NIGER: Gouvernance BAZOUM: 100 Jours dans la transpiration et rupture décomplexée. L’ÉDITORIAL de Ismael AÏDARA

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BAZOUM Mohamed tient le gouvernail du Niger depuis le 02 Avril dernier. Durant sa solennelle et historique cérémonie d’investiture dans une salle pleine à craquer au Centre de Conférences Mahamat Ghandi, l’actuel homme fort de Niamey avait juré ce jour là de ne pas décevoir la nation nigérienne. Un ultime pari qu’il tient à cœur et entend, absolument matérialiser, bien affiché sur le prompteur de son premier quinquennat (2021-2026). Un pari aussi audacieux et salvateur pour le successeur d’un Grand Chef d’État, de la trempe de ISSOUFOU Mahamadou, pour l’incarnation de sa grandeur politique. Sous son magistère.

Point d’Honneur et de Grandeur

Succéder à ISSOUFOU est possible, mais le remplacer serait le dur chemin, ergotaient les Nigériens, dans la clameur des chaumières. Difficile d’oublier son prédécesseur, l’homme, 69 ans, à la tête du Niger de 2011 à 2021 avait dit qu’il ne briguerait pas un troisième mandat. Il l’a fait. De la façon la plus éclatante. Symbolique et historique! Au même moment, certains de ses pairs africains, frappés par le syndrome du 3ème mandat s’accrochent au pouvoir. Comme des godillots enivrés. En perdition. À l’odeur des gaz lacrymogènes, coups de matraques et de balles réelles à bout portant sur des jeunes adolescents qui en succombent. Du vril !

Urbi orbi, le Niger devient un cas d’école séduisant et riche à expérimenter. ISSOUFOU s’en est allé. Après tout, il y a une vie après la Présidence. Surtout, auréolé du respectueux Prix Mo Ibrahim, l’enfant de Dandaji va s’occuper désormais de sa fondation Issoufou Mahamadou, portée sur la démocratie, la paix, la bonne gouvernance, la justice sociale et la promotion d’un leadership affirmé des Africains.

Cap du changement et de l’espérance

BAZOUM Mohamed est aux commandes du cockpit. Fin connaisseur des rouages du pouvoir, il a mesuré à juste titre le poids de cette mission. L’enfant de Tesker étrenne ses 100 jours. Passés dans la transpiration, la rupture décomplexée. BAZOUM Mohamed a surpris. A l’exercice du pouvoir, beaucoup de nigériens ont changé d’idées qui fourmillaient dans leurs têtes. L’homme était-il bien compris par son peuple? Pourquoi subitement l’on s’aperçoit de ses qualités exceptionnelles d’Homme d’État, de travailleur acharné et porté à l’apaisement des cœurs pour un Niger réconcilié avec lui-même? Que des coutures et moutures douloureuses infligées contre sa personne, lorsque l’enfant de Tesker se battait pour la conquête du pouvoir. Ses adversaires les plus irréductibles, issus de l’opposition radicale et de la société civile, ont, presque, changé de fusils d’épaule. Ils affichent leur admiration et commencent progressivement à lui donner un quitus de Chef d’État qui a envie de faire bouger les lignes.  Dans les 100 jours de sa gouvernance, on sent cette exigence accrue d’être un véritable transformateur du vécu quotidien des millions de Nigériens. Pris dans l’étau de la pauvreté, du chômage endémique, des feux du terrorisme et du désespoir. Ils attendent beaucoup de la gouvernance BAZOUM. La tâche ne sera pas aisée. Le Président le sait bien. Surtout après la grosse tempête électorale et ses effets désarçonnants. On s’essaye koussi koussa à tourner la page. Les démons de la désintégration du tissu social avaient poussé le bouchon. Le deal avait foiré. Une main divine posée dans le ciel nigérien. Sans doute. Jamais, le pays n’a basculé dans des dérives verbales ethnocides d’une telle ampleur. Mais, cette situation nécessitait une lecture prudente et transversale. Une nouvelle alchimie s’imposait. Une sorte de thérapeutique socialo-politique inclusive afin de sortir de ce tourbillon. Le nouvel homme fort de Niamey, le gouvernail en main depuis le 02 Avril 2021 qui a intégré dès sa prise du pouvoir cette dimension, prend ses marques. Le style et la méthode BAZOUM se mettent en place. Pour parler de la générosité et de la flexibilité de leur nouveau Président, les Nigériens se plaisent à énumérer les hauts faits d’armes. On ergote ça et là, son fameux Iftar (rupture du jeun durant le Ramadan) pris à l’aéroport Diori Amani de Niamey, alors qu’il devait se rendre au palais présidentiel de retour de mission à l’étranger, afin de permettre à tous les musulmans de rentrer à leurs domiciles, sans blocages de la circulation. À trente minutes de la rupture du jeûne. A l’unanimité, ce geste de grande foi et d’humilité a été fort bien apprécié par les Nigériens. Ils évoquent aussi ce métro parisien qu’il a pris avec sa délégation restreinte officielle lors de son dernier séjour en territoire français et dont la vidéo est devenue si virale sur la toile. Ce jeudi 01 Juillet 2021, sa visite dans la région de Diffa (ville natale du défunt et ancien Président TANDJA Mamadou) est sur toutes les lèvres. Ici, aussi, l’enfant de Tesker a marqué des points larges de sympathie auprès des populations de cette contrée. Elles ne pouvaient pas s’imaginer, qu’en si peu de temps à la tête du pays, seulement, BAZOUM Mohamed y fasse un tour d’honneur.

Hauts faits d’armes

Les 100 premiers jours du Président Bazoum sont également marqués par des avancées non négligeables dans les domaines suivants :

– mensualisation des retraites

– fin du cumul des fonctions de conseiller et de ministre,

– suppression des postes de directeur de cabinet dans les ministères qui faisaient redondance avec ceux de conseiller et de secrétaire général

– diminution des protocoles d’accueil et de départ du Président à l’aéroport, et des obligations de présence des ministres du gouvernement lors des mêmes cérémonies de visites officielles

– diminution des avantages matériels liés à certaines fonctions de souveraineté (primes, bons d’essence, maison de fonction, etc.)

– réception dans la salle du conseil des ministres des acteurs de la société civile (syndicats, associations, partenaires économiques privés et commerçants)

– déplacements du Président dans la Cité sans une garde prétorienne surarmée et pléthorique exagérée

– sobriété et humilité dans l’exercice de la fonction et obligation de résultats des ministres

– liberté laissée à la presse et à l’opinion publique d’expression et de critique dans le cadre de la loi républicaine et de la déontologie des professionnels du secteur

– protection aux frontières et sécurisation du territoire par une logique pragmatique de stratégie de protection policière et militaire

– stabilisation des secteurs souverains de État

– pacification de la société civile et acceptation de toutes les composantes politiques de l’échiquier nigérien pour gouverner et consolider les acquis de la République

– proximité avec les populations civiles

– insistance sur le secteur de l’éducation et de la formation pour élever le niveau social, économique et culturel de la société nigérienne

– utilisation rationnelle et rationalisée du budget de l’Etat

– dialogues positifs et confiances assurées et données aux bailleurs de fonds et aux investisseurs privés et publics

– climat de paix et d’unité sociale dans la société lié à l’apaisement voulu des conflits éthniques et de la protection des minorités et des populations faibles et affaiblies par la situation économique et social du Niger.

Pour toutes ces raisons, la gouvernance Bazoum rassure le peuple et les États amis, du fait de la proactivité et de la bonne qualité des items positifs de développement socioéconomiques que Bazoum a su construire et impulser du fait de sa politique d’avancement et de consolidation de la Renaissance.

Surmonter les défis titanesques

Aujourd’hui le temps presse. Le peuple veut à tout prix s’affranchir des goulots qui l’étranglent. BAZOUM Mohamed le sait bien. Les défis sont titanesques: emploi, justice sociale, éducation, santé, lutte contre le terrorisme, industrialisation. Ne pas comprendre cela, serait un gros gâchis. Pour toucher le fond du verre, le Président devra bâtir un nouveau type de citoyen-modèle nigérien et retisser l’écosystème social ‘’noyauté’’ depuis un certain temps par des forces mal-intentionnées. C’est tout le sens et la complexité de la Gouvernance BAZOUM. Il a l’armure et l’armoirie pour réussir. Surtout, la transformation majeure du Niger passera par ce peuple qui apprend à mieux à le connaître et découvre en lui ses innombrables qualités d’Homme de Paix, de Justice et d’équité sociale.

Par Ismael AÏDARA (Directeur Éditorial Confidentiel Afrique)

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