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Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré[/caption]
Modibo KEITA a mis en place les embryons de notre armée, Moussa TRAORE est le réformateur et l’architecte de la période contemporaine, Alpha Oumar KONARE le précurseur de la déchéance de l’armée et Amadou Toumani TOURE le destructeur d’une nation. Voilà comment, d’une époque à une autre, d’un régime à un autre, la flamme du patriotisme s’est éteinte.
Feu Bazoumana SISSOKO est certainement en train de se retourner dans sa tombe. L’illustre virtuose du ngoni aurait joué dans un cimetière pendant une semaine pour protester contre le coup d’Etat de Novembre 1968. Il estime qu’avec la chute de Monsieur Modibo KEITA, il n’y a plus d’homme à qui il peut jouer son ngoni, donc mieux vaut le jouer pour les morts. Il a fallu l’intervention des uns et des autres pour le faire fléchir et le transférer à Bamako.
Aujourd’hui, ce n’est pas le changement d’un homme mais plutôt la perte de notre intégrité territoriale et de la débandade de notre grande armée nationale. L’armée malienne est issue des cavaliers du Ouagadou, des archers Bobos, des fantassins manding….. La bravoure, la loyauté, le devoir et l’honneur étaient le fondement de cette armée. Ces notions ont été transmises de génération en génération comme les griots de Kéla l’ont fait pour la transmission orale de notre glorieuse histoire. Cette armée était une fierté et un symbole jalousement gardé et admiré par toute une nation.
Ce symbole de grandeur et de bravoure du Grand Mali est parti avec les vents de sable venus de Libye. Notre hymne ne dit-elle pas que nous préférons la mort que la honte mais à Tessalit, à Kidal, à Gao et à Tombouctou, nos dignes descendants des grands empires et royaumes Manding, Songhaï, Bambara, Peulh, Bobos ont préféré la fuite à la mort en oubliant ce refrain.
Notre honneur, notre fierté et notre dignité ont volé en éclats et nous sommes devenus un peuple vulnérable et notre souveraineté est mise en cause. Une partie de nous-mêmes s’est volatilisée. Un bien que nos ancêtres ont forgé durant des campagnes glorieuses à travers forêts et savanes, montagnes et collines et que nous n’avons pu entretenir. Le flambeau du patriotisme légué par nos ancêtres s’est-il éteint en nous ? A qui la faute ? Comment on est tombé ci-bas ? Comment le socle de notre nation s’est-il effondré ?
Fondement de notre système de défense détruit !
Le Mali, berceau des grands empires et des civilisations, a rayonné de l’Atlantique à la lisière de la forêt et du Golfe de Guinée au Sahara. Le Mali a beaucoup donné au monde et, à travers le temps, des grands hommes : Kaya Makan TOUNGARA, Soumangourou KANTE, Soundiata KEITA, Kankou Moussa, Aboubacar II, Askia MOHAMED, SONNI ALI BER, FIRHOUN. Ce pays a donné naissance aux grands guerriers de la savane dont les faits et gestes sont encore chantés par des griots dépositaires de la parole : Biton Mamary COULIBALY, Da Monzon DIARRA, N’golo DIARRA, Babougou N’TI DIARRA, Oumar TALL, Cheikou Amadou TALL, Boubou Arva GALLO, Firhoun entre autres.
Le Mali de l’après - indépendance a également sur le plan militaire des hommes comme Colonel Cheick Hamala KEITA, Chef de bataillon Feu Sory Ibrahim KEITA, Colonel Souleymane DAFFE, Colonel Koké DEMBELE, Bérédogo KONE entre autres.
Ainsi, toutes les Républiques qui se sont succédé, ont maintenu allumé cette flamme du patriotisme : Modibo KEITA qui a mis en place les embryons de notre armée, Moussa TRAORE qui est le réformateur et l’architecte de la période contemporaine, Alpha Oumar KONARE le précurseur de la déchéance de l’armée et Amadou Toumani TOURE le destructeur d’une nation.
Alpha Oumar KONARE le grand chantre de la démocratie et le bâtisseur du Mali de « l’ère» a certainement oublié qu’une nation n’est forte que lorsqu’elle est en mesure d’assurer la santé, l’éducation et la sécurité du peuple. Sur les deux dernières cités, il a échoué. Au nom de sa volonté macabre de faire du Mali une vitrine de démocratie, il a détruit le fondement de notre système de défense : destruction de notre arsenal au nom de la flamme de la paix , l’intégration des anciens rebelles avec les grades de leur choix aussi bien dans l’armée que dans les autres formations para-militaires, introduction de la discrimination positive dans l’armée. Ainsi les ennemis deviennent les hauts gradés sans notion militaire, démantèlement des ateliers centraux de Markala (fermeture de la chaîne de fabrication de munitions), recrutement spécial pour les enfants ‘’bien nés’’ de la République (EMIA spécial).
Quant à Amadou Toumani TOURE, ce dernier Général en image, Général des affaires louches et Général des nullards, a laissé le flambeau s’éteindre. A cet effet, il a eu la responsabilité de gangréner notre armée par la corruption et de la miner par le trafic d’influence et la création de faux généraux à son image. En moins de dix ans de présidence, son usine satanique de construction de généraux a fabriqué cinquante (50) généraux dont trente six (36) de l’armée et quatorze (14) de la police. Etant militaire comme il aime à dire à tout vent et qu’il n’y a rien appris dans sa vie que de faire la guerre, n’a pas pu faire évoluer notre armée par rapport à l’évolution de la zone sahélienne : menaces séparatistes de l’AZAWAD, groupe armé salafiste d’AQMI et trafiquant d’êtres humains et de drogues.
Il n’a pas pu préparer notre armée par rapport à la situation géopolitique et élaborer un programme de formation de la troupe en fonction de notre vaste territoire. Cette partie du nord du pays n’a aucun camp de formation commune de base.
Nos bidasses n’ont aucune notion sur ce vaste territoire. Servir cette partie du pays équivaut à envoyer quelqu’un dans les Goulags. Notre collection de généraux n’a pas pu anticiper sur les menaces : fameux accord d’Alger qui était l’acte de décès du Mali uni et la chute du régime de KADAFFI. Quelques mois avant la chute du guide, toute la presse aussi bien nationale qu’internationale ont évoqué la présence d’importantes quantités d’armes volées et dissimilées dans le Sahara malien. Nos fameux généraux n’ont rien vu venir. Les yeux étaient tournés vers la main généreuse de JAM SOUDOU BABA qui est toujours prêt à pousser le pays vers sa perte.
Une armée archaïque tournée vers l’autodestruction.
La principale force de notre armée était devenue le monnayage des possibilités offertes par la hiérarchie militaire : recrutements payants (ne devient militaire qui le veut mais qui le paie mieux ou être bien recommandé par un porteur d’uniforme gradé), l’ouverture des formations aux grades de caporaux et sous-officiers au plus offrant, népotisme dans le choix des candidats à l’EMIA ( Ecole Militaire Inter-armes), favoritisme dans l’obtention des grades d’officier supérieur et le grade de Colonel Major a été créé spécialement pour faire plaisir à certains Grand Amis.
L’armée était devenue une vache laitière pour certains. C’est là que le fameux slogan de l’ère UDPM (Union Démocratique du Peuple Malien) trouve son sens « Servir l’armée Malienne NON, NON, NON, mais se servir de l’armée malienne OUI, OUI, OUI». On est resté une armée archaïque tournée vers l’autodestruction de sa structure. Les éléments ainsi incorporés n’ont pas le sens du patriotisme car ils ne sont pas formés pour leur mission régalienne. Ils ont fait un investissement pour devenir bidasses ainsi ils attendent les dividendes et non pas pour mourir.
L’armée Malienne sous la houlette de ATT a fondu comme un iceberg sous le soleil de la corruption, de la gestion clanique, de la mauvaise gouvernance, des formations clé en main (formation accélérée de trois mois en temps de paix quel pêché) et des promotions à l’emporte- pièce. Il avait un don particulier de fabriquer des généraux sortis du néant sans passer par une école de guerre ou faire un exploit militaire. Pardon, il avait une école spéciale Supérieure de promotion nationale des nullards et arrivistes du Mali : PDES. La seule condition d’admission était d’avoir la particularité d’être nul et d’avoir la volonté antipatriotique de nuire au Mali.
Aujourd’hui, les militants de cette hydre sans nom qui a dévoré la dignité et l’honneur des Maliens, sont à l’affût et étant des caméléons, ils sont en train de préparer leur mue. Le peuple malien veille au grain. On n’entendra plus certainement les expressions à la mode comme : « selon la Lettre de cadrage du Président de la République», «c’est un signal fort de Son Excellence» et souvent c’était le culte de la personnalité « Monsieur Le Président vous êtes le Bêtisier National pardon le bâtisseur national » ou encore mieux « Monsieur le Président, votre clairvoyance et votre patriotisme ont fait du Mali un pays émergent et tourné vers la modernité» mais il fallait plutôt dire votre ignorance et votre non sens des affaires de l’Etat vont conduire le pays dans l’abîme.
Ces fossoyeurs aux dents acérées et à la salive acide sont en train de parader pour se faire une nouvelle santé. Ils attendent le moment venu pour danser la sarabande sous les fenêtres du nouveau maître car l’estomac d’un gastropode n’est jamais plein. A eux, nous disons non et le peuple a assez souffert de leur génome destructeur.
Eh oui, quelle démocratie quand on a nivelé le substrat d’une Nation et foulé au pied la dignité et l’honneur d’un pays. Ils ont raison car, avec le PDES, le Mali des braves est devenu le Mali des pleurnichards et fanfarons : Maliba, tu n’es jamais tombé aussi bas. Ils peuvent jubiler car le pays est à terre et l’objectif principal est atteint.
ATT, à travers son équipe destructrice nationale du PDES, a laissé échoir volontairement le flambeau allumé du patriotisme dans les eaux du Djoliba. Le Mali vient d’essuyer le plus grand affront de son histoire depuis celui lancé par Djolofing Mansa, Roi du Djolof à Maghan Soundjata KEITA. Pour laver l’affront, Soundjata a voulu conduire une expédition mais son Lieutenant Tiramankan TRAORE s’y opposa et demanda au Mansa du Mandé de lui faire honneur de conduire cette mission. C’est ainsi que Soundjata lui donna mandat pour laver l’affront en fredonnant la fameuse chanson « Mourou té ban, Tama té ban …. » Il alla couper la grosse tête de Djollofing Mansa.
Au Mali d’aujourd’hui, y a-t-il encore des TRAORE,DIARRA, DIALLO, BERTHE, TOURE, COULIBALY, TEMBELY … valables pour laver l’affront ? Armée malienne, le peuple vous regarde et attend la délivrance avec la plus belle manière : le scalpe des leaders islamiques et indépendantistes.
Le Mali estimé et aimé du monde a apporté sa contribution militaire dans la lutte de libération du continent africain : Afrique Australe, la Guinée, le Rwanda, le Liberia et la Sierra Leone. Ce Mali qui a donné le meilleur de lui-même sur les théâtres des opérations est meurtri dans son âme et dans sa dignité. Le Mali est devenu la risée du monde. Toutes les chaînes de télévision ont parlé de la débandade de l’armée malienne.
Le Mali depuis le 17 janvier 2012 est annexé d’une part par des rebelles qui réclament l’indépendance et, d’autre part, par des groupes islamiques qui souhaitent installer un Etat islamique ou trouver un espace pour s’adonner à leur sport favori : les trafics illicites de la drogue, des armes et des humains. Les 2/3 du pays sont occupés par les agresseurs.
Par A Maïga