Libération des régions nord du Mali : Il faut encore du temps

 Ces temps d’hivernage sont propices, selon ce colonel à la retraite (dont nous taisons le nom) pour l’armée malienne de combattre et vaincre l’ennemi. Mais, selon notre interlocuteur elle échouera à coup sûr, si elle tentait l’affrontement avec les envahisseurs ne serait ce qu’à Douentza. Et pour cause, elle ne dispose guère d’armement adéquat pour combattre l’ennemi. En effet, selon ce colonel qui a accepté de nous accorder une brève interview, l’armée malienne est en réalité très démunie en termes d’armement. Et notre pays ne peut de nos jours encore faire face à une quelconque agression, si nos forces armées ne disposent pas d’armement adéquat. Pour notre colonel qui prend en exemple la ville de Douentza, (qu’il qualifie de ville stratégique) qui a eu à être débarrassé du MNLA, l’armée malienne, aurait pu en effet l’occuper, mais pour peu de temps, car dans ce genre de situation, il faut disposer d’artillerie lourde. Notre colonel indique que si l’armée malienne dans les conditions  actuelles tente de récupérer Douentza, le pays perdrait doublement, non seulement le peu d’armement dont il dispose, mais aussi beaucoup d’hommes, civils comme militaires. En somme, selon le colonel, une entreprise du genre actuellement serait suicidaire. « Pour moi, il faut obligatoirement des armes lourdes et de bonne qualité. Certains diront qu’ils ont vu des armes lourdes  à Bamako lors du coup d’Etat et des évènements du 30 Avril dernier, et que celles-ci se trouvent actuellement à Sévaré. Mais, en réalité, ces armes ont des capacités limitées et ne sont pas fiables », explique le colonel avant de regretter  le fait que l’armée malienne ait raté ce moment d’hivernage faute d’armement pour livrer le combat. Selon lui, cette période d’hivernage est idéale pour que l’armée malienne passe à l’offensive parce que les envahisseurs ne sont habitués à opérer que dans le désert et dans un environnement sec. Enfin signale notre colonel, même en cas d’acquisition d’artillerie lourde, la victoire ne peut être certaine que lorsque l’armée nationale disposerait d’avions et d’hélicoptères qui contribueraient à la soutenir par des frappes aériennes. Rokya Berthé