Feuille de route de la transition : Les députés disent non à toute négociation avec les mouvements

2

 La feuille de route pour la transition a été débattue le 29 janvier 2013 à l’Assemblée nationale. Présent pour la cause, le Premier ministre  Diango Cissoko a bien défendu sa politique de gouvernement qui a été adoptée par 139 députés, 0 nulle et 0 abstention. C’était sous la présidence du Président de l’Assemblée nationale M. Younoussi Touré, en présence de quelques membres du Gouvernement et plusieurs autres personnalités. La libération du pays qui est en cours ; la fin de la transition ; l’organisation des élections d’avril à juillet 2013. Ce sont là entre autres les points saillants de cette déclaration de politique générale (DPG).

Pour l’occasion, les députés ont montré leur grand attachement à cette DPG. Ils ont passé au peigne fin tous les aspects de ladite déclaration de politique. Ils se sont notamment appesantis  sur certaines questions comme la négociation avec les groupes armés, les élections, le retour des réfugiés, la question des bérets rouges…
Les députés ont également montré leurs préoccupations face aux dates indiquées pour les élections, compte tenu de l’état de guerre dans lequel le pays se trouve, l’état du fichier électoral qui n’est pas prêt, et les réfugiés et les déplacés. Certains estiment qu’il serait difficile de réaliser tous ces faits avant avril 2013.
Concernant les bérets rouges en arrestation suite aux évènements du 30 avril 2012 (contre coup d’Etat), dont le juge a ordonné la liberté provisoire de certains d’entre eux, ils ont eu à interpeller le ministre de la Justice à prendre toute sa responsabilité. (NDLR ceux-ci ont été finalement libérés).

Au sujet de la négociation avec “ les groupes armés”, la présence supposée du MNLA à Kidal au moment où les armées malienne et française ont récupéré les régions de Gao et Tombouctou, parait comme une insulte grave au peuple malien, selon le député Lancéni Balla Kéïta. C’est le MNLA qui a servi de cheval de Troie pour l’entrée en scène de Ansar Dine, d’Aqmi et du MUJAO, selon lui. A ce titre Kidal doit être nettoyé et libéré de tous les terroristes, le MNLA au même titre que Ansar Dine et les autres pour mettre fin à la reprise des mouvements de rébellion au Mali. Rien ne doit distraire le ratissage de l’armée jusqu’à la frontière. Selon un autre député, «le MNLA et le MIA sont plus caméléons que le caméléon naturel». Il ne faut surtout pas négocier avec la composition actuelle du MNLA qui n’est pas crédible. Pour d’autres, il faut tout simplement dissoudre ces mouvements.

Après une journée pleine et houleuse, les 139 députés présents ont voté oui pour la DPG à la grande satisfaction du Premier ministre et de son gouvernement.

Moussa SOW

Commentaires via Facebook :

2 COMMENTAIRES

  1. Les choses sérieuses commencent. On avait jusqu’ici amusé les Maliens débilités. Hollande et l’OTAN libéraient le pays et garantissaient son intégrité. Eh bien que nini!
    Toute la presse occidentale ne bruisse que la fameuse et mythologique question touareg. France inter ce matin au réveil nous apprend que le MNLA dispose de 2 à 3000 hommes de troupes armés dans la région de Kidal et que la question de l’autonomie de l’Azawad reste sur la table des négociations comme perspective irrécusable.
    Nous y sommes! Cela fait des mois qu’en lien avec les patriotes maliens, nous alertons l’opinion malienne débilité sur les mensonges des françafricains Hollande et autres Dioncounda de la classe politique frelatée de Bamako. Mais en vain!
    On commence à comprendre pourquoi les barbouzes de la coloniale ont occupé Kidal sans l’armée malienne. Voici d’où sortent les 2 à 3000 hommes du MNLA auparavant reduite à néant par ses propres alliés. Vive le Mali partitionné avec la charia wahabite au Nord.

  2. Ceux qui parlent de réconciliation entre les populations australes et septentrionales du Mali semblent oublier LA NATURE FONCIEREMENT CRIMINELLE DES GROUPES ARMES DU NORD (MNLA, MIA, ANESARDINE OU AUTRES ZZTOP) ET DES GROUPES NON ARMES DU SUD (MP52 OU 42, SADIQUE ET AUTRE COPLAN). Prenons une image très parlante pour illustrer notre cas : EN NEGOCIANT AVEC UN VOLEUR, VOUS NE POUVEZ QUE LUI REMETTRE VOS BIENS, ET INEVITABLEMENT, IL REVIENDRA A LA CHARGE APRES AVOIR CONSOMME CES BIENS. C’est ce qui arrive avec les groupes armés et l’Etat malien en se répétant éternellement (intégration/désertion/réintégration, argent, postes juteux, douane, etc.). Sinon, il n’y a jamais eu de problèmes sérieux de cohabitation entre le peulh et le paysan, le nomade et le sédentaire. Assurément, des conflits isolés et ponctuels surviennent de temps à autre, toujours réglés par les conventions et règles établies entre eux. Au contraire, leurs systèmes économiques sont inextricablement imbriqués de sorte qu’ils se sont toujours complétés…

Comments are closed.