Djicoroni-para : Soufi Bilal au secours de femmes et enfants de bérets rouges

L’opposition entre bérets rouges et bérets verts a contraint les femmes et enfants militaires de la Compagnie para à Djicoroni à trouver refuge auprès du guide spirituel des soufis du Mali. Ils étaient des dizaines à prendre d’assaut son domicile à quelques encablures du camp.  La crise sociopolitique que vit le Mali n’a pas encore connu son épilogue. En effet, dans la nuit du lundi à mardi dernier une bataille a opposé les bérets rouges de la Compagnie para de Djicoroni aux bérets verts plongeant le pays dans une nouvelle incertitude. Cette nouvelle révolte a fait des vagues de déplacés dans les rangs des bérets rouges notamment leurs enfants et épouses qui ont cherché refuge dans le quartier de Djicoroni-Para et plus particulièrement chez le grand guide des soufis du Mali. Ils étaient des dizaines à prendre d’assaut la Zawiya de Cheick Soufi Bilal Diallo. Selon le grand guide des soufis, aussitôt que ces femmes et enfants de militaires sont arrivés, il a convié les notabilités du quartier pour une réunion de crise. Au cours de cette entrevue, ils étaient convenus de se rendre à Kati pour échanger avec la junte afin qu’elle mette fin aux hostilités. Mais avant de se rendre à Kati, ils ont appelé pour prévenir la junte. Kati leur a envoyé un émissaire pour les assurer qu’il prend les dispositions pour arrêter les combats. Et effectivement le mercredi matin les femmes et leurs enfants ont pu regagner leurs foyers respectifs. Face à cette situation, Cheick Soufi Bilal Diallo a fait savoir que la communauté musulmane des soufis du Mali est contre toute forme de violences. Elle condamne fermement ces actes de violences et invite les deux parties à faire preuve de retenue. Il a aussi conseillé aux deux parties à passer par la voie du dialogue pour avoir une issue favorable et durable. Il a aussi exhorté les uns et les autres à faire des prières pour notre cher Mali et œuvrer pour la paix et la cohésion sociale. S’adressant aux leaders religieux, il leur a demandé de garder intacte leur crédibilité vis-à-vis du peuple et cela dans la stricte neutralité car, ils constituent l’espoir du peuple. Ben Dao   Révolte des militaires L’administration paralysée  La mutinerie qui a débuté le lundi dernier dans notre pays s’est poursuivie le mercredi 2 mai 2012 paralysant du coup les activités de l’administration. Les agents ont donc été obligés de rentrer.  Jusque où ira cette nouvelle mutinerie ? Nul ne pourra répondre à cette interrogation d’autant plus que nous assistons à une véritable chasse aux sorcières entre militaires. Si d’une part les bérets rouges ont capitulé devant les bérets verts, par contre les bérets verts continuent à sillonner toute la ville de Bamako sous prétexte de chercher à appréhender les "mercenaires". Cette situation a provoqué une panique généralisée dans la ville obligeant beaucoup d’usagers à abandonner leur boulot pour rentrer afin d’éviter d’être fauché par une balle perdue. Ces actes de violence interpellent en premier lieu le gouvernement de Cheick Modibo Diarra et le président intérimaire qui ne doivent pas rester indifférents face à une telle menace qui compromet dangereusement notre jeune démocratie. Dao Ben