Tresser pour exister : Le combat silencieux des coiffeuses entre passion, fatigue et survie

Elles tressent pour vivre, pour s’émanciper, pour ne dépendre de personne. Dans les salons ou à domicile, les coiffeuses maliennes travaillent sans relâche, souvent dans l’ombre, avec pour seules armes leur patience, leur courage et leur savoir-faire.

23 Août 2025 - 10:28
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Tresser pour exister : Le combat silencieux des coiffeuses entre passion, fatigue et survie

Derrière chaque natte bien dessinée se cache une réalité faite de longues heures, de douleurs physiques et de revenus incertains. Ce reportage donne voix à celles dont les doigts racontent une histoire de résilience.

  Chaque jour, des femmes quittent leur foyer pour rejoindre leur salon de coiffure, tandis que d’autres tressent depuis chez elles. Certaines n’ont jamais été scolarisées, d’autres ont suivi une formation, et quelques-unes ont simplement appris par passion. Mais toutes partagent une même volonté : vivre de leur travail, coûte que coûte.

Le métier est exigeant. Les journées sont longues, les positions inconfortables, les revenus aléatoires. Et pourtant, pendant les fêtes, elles redoublent d’efforts, conscientes que ces moments sont propices à gagner un peu plus. Elles dorment peu, s’épuisent beaucoup, mais gardent une conviction forte : ne dépendre ni d’un père, ni d’un mari.

Djénéba Diallo, coiffeuse dans un salon, témoigne. "J’ai commencé à tresser en 2022. J’ai vu beaucoup de choses dans ce métier. Je continue, mais je ne veux pas en faire mon travail principal. Il y a trop de fatigue pour trop peu de revenus, surtout pendant les fêtes", témoigne-t-elle.

Fatoumata Traoré, elle, évoque les deux faces de son parcours. "J’ai commencé en 2021. J’ai traversé des difficultés, mais aussi des réussites. Grâce à ce métier, j’ai pu avoir une maison. Mais la fatigue est réelle. Et dans le foyer, si ton mari n’est pas compréhensif, ce n’est pas facile".

Ces femmes travaillent avec discrétion, souvent sans reconnaissance. Pourtant, derrière chaque coiffure réussie, il y a des heures de concentration, de douleur parfois, et beaucoup de dignité.

Elles méritent plus qu’un simple merci : elles méritent qu’on reconnaisse leur rôle dans l’économie informelle, leur force dans le tissu social, et leur courage au quotidien.

Assitan Coulibaly

(stagiaire)

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