Interview imaginaire : Un citoyen interroge Modibo Sidibé

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Citoyen : Bonjour Monsieur. Il paraît que c’est vous le tout nouveau premier ministre. Je ne suis qu’un simple citoyen malien. Je ne cherche pas de place encore moins quelque chose d’autre avec vous. Mais, en toute honnêteté, qu’est-ce que vous cherchez dans ce coin depuis 15 ans maintenant. A votre nomination à la primature, vos diplômes et les présidences que vous assumez à travers la sous région et même le monde ont été énumérés. A cela s’ajoutent des médailles. Est-ce à dire qu’il n’y a pas de cadres valables dans ce pays plus que vous ?rn

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Modibo Sidibé : Merci bien. Je ne cherche rien que de servir mon pays. Si je suis là, sans fausse modestie, c’est parce que je fais ce qu’on m’a demandé de faire. Et puis mes diplômes et mes responsabilités vous gênent en quoi. J’entends tout ce qu’on me dit. Je suis accusé à tord ou à raison de tout et de rein.. Mais ce qui est sûr, je ne suis pas du genre à faire de la complaisance. Tu es payé en fonction de ce que tu fais. Je ne suis pas là également à m’impliquer dans les sales affaires, à regarder les beaux yeux de quelqu’un. Chez moi, c’est la compétence, la discipline ou la porte.

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Citoyen : Personne n’est contre ce que vous faites. Mais on vous rappelle juste que l’être humain n’est rien sans les autres. Apparemment le social ne vous intéresse pas. Et pis, il paraît que vous n’avez d’égard envers votre personnel. Si cela est vrai, vous avez intérêt à changer. Parce que l’être humain vient entre les mains des gens et il retourne au bon créateur entre les mains des gens. Il y a beaucoup de qualificatifs qu’on vous colle, je n’ai pas besoin de vous les rappeler. Mais la vie c’est beaucoup de petits matins. Moussa Traoré et autres ne me dirons pas le contraire.

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Modibo Sidibé : Merci bien pour tes conseils. Mais, je l’ai dit et je le maintiens, je n’ai pas besoin des beaux yeux de quelqu’un pour faire mon travail. Je ne fais pas de social, est-ce que je dois crier sur les toits pour montrer que je fais ceci ou cela. Chez moi, c’est le travail d’abord, le reste viendra après.

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Citoyen : Et puis, il y a un constat, le Mali est en train de tomber entre les mains des militaires même si certains se sont reconvertis en civils d’occasion. En plus, on constate également une forte restauration des anciens dignitaires du régime Moussa Traoré. Et c’est cela que vous appelez la démocratie ? C’est vraiment une démocratie à reculons.

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Modibo Sidibé : Le monde même est fait pour savoir pardonner. Si le Mali retombe entre les mains des hommes de tenue, c’est peut être parce que les démocrates ont échoué ou ont été déviés de leur chemin. Et puis, c’est pas parce que quelqu’un a servi sous le régime de Moussa qu’il doit être mis à l’écart même si il est compétent. Non. Ce sont des Maliens comme toi, comme moi, comme d’autres. Vraiment sachons raison garder. Dans ce monde ici bas, chacun a son temps et chaque chose aussi a son temps.

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Maimouna DANIOKO

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