L’agenda du président de la République par intérim était particulièrement chargé hier.
Il a reçu pour une longue séance de travail à sa résidence officielle, à la base, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra qui doit se rendre aux Etats-Unis aujourd’hui pour prendre part à l’Assemblée générale des Nations-Unies en marge de laquelle le secrétaire général Ban Ki-Moon a convoqué, pour le 26 septembre, une réunion sur le Sahel.
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Photo L'Essor[/caption]
Dioncounda Traoré s’est ensuite entretenu avec le président de la Cour constitutionnelle, Amadi Tamba Camara. Ce tête-à-tête a été suivi d’une rencontre avec le capitaine Amadou Haya Sanogo, arrivé avec un impressionnant dispositif de sécurité.
Pourquoi le président de la République par intérim a-t-il rencontré ces trois personnalités dans la même matinée ? Rien n’a filtré des différents entretiens mais l’on peut penser que des décisions importantes sont en cours de validation. S’agit-il de la nomination des deux vice-présidents du Haut conseil d’Etat dont la création avait été annoncée par Dioncounda Traoré à son retour de Paris ? Il est aussi possible que les entretiens aient porté sur l’organisation de la concertation nationale dont les termes de référence sont déjà critiqués et rejetés par une partie de la classe politique et dont la tenue se situerait désormais en fin septembre.
Le juge constitutionnel n’a pas voulu révéler la teneur de son entrevue avec le président de la République par intérim. Amadi Tamba Camara a juste confié à la presse que sa visite n’était qu’« informelle » et que les échanges étaient "fructueux et riches en encouragements". Devant l’insistance des journalistes, il s’est contenté d’ajouter qu’"il est important que les chefs des institutions échangent entre eux pour le bien de notre pays".
Rappelons que l’avis de la Cour constitutionnelle est nécessaire pour s’assurer de la constitutionnalité des lois et textes. Conformément à la Constitution promulguée le 25 février 1992, la Cour constitutionnelle intervient pour le contrôle de constitutionnalité des lois organiques et du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, du Haut conseil des collectivités et du Conseil économique, social et culturel. Elle est aussi le juge des contentieux électoraux.
L’avis de la Cour est requis également sur les mesures exceptionnelles prévues en cas de menaces graves sur la Nation et en cas d’interruption du fonctionnement régulier des autres institutions. Elle donne son avis sur les projets de lois référendaires.
C’est dire le rôle stratégique de la Cour constitutionnelle dans le dispositif institutionnel, surtout dans le contexte exceptionnel que notre pays vit.
par Amadou M. Cissé
Lire la suite de l'article sur le site de L'Essor du mercredi 19 septembre 2012