A propos de Gbagbo n'a pas de sang malien sur ses mains : IBK doit prendre langue avec les rapatriés et la diaspora malienne de la Côte d'Ivoire

Après les propos d'IBK " Gbagbo n'a pas de sang maliens sur ses mains "  la côte de popularité du leader du Rassemblement pour le Mali (RPM) est en train de s'effriter comme une peau de chagrin dans le milieu des  Maliens rapatriés lors de la crise ivoirienne mais aussi dans l'importante colonie malienne qui se trouve du côté de la Lagune Ebrié. IBK est donc  obligé de prendre langue avec les rapatriés et la diaspora malienne de la Côte d'Ivoire pour préserver son potentiel électoral pour 2012.

Il suffit seulement de fréquenter ces différents milieux  pour s'en rendre  compte. La dernière sortie médiatique du président de l'association malienne des victimes des événements de la Côte d' Ivoire Balla Magassa l'atteste à suffisance. Car lui et ses hommes projettent d'organiser une marche de l'Assemblée nationale à l'ambassade de la Côte d'Ivoire  pour protester contre les propos d'IBK et obliger l'ancien Premier ministre   à présenter des excuses publiques. Sans quoi, ils vont le traduire en justice. En tout cas, ce bras de fer   tombe mal pour   IBK, qui n'a jamais caché ses ambitions présidentielles pour les élections de 2012. Dont, il est un des grands favoris.

Pour prétendre au fauteuil d'ATT, IBK,  aura besoin du concours des Maliens rapatriés et de celui de ceux résidant  dans le pays de Gbagbo. Ainsi, au moment venu,  il   ira forcement   à la conquête des voix de ses compatriotes vivant à Bouaké, Daloa et Abidjan.

Or, il se trouve que les propos de l'ami de Gbagbo ont   été mal appréciés dans ces différentes villes. Ainsi, si l'on tient compte des dernières statistiques officielles,  sur les 4 millions de Maliens qui sont à l'extérieur, la moitié se trouve en Côte d'Ivoire soit plus de deux millions   d'âmes  (deux fois la population du pays de Ali Bongo).

Il faut ajouter à cela,   les 20 000 maliens qui ont été rapatriés par l'Etat lors des événements et aussi ceux qui sont retournés  au bercail   à leur propre  charge.  C'est tout ce potentiel électoral qui risque d'échapper à Ibrahim Boubacar Kéïta, s'il ne communique pas davantage sur ces déclarations.

Une chose est sûre,  connaissant bien le leader du RPM, il serait très difficile de parier qu'il présente des excuses publiques  et qu'il revienne sur ses propos comme demandé par Magassa et ses hommes. Mais, il sera souhaitable et même obligatoire pour IBK de prendre langue avec  Magassa et ses hommes   et également avec les Maliens de la diaspora ivoirienne   pour cicatriser les plaies et préserver ce potentiel. Car 2012    se prépare dès à présent et toutes les voix comptent pour accéder à Koulouba.

                                   Bruno D SEGBEDJI