Arrivée samedi du premier ministre Moussa Mara sous les balles à Kidal : 8 soldats tués, 28 rebelles abattus, le sous-préfet d'Abeibara assassiné, 2 casques bleus sénégalais blessés

19 Mai 2014 - 10:12
19 Mai 2014 - 10:12
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5176102-ansar-dine-kidal Les hostilités ont de nouveau repris à Kidal à la faveur de la visite samedi 17 mai du premier ministre Moussa Mara et de sa délégation. Le MNLA, le MAA renforcés par des narcojihadistes ont occupé le gouvernorat, pris en otage la trentaine de cadres administratifs qui s'y trouvaient et lorsque l'armée malienne a voulu les déloger, ils ont ouvert le feu, causant la mort de 8 militaires. Menés de main de maitre par le général Elhadj Gamou,  les soldats ont riposté, tuant 28 assaillants et faisant beaucoup de blessés dans leur rang.  Dans la mêlée, le sous-préfet d'Abeibara a été assassiné. Deux casques bleus sénégalais de la MINUSMA,  grièvement blessés, sont arrivés à Gao le lendemain dimanche matin dans l'avion transportant le premier ministre. Du côté du dispositif onusien, 19 policiers seraient légèrement blessés.  

Décidément, le MNLA n'est pas prêt à s'inscrire dans la dynamique de paix et de réconciliation prônée par les pouvoirs publics et la communauté internationale.  Le mouvement séparatiste l'a encore prouvé,  le week-end dernier,  après avoir  violemment perturbé  et endeuillé la visite que devait effectuer le premier ministre, Moussa Mara,  à Kidal. Une étape cruciale qui devait  marquer le retour de cette localité dans le giron du Mali et la restauration complète de l'autorité de l'Etat. Or, à l'annonce de son arrivée,  la ville était ébullition avec des manifestants manipulés par ce groupe armé pour envahir l'aéroport de Kidal, obligeant le PM à retarder sa visite de quelques heures  puis à se poser au camp militaire tenu par la MINUSMA où il a pu saluer le gouverneur et les militaires.

En décidant de se rendre à Kidal, Mara savait très bien qu'il serait en terrain hostile comme l'a été  en son temps son prédécesseur Oumar Tatam Ly. Cependant, à la différence de ce dernier qui avait rebroussé chemin en voyant des manifestants envahir l'aéroport, le nouveau chef du gouvernement s'est bien posé dans la ville mais pas  en ce lieu. En effet, après une tentative infructueuse de se poser à l'aéroport le samedi 17 mai dernier, le Premier ministre  est  revenu à Gao où la délégation a été réduite considérablement avant de s'envoler de nouveau pour Kidal. Sur place des affrontements d'une rare violence avait éclaté dans la ville obligeant l'hélicoptère de la MINUSMA à bord duquel se trouvaient le Premier ministre et sa délégation  à atterrir finalement au camp tenu par le dispositif onusien.

Selon nos informations, c'est  le Général Gamou qui a mené la résistance contre les assauts répétés du MNLA et de ses acolytes pour  empêcher la visite. Cependant, des sources ont rappelé que ces forces hostiles auraient réussi de nouveau à s'emparer de certains bâtiments publics comme les locaux du gouvernorat de Kidal ainsi que le siège de l'ORTM.

Le  drapeau du Mali a été retiré du toit du gouvernorat  pour  être remplacé par celui de la fantomatique république de l' " Azawad ".

Des échanges de tirs nourris  ont opposé les  rebelles aux forces armées maliennes.

La ville était  toujours sous haute tension et des sources précisent que des tirs sporadiques se poursuivaient hier dimanche arabe de l'Azawad (MAA). Tôt dans la matinée,  des  éléments  du mouvement du MAA, jusqu'ici en retrait,  ont  annoncé leur participation aux côtés du MNLA à ces attaques contre les positions de l'armée régulière et des forces  internationales.

Seul, le HCUA, à travers Cheick Haoussa, s'est démarqué de cette situation en déclarant ne pas s'opposer à cette visite si elle est faite en coordination avec la MINUSMA et la force Serval.

Du côté de la MINUSMA,  même si,  on ne déplore aucun mort, il y aurait quand même 19 policiers légèrement blessés et 7 parmi les  manifestants, a  annoncé un communiqué rendu public par cette mission.

Rappelons qu'à la veille de ces affrontements, plusieurs manifestants à la solde du MNLA s'étaient massés sur le tarmac de l'aéroport en brûlant des pneus après avoir aperçu un avion de reconnaissance,  pensant que c'était  celui du premier ministre. Aujourd'hui, même après la visite de Mara qui a réussi là où son prédécesseur a échoué, la situation de Kidal est toujours très volatile et la sécurité encore  très fragile.   Rien n'indique que cette visite aura permis d'apaiser les tensions. Tout compte fait,  elle aura quand même montré la " duplicité " dont le président IBK accuse le MNLA qui se dit disposé au dialogue et,  en même temps,  refuse tout déplacement d'une personnalité malienne dans la ville. Comme s'il voulait signifier que Kidal ne fait plus partie du Mali.      Massiré DIOP,   *Envoyé spécial

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