Pour faire face au référendum constitutionnel et aux élections de 2012 : L’état malien fait une rétention de 24% sur le budget de l’administration... Le vide des caisses se confirme
C’est sans appel : actuellement, c’est la croix et la bannière pour l’organisation du référendum et les élections générales au Mali. Pendant que le Comité interministériel pour la préparation du processus électoral fixe l’enveloppe budgétaire du référendum constitutionnel de 2011 et les élections générales de 2012 à 30,512 milliards de francs CFA, l’Etat malien fait une rétention de 24% sur le budget de toutes les structures étatiques. Autrement dit, le vide des caisses de l’Etat malien se confirme.
Depuis un certain temps, la représentation nationale du FMI au Mali tire sur la sonnette d’alarme quant à l’organisation du referendum constitutionnel en 2011 et des élections générales de 2012. Selon le FMI, ces situations coûteront chères. Et même très chères pour le Mali. Et cela, au détriment des différents secteurs économiques et financiers du pays. Pour un départ, le FMI évaluait cette somme à 12 milliards de nos francs. Le goût du lucre aidant mais surtout l’occasion faisant le larron, le gouvernement de mission, sous la houlette du comité interministériel pour la préparation du référendum et des élections générales de 2012 fixe la barre à 30,512 milliards de francs CFA. Et comme solution miracle pour récolter cette manne financière, l’Etat malien se rabat sur les services de l’administration publique. Du coup, la plupart des structures étatiques ont du mal à convaincre de leur efficacité. Au même moment, les missions à elles confiées par leur département sont entre parenthèses. Au rythme que les activités sont sur cales. Et ce n’est qu’un début. Comment le dispatching de cette cagnotte se fait-elle entre les différents acteurs du processus ?
Coup de théâtre
Après les salamalecs, le Comité lors de sa réunion, a retenu une enveloppe globale de 30,512 milliards de francs CFA pour l’organisation du référendum constitutionnel de 2011 et des élections générales de 2012. En effet, pour le partage du gâteau, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) gagne 4,661 milliards de francs ; la Délégation générale aux élections (DGE) obtient la somme de 83,150 millions F CFA, la Cour constitutionnelle pour ses charges reçoit dans son compte 898,230 millions de nos francs. S’y ajoute, le Comité national de l’égal accès aux médias d’Etat (CNEAME) qui se retrouve avec une enveloppe de 37,944 millions de francs CFA et le Conseil supérieur de la communication qui obtient 43,200 millions de nos francs. Les départements ministériels comme celui de la Communication et celui de la Réforme de l’Etat auront leurs parts. Ainsi, un montant de 282 millions F CFA sera affecté au ministère de la Communication et 121 millions F CFA pour le ministère de la Réforme de l’Etat. Selon le comité ministériel, ce ministère joue un rôle décisif dans le cadre de l’organisation du référendum constitutionnel. Sur les 30,512 milliards de francs CFA, un prélèvement de 2,700 milliards de nos francs sera affecté, entre octobre et décembre prochain, à la révision annuelle des listes électorales. Exclusivement. Une opération qui selon l’exécutif entre dans le cadre de la prise en compte des nouvelles mesures pour l’obtention du Fichier électoral consensuel (FEC). A l’en croire, ces fonds serviront pour la prise en charge des commissions administratives de révision, des opérations de sensibilisations des électeurs, etc. Les conclusions des experts lors de la rencontre sur la facilité élargie de crédit est sans appel : pour organiser le referendum constitutionnel en 2011 et préparer les élections présidentielles et législative en 2012 au Mali, les dépenses de biens et services pour ces évènements sont revues à la hausse de 30,512 milliards de FCFA. S’y ajoute, les autres dépenses de biens et services qui sont revues à la baisse de 15 milliards de FCFA et les transferts qui sont également revus à la baisse de 15 milliards de FCFA. Autrement dit, l’Etat malien fera une rétention de 24% sur le budget de fonctionnement des services de l’Administration publique. Une situation qui laisse perplexe plus d’un malien. On apprend du coup, que c’est sur le budget d’Etat que ces opérations électorales seront financées, du moins en partie et à hauteur de 30,512 milliards de nos francs.
Et en vue d’obtenir ce montant, l’Etat malien sera contraint de faire une rétention de 24% sur le budget des structures de l’administration publique. C’est-à-dire de revoir à la baisse les autres dépenses de biens et services à concurrence de 15 milliards de FCFA. En clair, l’Etat malien renoncera à certains de ses programmes d’activités dans différents secteurs socio-économiques. Surtout au niveau des investissements et des subventions en l’occurrence. Ce qui n’est pas sans conséquences sur la gouvernance en cette période sensible où l’économie du pays est particulièrement marquée par les crises à l’étranger. Déjà, avec cette rétention de 24% sur le budget au niveau des structures étatiques, les répercutions se font sentir. Surtout à un moment où certains partenaires ont fermé le robinet à sous à notre pays. Pendant ce temps, les rumeurs sur l’hypothèse du vide des caisses de l’Etat, se reprécisent ardemment. L’Etat malien en difficulté financière se retrouve désespérément seul face à son destin. Du coup, les structures de l’administration publique se voient contraintes de céder à une partie de leur budget de fonctionnement. Et cela, face à l’incapacité de l’Etat de pouvoir prendre seul en charge les frais de la réforme constitutionnelle de 2011 et des élections générales de 2012. Du moins si l’on en croit nos sources généralement bien informées. Alors, les caisses de l’Etat malien ne seraient-elles pas effectivement vides ? Mauvais présage !
Jean pierre James
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