Quelle mouche a donc piqué certains chefs religieux dont les dirigeants du Haut conseil islamique pour presque déserter les mosquées au profit des tribunes politiques ? Ils sont au premier rang de tous les meetings et font la cour à presque tous les candidats. En échange de quoi ?
Le meeting de dénonciation du Code de la Famille leur a donné des ailes et depuis lors ils veulent voler plus haut que de raison. Alors qu’avant le vote de ce Code, il y en a parmi eux qui avaient reçu de l’argent pour communiquer sur le projet. Mais on oubliait qu’ils n’avaient pas le temps à cause des mosquées. Et puisque l’argent se garde difficilement, patatras…Jusqu’au moment où il fallait vociférer et ensuite se faire héberger à l’Assemblée nationale pendant trois mois, alors que les femmes en ont bien eu pour quelques jours. Tout ce séjour pour si peu!
Mais puisque ce sujet est populiste, il faut foncer tête baissée, avec fortes menaces. Comme si cette musique ne semble pas faire danser les candidats à la présidence de la République, on se rabat dans l’arène politique. Présence à tous les meetings, à la queue-leu-leu comme quoi, la politique on n’en fait pas, mais il faut que chacun des candidats vienne se courber devant eux. Est-ce à dire que la tribune des mosquées et autres instances religieuses ne leur suffisent plus pour faire cette intrusion fracassante dans l’arène politique ? Ce ne sont plus les questions des bars-restaurants et autres prétextes pour se faire entendre, mais les programmes des candidats qui intéressent désormais nos enturbannés.
Les autorités chargées de veiller sur le caractère laïc de la vie nationale courbent l’échine et laissent faire. Quant à nous, des têtes brûlées, nous ne faisons que dire tout haut ce que les gens pensent tout bas.