Edito / Tombouctou : les jihadistes confirment leur suprématie

3 Avr 2012 - 02:08
3 Avr 2012 - 02:13
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Dans sa chute, Tombouctou a fait également tomber le mythe d’un MNLA surarmé et tout entier tendu vers  l’éradication du terrorisme. La suprématie du « holding » jihadiste d’Iyad Ag Ali et des chefs salafistes se confirme. Le chef rebelle des années 1990 et fondateur de Ansardine qui se dit pour une République islamique par la non-violence, a été vu dans la ville sainte hier vers 9h. Il s’est dirigé, aux dires d’un témoin oculaire,  vers le camp que tenaient jusque-là les miliciens arabes  et a planté deux drapeaux au portail : celui noir des jihadistes barré d’un énorme « Allah Akbar » et le vert jaune rouge de la République du… Mali.  « Il portait un jellabah blanc, tout comme son turban et il était accompagné de quelques barbus », précise notre source. Un de ces barbus, selon un opérateur économique de la place qui dit bien le connaître n’est autre « que Oumar Ould Amaha ». Oumar Ould Amaha ? Le nom est familier dans les rapports sécuritaires. Il est en effet un des hommes de confiance de Belmoktar. Iyad Ag Ali l’avait souvent sollicité pour l’aider à négocier la libération des otages. Iyad est-il venu à Tombouctou accompagné, comme il se dit, des chefs Salafistes Abuzeid et Belmoktar? Personne n’a été en mesure de le confirmer. En revanche, il a été entendu dire que ce n’est pas le Mnla - dont le QG tenu par Mohamed Ag Najim, chef militaire du mouvement, est situé à l’aéroport à l’entrée de la ville- qui fera la loi à Tombouctou mais la « charia ». Le patron de Ansardine, dans une opération séduction, ira jusqu’à partir « saluer des malades à l’hôpital de la ville et leur donner des médicaments ». Peu de temps après cette visite, il disperse ses troupes dans la ville pour « demander aux femmes de se voiler ». Sur le ton de la persuasion et pas de la menace, souligne un employé d’Ong qui a même remarqué le succès des jihadistes auprès des enfants auxquels « ils ont distribué  bonbons et chewing gums ». Ag Ali s’est voulu rassurant : « nous  sommes  venus pour répandre  la parole de Dieu et non pour nous attaquer aux populations et à leurs biens », a-t-il juré. Il a ajouté, selon notre témoin : « le vol c’est haram ». Avant d’infliger une punition publique à quatre jeunes miliciens arabes pris en flagrant délit de sabotage des installations d’Edm. « Peu avant la prière du crépuscule, il a tenu une rencontre avec les cinq grands imams de la ville », affirme un fidèle qui a prié avec lui. Adam Thiam  

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