Situation dans le Nord : ATT serait-il lâché par l’armée ?

7 Fév 2012 - 00:10
7 Fév 2012 - 00:10
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«Ce qu’un sage général doit mieux connaître, ce sont ses soldats et ses chefs. Car de là vient ce parfait concert qui fait agir les armées comme un seul corps, ou, pour parler avec l’Ecriture, comme un seul homme», affirme Jacques Bossuet, écrivain et prélat français à propos d’un général d’armée.   Une armée, selon le dictionnaire Robert, est une réunion de troupes assemblées pour faire la guerre. Quant à une troupe, c’est une compagnie, une bande, un bataillon, une brigade, une cohorte, un contingent, corps, détachement, éléments, formation, milice, une patrouille, un peloton, un régiment, une unité. On entend souvent dire que l’armée est la structure la mieux organisée en qui tous les citoyens se reconnaissent et lorsque les politiques échouent, c’est elle qui prend la relève. Mais lorsque l’armée aussi échoue, qui assure la sécurité ? Ce qu’on ne dit pas, c’est la femme du militaire qui porte des galons. Et lorsque son mari échoue, elle prend le relais. C’est ce que les femmes du camp de Kati et du camp des Gardes ont démontré en marchant gaillardement sur le palais présidentiel le mercredi et jeudi derniers. Une armée affaiblie par la démocratie Depuis l’avènement de la démocratie, les différents ministres, qui se sont succédé à la tête du département dela Défense, ont toujours été des civils. Et paradoxalement, le ministère de l’Administration Territoriale, qui est un département civil, a toujours été confié à un Général d’armée. En 2005, la commission Défense de l’Assemblée nationale du Mali a entrepris une mission à travers toute l’étendue du territoire national pour s’enquérir des réalités sur le terrain. A la fin de la mission, les honorables ont présenté un rapport dans lequel ils avaient mentionné des choses qui dépassaient tout étonnement dans les villes frontières. Ladite mission était conduite par l’honorable Oumar Kanouté du MPR. Interloqués par les faits, la mission a convoqué le chef d’Etat major de l’armée de terre pour une séance d’écoute. Interrogé, le chef d’Etat major a dressé sans détour l’état des lieux des troupes et des équipements. La séance d’écoute du chef de l’Etat major de l’armée de terre s’est terminée en pleurs. Les députés femmes de la commission parlementaire ont toutes pleuré dans la salle. Ces pleurs exprimaient l’agonie de notre armée. Selon le rapport 2005 de la mission parlementaire, certaines frontières du Mali n’ont pas cinq hommes des forces de sécurité pour surveiller les entrées et les sorties des personnes et de leurs biens. Sur certains axes routiers, les forces armées seraient absentes.   A qui la faute ? Le régime ADEMA, en1993, apromu 315 hommes des forces armées à des grades supérieurs. A la même période, 1 395 de grades intermédiaires ont été promus au tableau parmi lesquels 1 129 sous officiers et 266 hommes de rang. En 1994, on a enregistré plus de 120 avancements au grade de colonel, de commandant et de capitaine. De soldat à caporal chef, plus de 250 promus. Dans le corps des sous officiers, plus de 1 000. Par peur d’un éventuel coup d’Etat,la IIIème Républiquea transformé beaucoup de militaires en bureaucrates. Pis, Alpha Oumar Konaré avait décidé de dissoudre l’armée au profit des forces de sécurité. Il recrute en 2000 son fils, Mamadou Lamine Konaré alias Mala, à l’EMIA. Ce dernier a bénéficié d’une formation spéciale de six (6) mois au lieu de trois ans pour prétendre au grade de lieutenant. A la base aérienne de Sénou, Mala a aussi bénéficié d’une formation spéciale. Un pilote n’est pas n’importe qui dans l’avion et surtout un officier n’est pas n’importe qui dans une armée. Mala est aujourd’hui àla Sécuritéd’Etat. L’armée malienne connait un malaise profond puisque les recrutements sont devenus la chasse gardée des enfants des militaires et des personnalités du pays. En 1995, l’armée a déposé un rapport sur le bureau de l’Assemblée nationale suite aux événements survenus au sein des forces armées et de sécurité et surtout à cause du pourrissement de la situation dans le Nord du Mali. Le régime ATT est celui du règne des généraux. Ils sont environ 74 généraux dans les rangs des forces armées et de sécurité. L’armée a pris le relais de la fonction publique dans le recrutement des jeunes diplômés ou recalés. A cela s’ajoutent, les recrutements massifs et les promotions automatiques des rebelles touaregs dans l’armée qui intègrent et désertent quand ils veulent l’armée. Conséquence ? L’armée a pris la forme suivante : une tête qui grossit (officiers), un tronc mince (sous officiers) et une base affaiblie ou inexistant. Il y a 22 ans, l’armée malienne comptait parmi les puissantes d’Afrique de l’Ouest. Elle disposait suffisamment de matériels performants et d’hommes bien formés pour la guerre classique. Notre armée connaitrait de sérieux problèmes dans son fonctionnement et enregistrerait plusieurs pertes. La crise dans le Nord Mali Le général ATT serait accusé par les femmes militaires de Kati d’être complice des rebelles touaregs. A cet effet, un enregistrement téléphonique de la voix d’une haute personnalité du pays circulerait sous les manteaux. Au lancement des travaux de bitumage de la route «Fana- Dioïla», qui a coïncidé à l’enlèvement de touristes à Hombori, le général ATT dans ses envolées lyriques, n’a-t-il pas dit, en déplorant les supputations, que les enseignants, les médecins et autres s’occupent de ce qu’ils ont appris ; qu’ils ne connaissent pas la guerre et qui est la matière qu’il a appris et qu’il connait bien. Amy SANOGO

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