Forum international de la diaspora : Créer des opportunités pour transformer les milliards envoyés en judicieux fonds d’investissement
Le ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine (MMEIA), Mossa Ag Attaher, était l’un des principaux animateurs du premier panel du Forum international de la diaspora organisé du 17 au 19 juillet 2025 au Centre international des conférences de Bamako (CICB).

Une rencontre consacrée à la réflexion sur le rôle stratégique des diasporas africaines dans le développement des pays d’origine.
«Regards croisés sur le rôle de la diaspora dans le développement des pays d’origine» ! Tel a été le thème qui a lancé les travaux du Forum international de la diaspora, ouvert le 17 juillet dernier au CICB. Un sujet central pour les États africains, au regard du poids économique des diasporas, mais aussi des défis liés à l’optimisation de leur contribution au développement. Autour de Mossa Ag Attaher, plusieurs personnalités ont enrichi les débats, notamment Abdoulaye Diop, (ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale), Bakary Yaou Sangaré (ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’extérieur) ; Karamoko Jean-Marie Traoré (ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabé de l’extérieur) et El Mokhtar El Hamdouni, directeur adjoint au sein du département des marocains résidant à l’étranger. La modération était assurée par Silvia Ekra, Directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Au cours de son intervention, Mossa Ag Attaher a salué le dynamisme de la diaspora malienne qualifiée de «force transnationale». Il a toutefois regretté que l’essentiel des transferts de fonds, estimés à plus de 193 milliards de FCFA par les circuits officiels, se limite à la consommation courante (santé, scolarité, alimentation…). Le ministre estime que si l’on inclut les transferts informels, ces envois pourraient atteindre plus de 1 000 milliards de FCFA par an. «On ne peut pas développer un pays avec seulement des forages ou des mosquées. Nous respectons ces initiatives sociales, mais il est temps de passer à des investissements structurants qui créent de la richesse et de l’emploi», a insisté Mossa Ag Attaher.
Selon lui, la diaspora malienne estimée à près de 12 millions de personnes dans le monde (faute de recensement actualisé) doit être davantage encadrée et soutenue afin d’orienter ses contributions vers des secteurs productifs. Le ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine a souligné la nécessité d’un partenariat tripartite entre l’État, la diaspora et le secteur privé, appuyé par les partenaires financiers. Le déficit de confiance et d’information entre la diaspora et les institutions nationales est un autre constat fait par le panéliste. Cette défiance constitue naturellement un frein à l’investissement et au retour des compétences. C’est pourquoi le FID a prévu des échanges directs avec plusieurs ministres sectoriels et des participants afin de répondre concrètement aux attentes des Maliens de l’extérieur. «Le développement du Mali ne se fera pas sans sa diaspora. Il est temps de passer des discours de reconnaissance à une véritable politique de co-construction», a martelé Mossa Ag Attaher.
Après plus d’une heure et trente minutes de discussion, le panel a été conclu par une série de questions-réponses avec les participants. Pendant trois jours, le forum a ainsi réuni des voix diverses, mais unies par une même ambition : faire de la diaspora un acteur économique majeur au service du développement durable du Mali et du continent africain !
Sory Diakité
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