Grève de 48 heures de l’UNTM : Un cinglant camouflet pour le régime IBK

25 Août 2014 - 03:11
25 Août 2014 - 03:11
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Précédemment annoncée dans notre dernière livraison du mardi dernier, cette grève tant attendue les 21 et 22 août dernier, « a été une réussite totale », selon le  Secrétaire Général de l’UNTM, M. Yacouba Katilé puisque dit-il : « de Bamako à Gao, le mot d’ordre de grève a été largement suivi».   [caption id="attachment_388702" align="alignleft" width="360"]Ibrahim Boubacar Keïta, président de la République malienne Ibrahim Boubacar Keïta.
REUTERS/Louafi Larbi[/caption] En tout cas au matin du jeudi, notre équipe de reportage à pu constater les artères de la capitale déserte à part quelques rares taxis affiliés à la CSTM. Qu’il s‘agisse des hôpitaux, les transports publics et privés, l’administration, tous les bureaux étaient fermés. Dans certains services, le service minimum n’était même pas visible suite aux propos du Ministre du Travail au cours d’un débat avec le SGA de l’UNTM, M. Maouloud Ben Kattra tout comme les négociations qui ont durée 72h sans succès.   Mépris du gouvernement Tout est partie de la correspondance en date du 31 juillet que le SG de l’UNTM avait adressée au Ministre du Travail, de la Fonction Publique et des Relations avec les Institutions lui signifiant le préavis de grève des 21 et 22 août 2014. Dans cette correspondance, la centrale syndicale a rappelé entre autres : - le manque de volonté du gouvernement (après plusieurs correspondances envoyées) et du Conseil National du Patronat du Mali à donner une suite à nos revendications qui remontent d’une part au protocole CNPM-UNTM-Gouvernement en date du 02 octobre 2011 et de nos nouvelles revendications issues de notre 12ème Congrès ordinaire ; l’amélioration des conditions de vie, l’UNTM décide d’observer une grève générale de 48H si les revendications suivantes ne sont pas satisfaites : - Mise en œuvre du Protocole d’Accord du 02 octobre 2011 en vue de son extinction définitive ; relèvement significatif du taux de la valeur du point d’Indice ; diminution du taux de l’Impôt sur les Traitements et Salaires(ITS) ; relèvement du Salaire Minimum Inter-entreprise Garanti (SMIG) ; augmentation du taux des allocations familiales ; modernisation et sécurisation de l’Administration Générale (moyens logistiques, techniques, Humains et Financiers) ; relecture de la Convention des Chauffeurs Routiers ; Révision à la hausse du salaire au niveau des EPA et EPIC ; baisse des loyers des maisons à usage d’habitation ; baisse des tarifs de l’eau et de l’électricité conformément à l’accord signé en juillet 2007 ; maintien et renforcement de l’Usine Malienne des Produits Pharmaceutiques (UMPP) ; maitrise des prix des produits de premières nécessités ; restitution et protection des parcelles d’expérimentation de l’IER ; régulation du fonctionnement des bureaux de placement en les mettant en conformité avec les textes en vigueur ; relecture de tous les contrats miniers ; ratification des conventions 102, 122, 88, 142, 181 et 155 et participation des travailleurs du secteur privé dans les Conseils d’Administration. Le gouvernement passe à côté de l’essentiel Partant de ces dix-sept points, le gouvernement à travers le Ministre du Travail, s’est engagé à satisfaire 12 points. Les cinq autres ont fait l’objet de blocage qui ont conduit à la grève. Il s‘agit du relèvement significatif du taux de la valeur du point d’Indice ; diminution du taux de l’impôt sur les traitements et Salaires (ITS) ; relèvement du SMIG qui est le plus bas de la sous région puisqu’au Niger il est de 31 000 FCFA, au Burkina Faso : 37 000FCFA ; en Côte d’Ivoire : 60 000FCFA alors que chez nous, il est de 28 000FCFA. C’est fort de ce décalage que l’UNTM au cours des négociations, a proposé le SMIG à 40 000FCFA ; augmentation du taux des allocations familiales et la baisse des tarifs d’eau et d’électricité. Des soutiens de taille pour l’UNTM C’est fort de leurs revendications, que l’UNTM a bénéficié des soutiens et non les moindres de la CSTM a reconnu à travers sa correspondance en date du 15 août 2014, reconnait la légitimité du cahier de charges de l’UNTM  qu’elle encourage. Le Syndicat Libre des Travailleurs du Ministère de l’Administration territoriale (SYLTMAT) a aussi adhéré au mot d’ordre de grève des 21 et 22 août 2014 à travers sa lettre en date du 19 août2014. En outre le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) « reconnait dans sa lettre du 19 août dernier, le bien fondé et légitime des revendications de la centrale syndicale de l’UNTM et invite incessamment le gouvernement à tenir compte de la situation précaire actuelle des travailleurs et l’impérieuse nécessité d’apaiser le climat social par des mesures appropriées». Un camouflet pour le régime C’est fort de tous ces appuis, que la grève a été un franc succès puisque tous ceux qui hésitaient le jeudi, ont adhéré le vendredi 22 août 2014, paralysant le pays. Ce succès qui ressemble à un camouflet au régime, le premier du genre, a vu le Premier ministre rencontrer les responsables de la centrale syndicale vendredi dernier, pour jouer à l’apaisement. IBK interdit toute sanction des leaders syndicaux… Nos informations font état de la mise en garde du Président IBK qui exclu toute sanction contre leaders syndicaux. Un message qui a été bien saisi et appliqué. Après ce succès éclatant, le SG de l’UNTM, M. Yacouba Katilé s’est réjouit et remercie l’ensemble de tous les militants et au-delà, de leur mobilisation sans faille et de rester mobiliser pour avoir bien compris le mot d’ordre de grève. « Nous allons poursuivre la sensibilisation de nos militants. En attendant, je les remercie et suis très satisfait », a dit Katilé tout heureux d’avoir réussi une grève qui semble avoir été trop à la légère par le régime IBK. Une équipe, un syndicalisme pur et dur En tout cas, la détermination de cette équipe s’explique, du fait qu’elle est déterminée à faire du syndicalisme pur et dur malgré toutes les tentations. Cela ne devrait surprendre personne dans la mesure où l’équipe actuelle de l’UNTM, a gravi tous les échelons convenablement et tient à respecter son engagement à ses militants qui l’a mise sur orbite face à des adversaires coriaces. L’UNTM, un partenaire incontournable Selon nos informations, les négociations avec le gouvernement ne devraient plus tarder car, la grève a permis de prouver la force de frappe de ces « loups » qui ont tiré les erreurs du passé et comptent marquer d’une encre indélébile, leur mandat à la tête de l’UNTM, un partenaire incontournable de part du nombre de ses adhérents à ce jour de l’ordre de plus de 150 000 travailleurs. Bokari Dicko

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