Edito : Colonels au front et non sur la scène politique

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C’est au moment où le Mali fait face au péril terroriste que les « vaillants colonels » de l’armée malienne se bousculent aux portillons de l’administration pour occuper des postes qui sont d’ordinaire réservés aux civils. Après s’être emparés des ministres clés du gouvernement, à savoir la défense, l’administration territoriale, la sécurité, la Réconciliation, ils se sont accaparés des gouvernorats des régions. Ils ont enfin taillé à leur mesure le Conseil National de la Transition, CNT en désignant tous ses membres et   entendent avoir la majorité au Conseil afin de porter à sa tête un des leurs. La question qui taraude tout bon esprit est celle de savoir comment dans un pays en guerre où les 2/3 échappent au contrôle de l’Etat, les militaires et de surcroit des hauts gradés puissent chercher à occuper des postes politiques reléguant leur mission régalienne au second plan? Nul ne saurait  donner raison à nos « vaillants colonels » en les voyant revendiquer 22 sièges dans le futur CNT au moment où les attaques sont quasi quotidiennes dans la capitale et surtout en pleine journée.

Les héros du 18 Août 2020 sont en passe de devenir les bourreaux, car à cause de leur prétention le Mali est en train de s’effondrer, l’insécurité se généralise pour devenir endémique, la crise sociale s’étend et est sur le point d’embraser le pays, avec les mouvements de grève en cours ou en perspective. La paupérisation entrainant une misère noire  se lit sur les visages des citoyens qui vivent désormais au jour le jour. Au lieu de mesurer la gravité de la crise à laquelle le Mali est empêtré, nos colonels n’ont d’autres agendas que de jouir en s’octroyant des postes juteux. Assimi Goita et ses compagnons d’infortunes sont devenus les enfants gâtés de la République en taillant à leur mesure le pays.

Le hic est que tout se passe au nez et à la barbe de celui qui a été applaudi, pour son sérieux, son intégrité et son patriotisme, quand il a nommé à la Présidence de la Transition, à savoir le colonel major à la retraite Bah N’Daw. Comment celui qui a dit non à Moussa Traoré, Niet à ATT, et qui a  démissionné sous IBK pour ne pas être comptable de la mauvaise gouvernance, puisse s’accommoder de certaines  pratiques aux antipodes de la gestion consensuelle d’une transition, censée jeter les bases d’un Mali Koura ? Bah N’Daw est en passe de décevoir par son silence assourdissant, surtout  quand le pays est en mauvaise passe, il est sur le point de désenchanter de nombreux  maliens qui ont placé en lui  leur confiance et qui ont  eu de  l’estime pour lui.

Le Président de la transition annoncé en éléphant est sur le point d’arriver en lièvre, car son pays est dans un gouffre abyssal dont le pronostic vital est engagé. Après tout ce constat d’échec et un risque d’effondrement du pays, il revient à Bah N’Daw de choisir entre la conservation des avantages faramineux liés à son poste ou bien rendre le tablier en sortant par la grande porte de l’histoire.

Quant à nos « vaillants colonels » qu’ils comprennent qu’en plus du discrédit qu’ils font jeter sur l’armée qui apparait aux yeux de nombreux maliens comme étant une armée fortement politisée, ils seront comptables devant l’histoire de tous les errements de la transition et répondront de leurs faits tôt ou tard. Alors autant aller au front avant qu’il ne soit trop tard.

Youssouf Sissoko

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3 COMMENTAIRES

  1. Il n’ y a pas de classe politique fiable digne de ce nom au Mali

    Cette classe politique il faut la faire éclore

    En attendant il faut bien que l ordre règne

    Sans De Gaulle que serait la France

  2. COLONEL SUR LE CHAMP POLITIQUE POUR NETTOYER LES POURRITURES DE POLITICIENS, ENSUITE LE FRONT SERA GERER
    VIVE LA TRANSITION
    VIVE LE MALI

  3. Quand on ne jette pas un regard rétrospectif sur l’histoire contemporaine de ce pays à partir du 19 novembre 1968,on ne comprendra rien au comportement des jeunes nés dans les années 1970-80.
    ILS ONT ÉTÉ FAÇONNÉS À PRIVILÉGIER LEURS INTÉRÊTS PERSONNELS.
    L’expression suscitée “il faut que les vieux laissent la place aux jeunes”exprime exactement l’état d’esprit de cette génération.
    ILS N’ONT PAS L’HABITUDE DES EFFORTS.
    Les parents ont tout fait à leurs places.
    On parle ici des enfants de la classe moyenne, pas ceux du bas peuple.
    À l’école, l’enseignant est soudoyé pour faire passer l’enfant.
    Il en est ainsi jusqu’à obtenir son diplôme Supérieur.
    PROFITER DE L’EXPÉRIENCE DE L’AÎNÉ AFIN DE POUVOIR FAIRE MIEUX n’est pas un état d’esprit partagé.
    FAIRE LE LAQUAIS afin de gagner l’estime du chef n’est plus une honte.
    Au fil des années les partisans de l’effort sont devenus des attardés de la société.
    Nos sœurs, nos filles qui refusent de monnayer leurs sexes sont épinglées au lieu d’être félicitées.
    Début 1980,le prytanée militaire est créé.
    On n’y accède sur concours d’entrée après avoir obtenu son certificat d’études primaires.
    Bizarrement les admis sont très majoritairement les enfants des officiers supérieurs, des membres de l’UDPM, des très proches des serviteurs du dictateur.
    Ce dernier avait même un neveu parmi les éléments de la première promotion.
    LES PARENTS DE CES FUTURS OFFICIERS SUPÉRIEURS SONT LES LAQUAIS DU DICTATEUR.
    Un laquais étant celui qui privilégie ses intérêts individuels, il va de soit que les enfants sont éduqués ainsi.
    Les jeunes officiers supérieurs qui sont actuellement détenteurs des leviers de l’État ont fait le laquais, sans gène, aux cotés de KARIM KEITA pour progresser rapidement dans les grades.
    À moins de quarante ans, ils sont colonels, colonels major.
    Après avoir occupé la tête de l’État, imaginer les réactions des parents laquais de MOUSSA TRAORÉ.
    ILS SONT CONSEILLÉS À CONFISQUER LE POUVOIR.
    Des manipulations sont imaginées pour ne pas perdre le pouvoir.
    SEULS LES SEMBLABLES LAQUAIS,INTÉRESSÉS À SATISFAIRE LES INTÉRÊTS INDIVIDUELS SONT DES ALLIÉS.
    Penser qu’on peut raisonner ces LAQUAIS DOGMATISÉS, c’est tenter de convaincre les partisans du jihadisme.
    Ils sont accrochés au pouvoir, seule la force peut les déloger.
    Il s’agit là de l’esprit hérité du dictateur.
    LES DÉMOCRATES VONT DEVOIR SE RETOURNER VERS LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE
    On doit pouvoir convaincre que la démocratie est mise entre PARENTHÈSES.
    Le Mali est dans la même position que la centrafique.
    L’ONU doit intervenir pour réinstaurer la DEMOCRATIE.
    Une intervention militaire salutaire pour le peuple malien est nécessaire pour dégager ces colonels.
    Ensuite, un collège est mis en place pour élire le président de la transition,les membres du CNT.
    Le salut du Mali, c’est la CEDEAO, l’UNION AFRICAINE, l’ONU.
    Nos jeunes frères, nos enfants sont les premiers ennemis de notre pays.
    Ils sont comme cet enfant qui est pressé que son père décède pour liquider ses biens.
    ASSIMI GOITA et ses CAMARADES sont entrain de liquider le Mali.
    OSER LUTTER,C’EST OSER VAINCRE!
    La lutte continue.

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