Le service Urologie du CHU de point-G et le traitement de la Fistule : Les précisions du Pr Kalilou Ouattara

Le Flambeau : Qui est le professeur Kalilou Ouattara ?
Le Flambeau : Quelles sont les maladies prises en charge en Urologie ? Pr Kalilou Ouattara : Notre service est spécialisé en chirurgie et nous nous occupons de toutes les pathologies de l’appareil urinaire tant bien chez les hommes que les femmes, notamment la fistule.
Le Flambeau : Qu’est ce que la fistule et comment l’attrape-ton?
Le Flambeau : Peut-on lutter efficacement contre cette maladie ? Pr Kalilou Ouattara : Bien sûr que oui, car elle n’existe plus de nos jours en Europe. On a beaucoup évolué dans la lutte. D’ailleurs le Mali n’évacue plus des patientes souffrant de cette maladie. Il fut un moment où les gens pensaient que la fistule était inguérissable. Dans certains villages on faisait porter le chapeau à un mauvais sort, mais présentement les 95% des femmes fistuleuses qui nous consultent, sont totalement traitées avec la fermeture totale du trou.
Le Flambeau : Qu’en est-il de la prise en charge des patientes et des partenaires étrangers qui vous accompagnent dans le cadre de la lutte contre cette maladie ? Pr Kalilou Ouattara : Le Mali fait figure de pionnier dans la lutte contre la fistule aujourd’hui car le gouvernement malien, à travers le ministère de la santé, a bien organisé un système pour la prise en charge des fistuleuses. Pour le moment, nous n’avons pas de problèmes financiers pour la prise en charge de la malade en charge. Nous bénéficions de l’appui de certaines structures dont Orange Mali, l’ONG Suisse, la coopération espagnole, le Rotary... Il faut aussi noter que nous ne recevons aucune aide venant de l’OMS. La seule structure francophone de formation dans la chirurgie de la fistule est au Mali et j’ai l’honneur de le présider. Nous avons évidemment des aides étrangères et moi j’anime les campagnes de fistule au Mali et à l’extérieur au compte des Nations Unies et de certaines ONG américaines telles qu’Intra Health, Engender Health entre autres.
Le Flambeau : Quel message souhaiteriez-vous lancer en guise de conclusion ? Pr Kalilou Ouattara : Mon mot de fin s’adresse à la population malienne. Je lance un vibrant appel à tous les maliens et maliennes sans exception aucune. La maladie urinaire, surtout la fistule n’est pas une maladie honteuse. Pour tous ceux qui en souffrent, n’hésitez pas à venir pour que l’on puisse intervenir rapidement contre la maladie avant qu’elle ne vous handicape. Aussi, le certificat d’études spéciales en urologie est ouvert pour la formation des urologues. Mon service élabore également des thèses de travaux de recherche sur les aspects de la pathologie urinaire au Mali.
Propos recueillis par :
IDRISSA KANTAO
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