette évidence étant admise il conviendra alors d’aller plus avant dans la connaissance des réalités ethnographiques locales qui sont particulièrement complexes. L’option de sortie de crise pourrait être celle d’une très large autonomie des trois Azawad autour de ses trois grandes composantes ethno géographiques à savoir : la partie sud, le long du Niger, notamment peuplée par des Songhay et des Peul ; la partie nord, ou cœur de l’Azawad, territoire des Touaregs et l’ouest saharien « arabe ». Mais avant toutes choses il serait nécessaire de convaincre Bamako que le Mali « unitaire » n’existera jamais plus -il n’a d’ailleurs jamais existé-, et qu’il est donc urgent de penser à une nouvelle organisation constitutionnelle et territoriale qui permettrait de faire revenir les Touaregs sur leur déclaration unilatérale d’indépendance. Toute autre approche serait vouée à l’échec. Vive la paix Vive le mali Vive l'azawad13 ansRépondreLike (0)
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SanfngVous appelez a un système d´apartheid? Vous citez L´Espagne, vous me faites penser plutôt a l´Afrique du Sud de Peter Botha? Bantusthan? Zululand? Azawoda n´a jamais existé et n´existera pas pire avec des armes! Les independantistes ont deja péché, ils ont tuéééééééééééé!!! Les habitants de régions occupés seront-ils dac de faire partie de ce Azawoda fantôme? EXCUSEZ!!!!13 ansLike (0)
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FOUSCOU NSANOGO avait dit que son objectif était le NORD...quelque mois sont passée...je veut juste savoir si objectif est toujours le NORD ? Après avoir gouter au plaisir du pouvoir ( belles voiture,l'argent des pauvres,les cameras,les cortèges officiels,les gardes du corps,les beaux parleurs, Sans oublier les belle salopes de luxe...13 ansRépondreLike (0)
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DOUMBIA DaoudaMonsieur, la gestion de notre pays n'est pas facile comme vous le croyez, l'objectif de Mr SANOGO a été déjoué par les nos dirigeants malhonnêtes soit disant des politiciens qu'ils ne veulent pas l’intérêt de cette nation. Cher compatriote notre pays a été toujours trahi par ses mêmes dirigeants en déstabilisant notre armée par des officiers félons guidés par des intérêts bassement matériels. Il faut que les maliens comprennent le Mali ne peut être stabilisé sans le soutien constant de notre armée.13 ansLike (0)
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isoPlutôt, j'apprécie cet article qui a le mérite d'aborder le sujet du Nord tel que cela aurait dû être depuis les indépendances (une bonne analyse du problème). En effet, suite à la colonisation de l'Europe, la gestion des frontière léguées est restée un souci majeur pour les nouveaux états. Au risque d'en oublier, les plus récents sinon en cours sont le cas Soudan, Erithrée-Ethiopie, Somalie avec le Somaliland, etc. Les causes ou les raisons des différentes révoltes touareg (je préfère les nommer ainsi) sont aussi bien structurelles que conjoncturelles. A elles que le Frère, journaliste a cité, il faut également ajouter: 1°). la réduction de l'espace de libre échange en tout genre car le targui resté attaché sa tradition et à sa culture de nomade, comprend difficilement son confinement dans un pays entre Nouadibou (RIM) et Tripoli (Lybie); 2°). la mauvaise gestion faite par les différentes autorités confrontées aux révoltes intempestives autrement appelées des ‘’rébellion’’ qui ont toutes privilégié la manière forte entrainant un état de vengeance, donc à l'origine de l'aspect cyclique; 3°). les difficultés d’adaptation ou de reconversion du peuple touareg assez attaché à son organisation socioculturelle et à ces traditions de nomadisme, d’élevage et de commerce trans-saharien, malgré les calamités naturelles : la sécheresse, la famine, le cheptel décimé, etc... Les conséquences de tout cet enchevetrement d'incompréhension sont ce qu'on connait de nos jours. Mais une chose reste sûre, les velléités indépendantistes son fausses: c'est de l'imagination des touaregs ayant gouté à la vie européenne ou de l'administration corrompu de Bamako ou d'ailleurs. Pour ces derniers, il s'agit d'un fond de commerce très juteux pour se faire de la place lors des négociations. Sinon, le vrai targui n'a que faire de tout cela. Les solutions que je propose à cette situation à partir de la petite connaissance que j'ai personnellement de ce peuple très courtois, accueillant et assez hospitalier (mais guerrier) contrairement à ce que les uns et les autres pensent pourront suivre. A plus tard...13 ansRépondreLike (0)