Ces femmes battantes qui font le Mali d’aujourd’hui : Qui sont-elles ? D’où viennent-elles ? Que font-elles ?

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Mme Keita Aminata, Mme Fatoumata NDiaye
Mme Keita Aminata, Mme Fatoumata NDiaye
Elles sont issues de l’Administration publique, de la sphère politique, du monde associatif et de la société civile, des secteurs de l’art, de l’artisanat, de la formation professionnelle ou tout simplement de l’informel. Elles sont Première Dame, ministres, présidentes d’institutions, leaders d’associations, altermondialistes, fonctionnaires de l’Etat, députées, maires, officiers de l’armée malienne, gouverneur, mécaniciennes, maçonnes, chauffeurs de taxis ou de Sotramas, conductrices de poids lourds, vulcanisatrice etc. Ces femmes font aujourd’hui la fierté du Mali, un pays à terre que chacune, dans son domaine d’action, œuvre à relever.

Keïta Aminata Maïga, Première Dame

“A tout seigneur, tout honneur ! “ dit-on. Nous commençons cette revue d’effectifs des femmes battantes du Mali par celle qui est aujourd’hui la Première Dame du pays. Communément appelée Ami, la Première dame du Mali doit sa réputation à son amour pour la nature et la protection de l’environnement, à travers l’Ong AGir pour l’Environnement et la Qualité de la Vie. Elle est aussi très connue dans le milieu du sport. Mais aussi sur le terrain de l’humanitaire. L’enfant de Bourem allie alors humanisme, générosité et “sportivité”.

Tout le monde connait Mme Kéïta Aminata Maïga, non pas parce qu’elle est l’épouse du chef de l’Etat, Ibrahima Boubacar Kéïta, mais pour sa présence remarquable et remarquée sur le terrain des bonnes causes.

Tout d’abord, avec  l’Ong AGir pour l’environnement et de la qualité de la vie, Mme Kéïta Aminata s’engage à améliorer le cadre de vie des populations et poursuivre la recherche permanente d’un environnement meilleur. Ce qui est l’un des objectifs visés par l’Ong AGir. C’est dans ce cadre qu’elle mène beaucoup d’activités sur le terrain, à travers des dons. Depuis près de deux décennies, l’Ong de Mme IBK consacre une bonne partie de ses actions aux opérations humanitaires.

La première opération de AGir a été menée en août 1997 avec la distribution de médicaments au profit des populations démunies.  Suivra une deuxième opération en décembre 1998 avec la distribution de médicaments également aux populations vulnérables.  D’autres opérations ont été menées par la suite par Ami, notamment l’opération Déchets plastiques; l’opération Centre d’écoute de Sabalibougou pour l’insertion des enfants de la rue. Sans oublier le projet “distribution automatique de préservatifs”.

Il est nécessaire de rappeler que l’Association Agir a vu le jour en 1994, avant d’être une Organisation non gouvernementale en juin 2005. Elle poursuit des objectifs d’éducation, de protection de l’environnement et de la qualité de vie.

Réputée pour sa très grande discrétion et son humilité légendaire, Mme Kéïta Aminata Maïga est connue aussi dans le monde sportif puisqu’elle est membre du Comité national olympique et sportif du Mali depuis 2000, directrice de l’Académie olympique et vice-présidente de l’Académie africaine. Et aussi, marraine de la Fédération malienne de bras de fer.

 Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo

L’ancienne directrice générale de l’agence de communication Star Com, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, est depuis le premier gouvernement de Moussa Mara (Avril 2014) en charge du département de la Culture. Elle a ensuite cumulé l’Artisanat, le Tourisme et la Culture, avant que le département de la Culture ne redevienne seul dans le dernier gouvernement du 07 juillet 2016. Titulaire de nombreux diplômes supérieurs acquis entre 1993 et 2009 (Master II en management stratégique et intelligence économique, Ecole de guerre économique, EGE Paris 2012 et d’autres aux USA), Ramatoulaye Diallo entend mener le combat contre la piraterie qui hante le sommeil des artistes. La ministre de la Culture, qui est promotrice d’une société de vente de produits et équipements médicaux avant de dispenser des cours d’intelligence économique dans plusieurs universités, n’est donc pas en terrain inconnu.

Un peu plus de la quarantaine révolue, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo use d’une grande expérience acquise dans les domaines du lobbying et plaidoyer, de la communication et du management au service de l’économie culturelle du Mali. Ses atouts ne se limitent pas à sa maitrise de l’environnement économique et social du pays. Et encore moins à ses aptitudes informatiques. Ils résident surtout dans sa capacité à concevoir et exécuter des projets.

De 2009 à 2013, parallèlement à ses activités ordinaires dans le domaine de la communication, le ministre Diallo a effectué des missions de haut niveau en collaboration avec l’Union européenne, Mali challenge account ou encore avec le projet “Rempart”.

Entre deux voyages, elle dispense des cours à Sup’Managment. Active, elle crée en 2007 l’opération “Citoyen jusqu’au bout” destinée à inciter les différentes couches de la population à prendre activement part aux élections de 2007. L’année d’avant, elle dirigeait déjà la Foire régionale du développement organisée par la Banque mondiale.

Elle a publié un livre sur les “Enjeux géoéconomiques et stratégiques dans la bande sahélo-saharienne” et conçu le projet “DEFIS”, un projet solidaire pour lier économiquement le nord et le sud du Mali. Ce n’est pas pour rien qu’elle est toujours dans le gouvernement.

     Diakité Fatoumata N’Diaye

Née à Bamako en avril 1954, Fatoumata N’Diaye est la mémoire vivante des différents gouvernements du Mali depuis plus d’une décennie. Après l’Université des sciences sociales de Toulouse, où elle obtint en 1976 une maîtrise en Droit civil, Mme Diakité décroche un DEA dans la même spécialité, obtenu à l’Université de Paris I, Panthéon Sorbonne. L’Administrateur civil intègre la Fonction publique en 1983. Elle en gravit tous les échelons et occupe successivement plusieurs portefeuilles ministériels pendant une décennie, entre 1991 et 2000. En avril 2002, elle est nommée Médiateur de la République.

D’octobre 2003 à novembre 2005, elle est vice-présidente de l’Association des Ombudsmans et Médiateurs de la Francophonie, avant d’en prendre les rênes de novembre 2005 à décembre 2007. Après une mission bien remplie, elle est renvoyée au poste stratégique de Secrétaire générale du Gouvernement, jusqu’à nos jours. Pour orienter les mémoires, c’est elle qui rédige et signe les communiqués du Conseil des ministres. Diakité Fatoumata N’Diaye est membre très active et coordinatrice de plusieurs associations de femmes au Mali et en Afrique. Elle est Commandeur de l’ordre national du Mali.

Général Kani Diabaté

Née le 1er août 1952 à Kayes, Kani Diabaté est la première femme malienne promue au grade de Général (elle est Général de brigade) dans l’armée. Avec feue Fanta Konipo (également promue général de brigade), Mme Coulibaly Kani Diabaté fait partie de la première promotion des femmes militaires. Aucunement prédestinée à l’uniforme, elle opte pourtant pour l’armée sur un conseil avisé du mari de l’une de ses amies. Pour son bonheur, puisqu’elle y gravit allègrement les échelons de son intégration en 1974 à nos jours.

Lutte anti-mines : La sensibilisation comme arme pour freiner l’hécatombe causée par les restes d’explosifs de guerre
Général Kany Diabaté,

Après son bac obtenu au lycée des jeunes filles de Bamako en en série sciences-biologie, elle est admise au concours d`entrée en médecine militaire en 1973. Parallèlement à ses cours à l`Ecole nationale de médecine et de pharmacie, elle suit, pendant les vacances, la formation militaire au camp. De 1978 à1980, elle a été médecin-chef adjoint à la garnison de Bamako, l`actuel bataillon Para. C`est là où elle a travaillé avec un certain Amadou Toumani Touré. Entre 1980 et 1983, elle suit une spécialisation en stomatologie à l`Université Pierre et Marie Curie à Paris VI. A son retour, elle est, deux ans durant, chef de clinique au Centre dentaire infantile de Bamako avant d’être chef de clinique au Centre national d`odontostomatologie de Bamako.

En 1985, Kani entame une année spéciale à l`Ecole militaire interarmes de Koulikoro : elle en sort major de la promotion.

De 1989 à 1993, elle est au Département de chirurgie maxillo-faciale de l’hôpital militaire d`Ain Naja et Mustapha d`Alger. En juin 1993, elle obtient son diplôme de chirurgie maxillo-dentaire. De 1995 à 1998, elle est déléguée ministérielle du Commissariat à la promotion des femmes auprès du ministère des Forces armées et des anciens combattants, avant d’assumer les fonctions de chargée de mission au même département. En 2000, elle est nommée Haut fonctionnaire de défense auprès du ministère de la Promotion de la femme, de l`enfant et de la famille. Elle a sensibilisé le personnel féminin de l`armée et les femmes des camps sur les questions relatives au Vih/Sida et à la santé de la reproduction.

De 2001 à 2003, elle pilote le projet intitulé “Sensibilisation des forces armées et de sécurité à la thématique du Genre dans les opérations de maintien de la Paix”.

En 2004, elle réalise une étude sur la “Prise en compte du genre dans les opérations de maintien de la paix dans l`espace Cedeao”, en collaboration avec Mme Aïché Diarra et Mme Traoré Adiza, consultantes internationales, expertes en genre.

Pour une plus grande ouverture des forces armées aux femmes, Kani Diabaté a été d’un apport inestimable. C’est elle qui a défendu le dossier de l`entrée des jeunes filles au Prytanée militaire de Kati. Aussi, son expertise a été déterminante dans l`intégration des femmes au niveau des corps de la Gendarmerie et de la Garde nationale.

Selon elle, les générations actuelles de femmes doivent jouer leur rôle dans le développement sécuritaire de l’Afrique, plus particulièrement du Mali, en cultivant un esprit de paix et de dialogue, de la famille jusqu’au niveau de prise des grandes décisions. Général Kani est polyglotte: elle parle couramment Bambara, Khassonké, Français et Anglais.

Makoro Camara, Journaliste

Diplômée de journalisme de l’Université de Biélorussie (ex Urss), Mme Makoro Camara, directrice de publication du journal Kabako et directrice générale de Hippo impression, Industrie des arts graphiques, était toute désignée pour faire carrière soit à l’Amap (Agence malienne de presse et de publicité qui édite le Quotidien national L’Essor) ou la Rtm (Radiotélévision du Mali), la presse privée n’existant pas à l’époque. Mais le destin l’orienta progressivement vers le domaine qu’elle embrasse aujourd’hui et dans lequel elle s’est révélée être une grande référence, sinon la référence.

Aujourd’hui, pas besoin d’un micro-trottoir pour mettre la main sur Mme Diaby Makoro Camara, pas plus d’une boussole pour situer les sièges de l’hebdomadaire de faits divers Kabako et de l’imprimerie Soro Print Color, devenue Hippo impression, Industrie des arts graphiques. L’évocation de son seul nom suffit à vous fixer, tant Makoro est d’une popularité sans pareille. Une qualité acquise grâce à son courage, son sérieux et sa rigueur dans la gestion d’entreprise. Elle est une véritable amazone de la presse malienne et un modèle pour les médias en Afrique et au-delà des frontières continentales. Pourtant, rien ne prédestinait notre héroïne à une entreprise de presse privée et à la carrière qui est la sienne actuellement. En effet, après son Diplôme d’études approfondie (DEA) obtenu  à l’Université de l’État de Biélorussie (ex-Urss) en 1986, Makoro Camara retourne au bercail et travaille pendant deux ans comme bénévole  à la Radiotélévision du Mali (Rtm). A l’époque, les médias se limitaient à la Rtm et à l’Essor, plus les organes de la presse communautaire et sportive de l’Amap. Donc, pas de presse ou radio privée libre.

Depuis la Rtm, Makoro est embauchée par une société togolaise de communication dénommée la Sinecetoa qui collaborait avec l’Onp (Office national des postes).  Là, elle fut chef du personnel et gérait une centaine d’employés dont la majorité était des hommes.  Mais la Sinecetoa met la clé sous le paillasson, jetant notre amazone dans la rue. Un chômage de courte durée car Makoro est recrutée par une structure du Ministère du Travail, “Le Carrec “ (Carrefour de reconversion). Malchance ! Les événements de mars 1991 écourtent cette expérience.  Le Carrec ferme; son bulletin de liaison pour lequel elle était embauchée ne verra jamais le jour. Mais, ce fut un bien pour un mal. Car, avec la libéralisation de la presse, l’idée de créer son propre journal lui vint en tête. Et ce fut, sans doute, le tournant du destin de Makoro Camara.  L’idée de créer un journal (emboitant les pas de sa grande sœur Ramata Dia) fut mûrie avec son compagnon de toujours, feu Oumar Bouaré. Le titre est vite trouvé: Kabako. Le premier numéro de Kabako parait en octobre 1991. Parti de rien,  Kabako est parvenu, un quart de siècle après, à s’imposer sur le paysage médiatique malien. C’est l’un des journaux les plus lus du pays en ce moment. De la plume, Makoro s’engage dans l’impression et implante Soro Print Color devenue aujourd’hui Hippo Impression. Actuellement, Makoro a ajouté une autre flèche à son arc, avec la création de la radio “Oxygène”. Entre Kabako, Hippo Impression et Oxygène, le choix est multiple et varié pour les Maliens, grâce à Mme Diaby Makoro Camara.

Mme Seck Oumou Sall

Oumou Seck
Oumou Seck

Depuis 2004, Mme Seck Oumou Sall est maire de la commune urbaine de Goundam, région de Tombouctou. Là, ses multiples actions en faveur du développement local sont bien appréciées. Politiquement, c’est une battante silencieuse qui a su, au fil des années, s’imposer comme une actrice incontournable, courtisée par plusieurs chefs de partis politiques. Les hommes politiques pensent d’elle comme d’une femme modeste, sage, intègre, cultivée, respectueuse, attentive. Chez elle, par tradition, la retenue et la raison l’emportent sur les élans du cœur.

Oumou Sall a fait de la promotion de la femme son crédo. Son engagement lui a valu plusieurs reconnaissances nationales et étrangères. Présente sur tous les fronts, elle se bat pour défendre la cause féminine. Mme Seck Oumou Sall a réussi à faire de Goundam un véritable pôle d’attraction convoité par plusieurs partis politiques, à l’image des élections communales du 20 novembre. La maire de Goundam est candidate à sa propre succession.

Nina Oualett Intalou

Ancienne élue locale à Kidal (1999-2004), notamment aux postes de 1ère adjointe au maire de la Commune de Essouk et 4è vice-présidente du Haut conseil des collectivités territoriales du Mali (1999-2011), Nina Oualett Intalou a été présidente de l’Organisation du Festival d’Essouk “Nuit saharienne” où artisanat et tourisme sont des matières principales.

Nina est diplômée en droit public à la Faculté des sciences juridiques et politiques (Fsjp) de l’Université de Bamako. Elle est aussi détentrice d’un diplôme en comptabilité générale du cours Loko d’Abidjan. Dans la vie professionnelle, le nouveau ministre de l’Artisanat et du Tourisme a été chef d’entreprise, à la tête de “Etrane”, en Côte d’Ivoire, à partir de 1985 jusqu’en 2000.

Membre du Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla), signataire de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger de mai-juin 2015, à ce titre, elle a siégé au sein de la Commission vérité, justice et réconciliation (Cvjr) jusqu’à sa nomination dans ses nouvelles fonctions de ministre de l’Artisanat et du Tourisme dans le gouvernement du 7 juillet 2016. Mère de trois enfants, Nina parle Tamasheq, Sonrai, Bamanan et Français.

Mme Konté Fatoumata Doumbia

Née en 1950 à Kati, Mme Konté Fatoumata Doumbia est depuis 2004 la première responsable de la mairie de la commune I du district de Bamako.

Ce pur produit de l’Ecole normale supérieure (Ensup), professeur d’enseignement secondaire, a très tôt embrassé la politique. C’est ainsi qu’elle va militer dans les années 1966 au sein du Comité jeunesse de l’Union soudanaise Rda de Kati où elle se fera remarquer par son franc-parler. Celle qui déclare avoir reçu une formation idéologique inspirée du marxisme-léninisme au lycée des jeunes filles de Bamako est une femme politique très engagée. Présidente du Mouvement national des femmes de l’Adema-Pasj et Consultante en droits des femmes, en genre et développement et en population et développement, Mme Konté Fatoumata Doumbia est un défenseur infatigable de la cause féminine.

Aminata Dramane Traoré

Née en 1947 à Bamako (Mali), Aminata Dramane Traoré est titulaire d’un doctorat de 3e cycle en psychologie sociale et d’un diplôme de psychopathologie. Elle est une véritable référence pour l’élite  africaine qui aspire à un modèle  de développement autre que ceux dictés par les pays occidentaux. La femme politique et écrivaine malienne est célèbre pour son franc-parler et sa lutte contre le néocolonialisme. Co-auteure de l’essai “La Gloire des imposteurs-Lettres sur le Mali et l’Afrique” avec Boubacar Diop,  sorti en  2014, elle dénonce l’intervention française au Mali.

Ministre du tourisme de 1997 à 2000, Aminata Dramane Traoré a démissionné de ses fonctions pour ne plus être tenue de son devoir de réserve. Militante altermondialiste (en 2006 elle a été responsable de l’organisation du troisième  Forum social mondial, volet Bamako), elle fustige  les mesures drastiques et inadaptées que les institutions de Bretton Wood imposent aux Etats africains. Elle est convaincue de l’inefficacité des plans et programmes des banquiers internationaux et des grandes puissances du Nord car selon elle,  ces mesures accentuent la pauvreté de l’Afrique et le déplacement massif des jeunes vers l’Occident. Elle appelle l’élite africaine à une prise de conscience pour sortir le continent des jougs du libéralisme.

Nema Sagara

Colonel Nema Sagara
Colonel Nema Sagara

Le colonel de l’Armée malienne est une femme que tout prédisposait à une vie des armes car fille de militaire. En effet, Nema Sagara et sa sœur Mariam ont grandi sous l’uniforme. Son rêve de porter l’uniforme a commencé à se dessiner après son admission au baccalauréat, au lycée Askia Mohamed de Bamako. Elle fait des études à l’Ecole nationale d’administration de Paris de 1990 à 1991, puis elle fréquente l’Ecole militaire interarmes en 1994, avant d’aller chercher un DEA en gestion au Cesag de Dakar, en 1996.

En 2001, Nema suit des cours au Nigeria, puis à l’état-major Maxwell R force BJ, en Alabama, aux Etats-Unis d’Amérique. En 2004, au compte d’une mission internationale de l’Onu, elle est envoyée au Liberia dans le staff de l’état-major en charge des logistiques militaires. Infatigable et toujours prête à aller au front, le colonel Sagara se retrouve à Freetown, en Sierra Leone, en charge de décompléter les équipements militaires tels que les armes, les munitions, les gilets pare-balles.

Puisse qu’on est jamais bien servi que par soi-même, avec la crise au nord du Mali, elle débarque directement au centre des opérations et prend le rôle de seconde dans la conduite des opérations sur le terrain. Le monde entier a eu la surprise de voir une femme en treillis, arme en bandoulière, dans cette zone plus qu’hostile.

Mais Nema Sagara avait sa devise dès son recrutement: le sexe importe peu dans le métier des armes. Hommes et femmes militaires, estime-t-elle, doivent servir la nation de la même manière.

Manassa Danioko, président de la Cour constitutionnelle

Magistrat de classe exceptionnelle et doyen de corps, Mme Manassa Danioko est une icône de l’histoire de la justice malienne. Elle est née le 19 janvier 1945 à Kadiolo. Après son baccalauréat au lycée Terrasson de Fougères en 1966, elle décroche une maîtrise en Droit. Mme Manassa Danioko, pendant ses de 27 ans de carrière dans la magistrature, a occupé divers postes. Elle fut ainsi tour à tour juge d’instruction du Tribunal de 1ère instance de Ségou (1970-1971), substitut du procureur de la République près le Tribunal de 1ère instance de Ségou, Kayes et Sikasso entre 1972 et 1978, Avocat général près la Cour d’appel de Bamako (1979-1981).

Mme Manassa président CCM
Mme Manassa président CCM

Mme Manassa Danioko devient conseiller à la Cour spéciale de sûreté de l’État (1983-1988), président du Tribunal de 1ère instance de Bamako (1985-1988). Elle a été suspendue, puis radiée du corps suite à une ordonnance de référé en 1988 du général Moussa Traoré pour sa fermeté et son sens de la droiture.

Trois ans plus tard, elle reprend fonction à la Dnaj (Direction nationale de l’administration judiciaire) suite à un arrêt de la Cour suprême annulant le décret de radiation.

De 1991 à 1995, Mme Manassa Danioko a été procureur général près la Cour d’appel de Bamako, mais le public retiendra certainement une dame tenace lors du procès des dignitaires du régime dictatorial de GMT (Général Moussa Traoré), le retentissant procès dit de crimes de sang. Ironie du sort, ce fut le procès de l’homme qui l’avait radiée de la magistrature.

Procureur général près la Cour suprême du Mali en 1995, elle a effectué deux mandats au Conseil supérieur de la magistrature (1979-1988).

Elle est l’auteur de la note technique sur le statut de la magistrature à la demande du président de la République, président du Conseil supérieur de la magistrature.

Mme Manassa Danioko était, de 1995 et 2002, Ambassadrice du Mali auprès du Canada, le Cuba, le Mexique, le Nicaragua et le Venezuela, avec résidence à Ottawa (Canada). Elle est initiatrice du Programme décennal de développement de la justice. Elle siège aujourd’hui à la Cour constitutionnelle en tant que président de l’institution, après en avoir été un des conseillers.

Mme Sanogo Aminata Mallé, ancien ministre de la Justice

Après des études primaires sans encombres, Mme Sanogo Aminata Mallé, née en 1957 à M’Pessoba, a décroché sa maîtrise es sciences juridiques, option judiciaire, à l’Université de Dakar, actuelle Université Cheick Anta Diop, qu’elle avait intégrée en 1976. Elle était major de sa promotion.

Munie de ce parchemin, elle rentre au bercail où elle est affectée à la Section du contentieux du Secrétariat général du gouvernement. A ce titre, elle a participé à la finalisation des accords Ipitrade-Somiex à Paris.Toujours avide d’apprendre, Mme Sanogo Aminata Mallé intègre le Centre national de formation des magistrats d’où elle ressort avec son diplôme en 1983. Commence alors une riche carrière de magistrat qui aboutira en 2001 à une ouverture sur le monde extérieur, directement à la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao).

Ainsi, Mme Sanogo fut-elle successivement juge d’instruction chargé des affaires des mineurs au tribunal de Première instance de Bamako (Tpi) de 1983 à 1985, substitut du procureur de la République, près de la même juridiction de 1985 à 1989, Juge d’instruction chargé du 2ème Cabinet du Tpi de Bamako de 1989 à 1991 et juge d’instruction du 1er Cabinet à la Cour spéciale de sûreté de l’Etat en 1991.

A partir de cette date, Mme Sanogo Aminata Mallé commence à porter le manteau de présidente. En effet, de 1992 à 1994, elle est nommée présidente de la Section détachée du Tpi de la Commune IV du district de Bamako, présidente du Tribunal de commerce de Bamako de 1994 à 2000, enfin présidente du Tpi de la Commune III du district de Bamako d’octobre 2000 à janvier 2001.

Magistrat de grade exceptionnel, Mme Sanogo Aminata Mallé intègre, en 2001, la Cour de justice de la Cédéao, créée en 1991, d’où elle prête serment en tant que membre de la Cour, le 30 janvier 2001 à Bamako. Son efficacité et sa rigueur dans le travail la propulsent à la tête de cette institution sous-régionale de janvier 2007 à février 2009.

Rentrée au Mali après un service bien rempli, Mme Sanogo Aminata Mallé est nommée, en août 2010, conseiller technique au Cabinet du Premier ministre, puis ministre de la Justice de septembre 2015 jusqu’au dernier remaniement de juillet 2016.

Mme Traoré Oumou Touré

Elle est la présidente de la Coordination des associations et Ong féminines du Mali (Cafo). Cela veut tout dire. Et pour se faire une idée de son rôle et de sa place dans la lutte pour la défense de la cause de femme malienne, il suffit de revisiter l’histoire de cette organisation.

La Cafo est une organisation non gouvernementale. Elle a été créée le 20 octobre 1991 par 4 associations féminines maliennes (Cofem, Apdf, Cadef et la branche féminine de l’Union nationale des travailleurs du Mali). Et le récépissé a été obtenu le 24 Mars 1992 sous le N° 0244/MAT-DNAT. En 2002, son premier congrès a ouvert la structure aux associations féminines sur toute l’étendue du territoire national. Les assises de ce congrès ont été ouvertes au Palais des congrès de Bamako par la Première dame, Mme Touré Lobbo Traoré.

Ce congrès a réuni les représentantes des organisations féminines de tous les cercles. Les femmes à tous les niveaux se font entendre à travers cette coordination respectée et très sollicitée. Elle est effectivement représentée dans toutes les régions et tous les cercles du Mali et comptait, dès 2004, deux mille cent soixante deux (2 162) associations et Ong membres dont 440 à Bamako, 455 dans les huit capitales régionales et 1 267 au niveau des cercles. Le dernier répertoire élaboré lors du congrès extraordinaire de Juin 2007 a recensé 2 297 organisations féminines membres.

La Cafo a obtenu le statut d’observateur au niveau du Conseil économique et social (Ecosoc) de l’Organisation des nations unies en 2007 et de l’Union africaine en 2008. Ce qui veut dire que cette organisation est dynamique, non seulement au niveau national, continental, mais aussi au niveau international. La Cafo est reconnue parmi les organisations de la société civile africaine recensées au niveau du Haut commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme à Genève. La Cafo rêve d’une société de paix et d’équité favorable à la participation effective des femmes au processus de développement durable. Sa mission consiste à valoriser le statut de la femme par le regroupement, la coordination des actions des membres et l’influence des politiques.

Mme Haïdara Aïchata Cissé dite Chato, député de Bourem

Elle est née à Bourem et fut membre influente de l’Uneem (Union nationale des élèves et étudiants du Mali) et de l’Association des scolaires de Bourem. Titulaire successivement d’un Brevet de technicien supérieur en comptabilité 3ème degré supérieur à Paris, Commerce, Marketing, en mai 1999, et d’un diplôme en Tourisme à l’Ecole supérieure de formation à Air Afrique, celle qu’on appelle affectueusement Chato devient chef de Section centralisation de l’ex-librairie populaire du Mali. Admise au concours d’entrée à Air Afrique comme agent-comptable, Aïchata Cissé devient successivement chef-comptable, chef du service Tourisme, Marketing, Relations Publiques, chargée de la Communication à Air Afrique.

De 1983 à 1997, elle a été secrétaire générale du Syndicat des travailleurs d’Air Afrique au Mali et en même temps, secrétaire générale du Syndicat des transports aériens. De 1984 à 2000, elle est secrétaire pour l’Afrique francophone de l’Itf (Fédération internationale des transports). A New Dehli, elle participe à la Fédération mondiale de la concurrence et l’Egalité homme-femme dans le transport des produits.

Élue députée à Bourem en 2007, elle est engagée auprès des populations démunies. Au cœur de la crise sécuritaire au nord-Mali, Chato s’est investie personnellement en faveur d’une solution définitive à la crise. En effet, puisque rien n’est de trop pour sa patrie, elle s’est dépensée physiquement, moralement et même financièrement au prix de sa vie pour décrier l’intox du Mnla à travers le monde entier. En 2013, elle se présente à l’élection présidentielle et soutient IBK au 2è tour. Mme Haïdara Aïchata Cissé sera élue députée à Bourem en novembre 2013.

Aïcha Belco Maïga

Au plus fort de la crise malienne, elle a préféré se mettre à la disposition des populations meurtries par l’occupation des régions du nord du pays au Mnla.

Aïcha Belco Maïga est technicienne supérieure des affaires sociales. Elle est la coordinatrice de l’Ong Effad, qu’elle a créée à Kidal pour stimuler l’alphabétisation et la prise de décision pour les femmes. Vice-présidente de l’Assemblée régionale de Kidal de 2006 à 2009 et directrice régionale de la Promotion de la femme et présidente du Conseil de cercle de Tessalit.

Elle reçut en 2007 de Malamine Koné, Pdg de la marque Airness, le trophée des femmes les plus méritantes. Médaillée du Mérite national, Aïcha Belco Maiga a brillé, pendant la crise de 2012, par son sens du social et de l’humanitaire. C’est ainsi qu’avec des partenaires, elle mobilisa d’innombrables quantités de vivres et de médicaments et c’est aussi elle qui organisa la distribution de l’aide alimentaire du gouvernement pendant cette période-là.

Toutes choses qui lui ont valu d’être élue dès le premier tour des législatives de novembre 2013 avec un score sans appel. La Hadja (elle a effectué trois fois le pèlerinage à la Mecque), a construit 3 mosquées à Tessalit. Lors du dernier renouvellement du bureau de l’Assemblée nationale, Aïcha Belco Maïga a été reconduite comme 6è vice-présidente. Une véritable amazone.

Aminata Kane Gouverneur du District de Bamako

Après plus d’une décennie de mission bien accomplie comme Commissaire de la Brigade des Mœurs et directrice de la Police judiciaire, le Contrôleur Général de Police, Aminata Kane dite Ami Kane a été nommée Gouverneur du district de Bamako par le Conseil des ministres du mercredi 1er juin 2016. Ami Kane a intégré la Police nationale en 1976. Elle est détentrice d’un Brevet militaire de Parachutiste en 1977. Après l’Ecole de Police d’où elle est sortie inspecteur, elle est d’abord affectée à l’immigration. Elle servira ensuite à la Brigade des mœurs pendant 9 ans, avant de tourner successivement à l’Interpol, au 7ème Arrondissement, à la Brigade des mœurs puis à la Direction de la Police judiciaire en tant qu’officier. Partout où elle est passée, sa réputation de bon flic n’a fait l’ombre d’aucun doute. Présente aussi dans l’humanitaire depuis plusieurs années, elle a reçu plusieurs distinctions honorifiques et médailles pour services rendus à la Nation dont “Women Of Excellence” décerné par l’Ambassade des Etats Unis au Mali.  Aussitôt installée au Gouvernorat du district de Bamako, elle initie l’opération de déguerpissement communément dénommée “Opération Ami Kane” qui vise à assainir la ville de Bamako et à libérer les emprises des voies et espaces publics. Cette opération, qui fait couler aujourd’hui beaucoup d’encre et de salive, est très appréciée par le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta et aussi par nombre de nos concitoyens qui pensent qu’on ne peut prendre la voie du développement dans l’anarchie et le désordre.

Mme Doumbia Mama Koité

Elle est la Codirectrice du Fonds d’indemnisation des victimes de la Cour pénale internationale (Cpi) pour l’Afrique, mais aussi la présidente de Musonet. Le Fonds d’indemnisation des victimes de la Cpi a pour mission d’apporter une réponse aux préjudices découlant des crimes relevant de la compétence de la Cpi, en s’assurant que les droits des victimes et de leurs familles sont respectés au travers des réparations et de l’assistance qu’il apporte. Son objectif est d’aider les victimes et leurs familles à surmonter les préjudices subis, à mener une vie digne et à participer à la réconciliation et à la consolidation de la paix au sein de leurs communautés. Le Fonds  défend également les droits des victimes et de leurs familles au sein du système de justice internationale et du secteur humanitaire. Il est investi d’un double mandat: exécuter les ordonnances de réparation rendues par la Cour contre une personne reconnue coupable et apporter, sur la base des contributions volontaires des donateurs, une assistance aux victimes et à leurs familles relevant des situations dont est saisie la Cpi.  Créé en 2002, en application au Statut de Rome, le Fonds d’indemnisation des victimes de la Cpi a démarré en 2008 ses opérations sur le terrain dans le cadre de son mandat d’assistance dans le nord de l’Ouganda et en République Démocratique du Congo.  En effet, la plupart des victimes bénéficiaires du Fonds reçoivent en même temps des services de réhabilitation physique et psychologique ainsi qu’un soutien matériel. Ses interventions ciblent les victimes de violences sexuelles et sexistes; les veuves/veufs; les anciens enfants soldats/jeunes ayant été enlevés; les orphelins et enfants vulnérables; les victimes de traumatismes physiques et psychologiques; la famille et autres victimes.

Me Saran Kéïta Diakité

Depuis le 10 avril 2015, elle est à un nouveau  mandat à la tête du Réseau pour la paix et la sécurité des femmes de l’espace Cédéao antenne du Mali (Repsfeco – Mali) jusqu’en 2018. Le Réseau pour la paix et la sécurité des femmes de l’espace Cédéao, section Mali (Repsfeco/Mali) est un regroupement d’associations et organisations de femmes de notoriété nationale et internationale œuvrant dans les domaines de la promotion des droits des femmes, de la paix et de la sécurité.  Depuis sa création, le Réseau s’est fixé comme objectifs : de coordonner et d’optimiser les rôles et les initiatives des femmes dans la prévention des conflits, le maintien de la paix et de la sécurité, les opérations de reconstruction post-conflit et la promotion des droits humains, particulièrement ceux des femmes et d’autres groupes vulnérables, pour assurer une paix durable; de promouvoir un partenariat stratégique pour l’autonomisation des  femmes, l’équité et l’égalité des chances  entre les sexes, en matière de paix et de sécurité; de contribuer à l’intégration de l’approche genre dans les stratégies, programmes et activités de mise en œuvre du traité révisé de la Cédéao, son Protocole relatif au Mécanisme de prévention, de gestion et de résolution des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité  et son Protocole sur  la démocratie et la Bonne gouvernance; de  faciliter l’appropriation et la mise en œuvre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (Cedef), du Protocole à la Charte africaine  des droits de l’Homme et des peuples relatif aux droits de la Femme en Afrique (Protocole de Maputo) ainsi que des Résolutions 1325, 1820, 1888 et 1889 du Conseil de sécurité des Nations unies. Me Saran Kéïta Diakité exhorte les femmes à s’engager davantage pour la paix au Mali.

Sira Fané dite Bébé

AM-8704-M2, c’est le numéro d’immatriculation du véhicule de transport en commun que conduit Sira Fané depuis des années sur l’axe Koulikoro-Bamako.

Âgée de 26 ans, c’est la mécanique auto que Sira voulait  pratiquer comme métier, mais elle change d’avis pour avoir épaulé un ami chauffeur durant toute une journée comme apprentie chauffeur en encaissant l’argent des passagers. C’était sur le chemin de l’école. Dès lors, après avoir tenté le DEF sans succès, Sira s’est lancée dans cette activité et a marqué ses pas auprès de Youssouf Doumbia comme apprentie chauffeur en 2010. Cela, dans le souci d’aider sa maman à prendre en charge certaines dépenses de la famille en l’absence de ses frères partis à l’aventure. Quelques années après, elle décide d’être chauffeur, mais ses parents refusent, jugeant que c’est un métier réservé aux hommes. Mais avec le temps, elle convainc sa  maman. Sira passe avec brio son permis de conduire de poids lourd et de transport en commun. Depuis trois ans, elle est devenue une conductrice assidue et très respectée dans le monde du transport en commun.

Mariam Diarra

Elle est maçonne au chantier des 1553 logements sociaux de N’Tabacoro. Pour le moment, Mariam Diarra, la vingtaine révolue, est la seule femme que nous connaissons dans ce domaine. Elle a commencé comme aide-ménagère dès son arrivée à Bamako ; mais se lance rapidement dans la maçonnerie où elle aidait les maitres maçons dans la construction des maisons. Et sans passer par une école de BTP, Mariam a appris toutes les techniques en la matière. Son objectif est atteint : son nouveau métier l’ayant rendue financièrement indépendante. Avec quatre ans  d’expérience, la native du Baniko est très sollicitée pour son travail bien fait.

Adiaratou Sissoko

De la coiffure, Adiaratou Sissoko vire dans un atelier de vulcanisation, une activité que certaines filles trouvent salissante. En effet, derrière les engins à deux, trois et/ou quatre roues, on aperçoit la jeune Adiaratou avec son lot de clés pour desserrer les roues crevées, les démonter et les coller. Depuis 5 ans exactement, Adiaratou Sissoko, environ 21 ans, effectue ce métier de vulcanisation (collage de pneu) au quartier Magnambougou Faso Kanu en commune VI du District de Bamako. Bien qu’on se moque d’elle, Adiaratou a su apprendre sur le tas auprès d’Abdoulaye Diallo dont l’atelier  est contigu à sa famille. Elle hérite du même atelier quand son mentor quitte Bamako pour une ville de l’intérieur du Mali.

A côté de son activité de vulcanisation, elle pratique la coiffure et la vente d’essence en détail, de chambre à air, de pneus pour engins à deux, trois et quatre roues. Elle subvient à toutes les charges et est en règle avec le fisc.

Salimata Siramini Coulibaly

Native de Sikasso, Salimata Siramini Coulibaly est,  à notre connaissance, la toute première femme mécanicienne au Mali. Elle est fière d’être parmi ceux qui exercent ce métier prestigieux. Le vœu qui lui tient  à cœur de nos jours est parvenir  à monter son propre garage, parce qu’actuellement elle est mécanicienne au garage Madou Traoré à Hamdallaye, en commune IV de Bamako. A 26 ans, Sali, détentrice d’un diplôme en mécanique auto décroché au Centre de formation professionnel  Soumaoro Kanté (Cfp-Sk) en 2004, a tout l’avenir devant elle. Son parcours est atypique. Grâce à son courage, elle a eu son diplôme d’études fondamentales (DEF) en prenant les cours du soir. Après avoir fait quelques années d’études au Cfp-Sk sis au petit marché de Médine, Sali a fait ses premiers pas au “Garage Damba” à Sogoniko en commune VI du district de Bamako en tant qu’apprenante, en 2004.  En 2008, elle  avait parfaitement maitrisé tous les contours de la mécanique auto. Une battante.

Nionsonding Bathé dite Mama

Une passionnée de la conduite de poids lourds camion-citerne, bennes et remorques chez Toguna Agro Industrie Nionsonding Bathé est la première malienne conductrice de camions citernes, bennes et remorques. Elle pratique ce métier chez Toguna Agro Industries de Seydou Nantoumé. Agée de 30 ans, elle n’a pas l’apparence de son âge à cause de sa taille  et son physique imposant. Cette dame a le don de conduire, toute seule, toutes sortes de poids lourds, faisant la navette entre le Mali et les pays de la sous-région. Elle effectue ce métier de conductrice de poids lourds depuis des années. Pour elle, ce métier, qu’elle a embrassé après son divorce, est très passionnant. C’est grâce à son oncle qui travaillait sur des chantiers à Mahina, dans le cercle de Bafoulabé. A ses côtés, Nionsonding venait en aide aux  hommes pour  charger et décharger le ciment des camions-bennes. C’est ainsi qu’elle a appris la conduite du camion  benne que son oncle lui avait confié. C’est parti ainsi. Actuellement, elle travaille dans l’entreprise Toguna Agro-industries où elle côtoie 376 collègues chauffeurs qui lui vouent respect et considération.

 Kamissa Diabaté

La flûte, la Cora et la chanson, Kamissa Diabaté s’y connait très bien. C’est une jeune griotte qui joint l’utile à l’agréable. Aujourd’hui, elle est la seule femme flutiste au Mali. La jeune Kamissa issue d’une longue lignée de griots, a choisi de  jouer la flûte et la Cora,  pour améliorer son savoir-faire musical. C’est donc une artiste polyvalente, une femme qui a de l’ambition,  qui donne  du  plaisir aux mélomanes et à ses fans inconditionnels. Kamissa est de nos jours une fierté nationale, africaine et mondiale. Après avoir sillonné la sous-région  africaine, la talentueuse griotte a été à Paris, Allemagne et au Danemark dans le cadre de son métier.  C’est à l’Ina qu’elle fait ses débuts à l’âge de 19 ans. Ainsi, elle a choisi la flûte et la kora, sur la consigne de Moctar Diakité, professeur à l’Institut en 2007, après avoir été admise au concours. Bien que maitrisant parfaitement ces instruments musicaux, cette ressortissante de Birko, dans le cercle de Kita, a poursuivi ses études au Conservatoire Balla Fasséké Kouyaté. Elle joue avec une finesse inouïe la flûte et la kora. Ce qui explique ses multiples prestations avec des grands artistes. En outre, la griotte moderne et intellectuelle est très sollicitée  de par son expertise. Déjà une carrière prometteuse et riche s’annonce pour la jeune musicienne Kamissa, à travers l’orchestre féminin “Kaladjoula Band” avec à sa tête Naïni Diabaté. En 2013, elle fut lauréate du concours musical “Sogomadollo” organisé par le ministère de la Culture. Ensuite, elle a décroché le prix lors de la deuxième édition  du “Talent de la cité” organisée par le Festival sur le Niger en 2015.

Mme Cissé Fatoumata Sissoko

Passionnée par la cuisine dès le bas âge, Mme Cissé Fatoumata Sissoko est la promotrice du restaurant “Demba services” depuis 1998 et promotrice du centre de formation en Art culinaire depuis 2005. Spécialisée dans la préparation de mets africains, elle organise des séminaires, ateliers, cocktails et diners d’affaires. En plus de son restaurant, Mme Cissé gère les cantines de la Bim-sa depuis 2011, celles du Pmu-Mali et de l’état-major des armées depuis une année (2015). Egalement, elle fut la gérante de la cantine de la Pyramide du souvenir en 2002 à 2004 et de celle de la Bceao de 2012 à 2015. En dehors de la restauration, elle est transformatrice agro-alimentaire depuis 2006. Par ailleurs, Fatoumata Sissoko est la secrétaire générale du Collectif des femmes leaders en agro-industrie et secrétaire au développement du Réseau des femmes artisans du Mali (Refam) et 2éme secrétaire à l’organisation de la Fédération des industries hôtelières du Mali.

Réalisé par la Rédaction

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9 COMMENTAIRES

  1. Monsieur le journaleux franchement si tu pouvais nous donner tes critères de sélection. Sinon là c’est du grand n’importe quoi. Ou bien peut être que le boulot de journaliste se résume à du griotisme. Ou bien il ya une autre definition du mot “battante” sinon là tu essais de nous faire boire l’eau dans un pot plein de trous

  2. “Ces femmes battantes qui font le Mali d’aujourd’hui ”

    Moi, je ne suis pas contre, bien au contraire, qu’on évoque nos femmes battantes histoire de rehausser l’image du Mali;

    Ceci dit, pourquoi ne pas plutôt parler de nos femmes BATTUES… INFINIMENT PLUS NOMBREUSES! 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

    Houbien? 😎

  3. LONGUE VIE ET HOMAGES A NYELENI ET A YAGRE ET AUTRES FEMMES MALIENNES NON ISLAMISEES ET NON FRANCISEES !

  4. C est étonnant ms de la rédaction que le nom de madame s’y kadiatou Sow, première gouverneur de bko et leader du mouvement démocratique du Mali ne figure pas de votre article

    • Avant cette il y’a eu en 2011 une liste de femmes cadre du Mali et il y’a plusieurs noms sur cette qu’on retrouve pas ici n’a même i; Ils ont oublié les femmes qui ne font leurs affaires sinon; comment peut on oublié Kadiatou Sy ,Fatoumata Siré et bien d’autres femmes intellectuelles ,brillantes et parlé d’une Ami KANE qui n’a même eu son BAC, et oui toutes les sortantes du lycée de filles le savent; elle n’a que la première partie
      Etd’ailleurs on s’en fout de cette liste

      • @moriya.Vous avez bien raison quand vous évoquez l’oubli de certaines femmes leaders.Cependant votre histoire de bac de Ami Kane là ne tient pas puisque l’auteur de l’article a mentionné aussi des noms de femmes chauffeurs et mécaniciennes…avec le DEF uniquement!

      • Ce sont les situations difficiles qui forgent les héros et non la manière et le niveau de leur plume.
        AMI KANE est parmi les braves peu importe son niveau intellectuel.
        VIVE LA RÉPUBLIQUE

    • Je vous valide mon frère. Certes la plume du jour fait le roi, mais feindre enterrer l’oeuvre d’une battante comme madame Sy Kadiatou SOW, relève de la mauvaise foi.
      Dans l’histoire de la REPUBLIQUE, chacun a son héros.
      Sankingba ne méditation personne mais lisez bien l’éloge sur certaines adultes. Relisez bien le parcours de NEMA SAGARA. On y décèle facilement l’acrobatie professionnelle de stage en stage, de missions onusiennes. Elle n’a jamais été Commandant en second des opérations de GAO. Elle était plutôt “cameraphile” et n’avait même pas un groupe de combat sous ses ordres.
      Allez demander à Didier DAKOUO qui coordonnant les opérations. Quand les braves soldats se faisaient canard, “notre brave dame” se paranoïa devant les objectifs des caméras au marché de poisson de WASHINGTON.
      Ha la République…. Ne falsifiés pas les oeuvres. Qui a vu la tête de Néma lors de l’assaut sur la mairie de GAO? Oui, adulé qui vous voulez mais Sankingba était sur le théâtre des opérations ce jour. Quand ce soldat i’connu posait sous le poids du RPG notre “brave dame” tremblottant dans sa gîte.
      Pour l’amour de la République, ne fabriquez pas les héros permis les matadores. L’histoire à horreur du mensonge.
      Quant à l’autre générale famélique. Démagogue et opportuniste, demandez Amadou AYA SANOGO. Certainement du fond de sa cellule, une autre image sera dépeinte de notre médecin générale. Le jour où elle s’agenouiller devant Amadou aya j’étais là.

      Pour le reste, VIVE LA RÉPUBLIQUE

    • La “1ere dame” qui n’en est pas d’ailleurs une pour moi, car elle reste le femme de son mari pas la “première des dames du Mali” ne mérite pas d’être dans ce classement. qu’à-t-telle fait avant que son mari ne soit président?

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