Drame à l’Emia de Koulikoro :Le Sénégal demande l’ouverture d’une enquête

Après le rapatriement du corps de la victime sénégalaise Fatou Seck Gningue, élève-officier, à l’Ecole Militaire Interarmes de Koulikoro en début de semaine dernière, le président Abadoulaye a demandé l’ouverture d’une enquête sur les circonstances du décès.

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C’est jeudi dernier que les obsèques de la défunte ont eu lieu à Dakar. Dans un communiqué issu du conseil des ministres, le « président de la République a demandé au Ministre des Forces Armées de diligenter une enquête pour faire la lumière sur les circonstances de ce décès ». La défunte a été assimilée à un « martyr » dans le même communiqué.

Les sollicitations des autorités  Sénégalaises  sont pour le moins légitimes au regard du silence religieux que leurs homologues maliennes gardent à propos de l’affaire.

Selon des informations disponibles, c’est bien par suite de manœuvres excessives et illégales que les décès (au moins 6 sous-officiers) sont survenus. On déplore 4 blessés graves. Non seulement les supérieurs à l’origine des manœuvres n’étaient pas qualifiés pour les exercices en question, il semblerait en outre qu’il s’agissait d’un règlement de comptes en règle.

Par ailleurs, la précipitation avec laquelle la direction de l’Ecole et l’Etat-major ont procédé aux obsèques laisse planer beaucoup de suspicions.

Il est très rare qu’au Mali (pour ne pas dire, jamais) de voir les résultats des enquêtes.
LA RÉACTION DE BAMAKO
Toute la promotion 3ème année de l’EMIA radiée et  mise à la disposition de la justice…Le directeur, les encadreurs et instructeurs relevés…
C’est tard dans la nuit que la décision est tombée. Toute la promotion 3ème année de l’Ecole Militaire interarmes de Koulikoro a été radiée de l’effectif de l’armée malienne. Les personnes concernées seront mises à la disposition de la justice. Idem pour les encadreurs et instructeurs de l’Ecole… Les étrangers siégeant au niveau de la Direction de la même école  (qui a une vocation internationale) sont rapatriés dans leurs pays d’origine.
Quant au Directeur de l’EMIA, il a été mis aux arrêts de rigueur de 60 jours. Ce qui équivaudrait à des sanctions supplémentaires au regard de la réglementation militaire qui prévoit des mesures disciplinaires par pallier.  Toute la hiérarchie de l’Etat major se trouve en ce moment en état d’alerte maximum. Plusieurs autres arrestations ont été opérées à ce niveau.
Nous y reviendrons !
B.S. Diarra

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