Réhabilitation du palais de Koulouba : Une nécessité, mais pas un luxe !

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Palais presidentiel - amateurisme
Le palais presidentiel de Koulouba a Bamako.

Le 22 mars 2012, une mutinerie de soldats éclate à Kati. Par la suite, les mutins prennent d’assaut le Palais de Koulouba avec comme objectif principal de mettre un terme au régime démocratique d’Amadou Toumani Touré. Pendant et après cette opération, les putschistes vandalisent la résidence présidentielle. Ce bâtiment historique construit en 1906, devient alors méconnaissable et presque inhabitable. De ce fait, après sa brillante élection à la Magistrature suprême, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, ne pouvait donc que réhabiliter le Palais de Koulouba.

 

C’est pour permettre aux journalistes de s’enquérir de l’avancement de cette réhabilitation, qu’une visite a été organisée à leur intention par le ministre de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication, Mahamadou Camara, le samedi 28 juin 2014 à Koulouba. C’était en présence du Conseiller technique du président de la République, Chargé de la communication, Sambi Touré. Mais, avant la visite guidée des locaux, le ministre Mahamadou Camara a eu un entretien avec les journalistes, au cours duquel il a précisé les contours de cette volonté de réhabilitation du Palais de Koulouba.

Aux dires du ministre de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication, les travaux de réhabilitation se feront en deux phases. Il s’agit, selon lui, d’abord de la mise à niveau du bâtiment du Secrétariat général de la Présidence où travaille le président de la République. Et de la réhabilitation complète du Palais de Koulouba (résidence et bureau du Chef de l’Etat).

Pour lui, la 1ère phase coûtera la somme d’un milliard de FCfa et prendra six mois. Quant à la seconde phase, il a indiqué que celle-ci durera au moins 12 mois. Pour ce qui concerne son coût, Mahamadou Camara a affirmé que l’enveloppe n’est pas définitive, car des ajustements ont été demandés aux prestataires. Il a ensuite attiré l’attention des uns et des autres sur le fait que les fonds pour la réalisation de ces travaux sont prévus dans le budget de la Présidence. Le ministre a également précisé que les travaux d’exécution sont confiés à la société française EIFFAGE (société créée par celui qui a construit la Tour Eifel de Paris) qui a déjà réhabilité l’Hôtel de l’Amitié et le Palais présidentiel à Dakar. Cette société, a déclaré le ministre, travaillera en collaboration avec la société ivoirienne Harchi Bod chargée de l’aménagement intérieur et avec des prestataires maliens. «Ces derniers, composés d’artisans, auront la charge de faire la décoration avec des matériaux locaux», a-t-il ajouté. Avant de poursuivre que ceux-ci fabriqueront les statuettes, les tapisseries et les tableaux qui reflètent la diversité culturelle du Mali. Selon lui, depuis sa prise de fonction en septembre 2013, le président Ibrahim Boubacar Kéïta avait demandé à plusieurs partenaires du Mali de nous aider à réhabiliter le Palais de Koulouba. À cet effet, dira le ministre Camara, certains de ces partenaires avaient tout simplement supposé de tout raser pour construire un nouveau Palais.

A en croire Mahamadou Camara, cette démarche était inacceptable, car le Palais de Koulouba constitue pour le Mali un patrimoine culturel national qui doit garder son ossature originale.

Par rapport aux critères des entreprises retenues, il a fait savoir qu’il y a eu une consultation restreinte qui s’est soldée par les choix cités ci-dessus. Il a également fait comprendre que l’objet de cette réhabilitation est que chaque Malien, où qu’il soit au monde, soit fier du Palais de la République.

Au cours de la visite guidée, les journalistes ont pu découvrir que l’étendue des dommages portés au Palais, justifie ces travaux de réhabilitation. Il ne s’agit donc pas d’une question de luxe, mais de nécessité. A la fin de la visite, le ministre Camara a déclaré que «les présidents passent, mais les institutions restent».Pour lui, le souhait des autorités maliennes, c’est de fêter la fin des travaux dans la mouvance de la célébration du 22 septembre 2015.

 

Jean GOÏTA

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