Présidentielle 2012 : Une alliance ADEMA-URD-RPM-PARENA pour contrer toute prorogation éventuelle du mandat d'ATT

31 Mai 2011 - 00:00
31 Mai 2011 - 00:00
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Ayant regretté l'avènement d'un candidat indépendant, en l'occurrence ATT, au pouvoir en 2002, quatre partis politiques, tous pourtant membres de la majorité présidentielle, ont élaboré un document pour la gestion des élections de 2012. Dans le but, primo, d'empêcher toute prorogation éventuelle du mandat d'ATT et, secundo, de barrer la route à tout candidat indépendant qui serait tenté par la présidentielle de 2012. Ledit projet est, actuellement, en discussion auprès des formations politiques concernées. Sa signature devra se faire dans les jours à venir par les premiers responsables des partis de l'Alliance.

En effet, ce sont quatre formations politiques que sont l'ADEMA-PASJ, l'URD, le RPM et le PARENA qui ont élaboré un document intitulé : " Alliance pour la gestion des élections de 2012 " et dont le projet est, présentement, en discussion auprès des différents états-majors politiques. Comme il est aisé de le constater, ces formations politiques, dont certains des leaders étaient candidats à la présidentielle de 2002 et de celle de 2007, ne sont pas du tout contents de la gestion du pouvoir d'ATT. Même s'ils n'osent pas le dire sur les antennes de radios ou dans les pages des journaux, la déception est grande du côté de la plupart, sinon de l'ensemble, de ces partis politiques qui veulent, à travers cette alliance, faire barrage à toute éventualité de prorogation du mandat d'ATT.

Si pour certains partis, leurs cadres n'ont pas été bien récompensés par ATT, d'autres, par contre, mettent en cause la gestion même du pays qui, selon eux, est devenu tout simplement chaotique sous ATT. Certains partis politiques pensent avoir été tout simplement trahis par le président ATT. D'où leur volonté de ne plus accepter de soutenir un candidat indépendant, quel qu'il soit et d'où qu'il vienne.

Selon certaines sources- certainement qu'elles sont dans le parfum des accords secrets de 2002, ATT aurait dit ne faire qu'un seul mandat. Mais voilà qu'il en a fait deux et chercherait même, toujours selon des cadres provenant de certains de ces partis, une prorogation jusqu'en 2014. Les plus extrémistes pensent même qu'il n'y aura pas d'élection en 2012, car ATT ne se serait pas préparé pour cela.

Voilà les motifs pour lesquels des cadres et militants de plusieurs formations politiques de la majorité accablent, certes in petto pour ne pas se voir éjecter du gouvernement, l'actuel président qui ne jouerait pas franc-jeu avec la classe politique. ATT est aujourd'hui accusé d'être la cause de tous les maux dont souffre le pays et fait l'objet de toutes les suspicions possibles. Principalement sur son désir -réel ou supposé-  de se maintenir au pouvoir au-delà de 2012. C'est donc compte tenu de toutes ces supputations que les grandes formations que sont l'ADEMA, l'URD, le RPM et le PARENA ont souhaité prendre les devants. Cela afin d'éviter - disent des cadres qui ont requis l'anonymat afin de préserver leur bifteck- de se faire surprendre par le chef de l'Etat qui, même s'ils n'osent pas l'avouer directement, leur inspire de plus en plus de la méfiance.

Une tonne de suspicions sur ATT

C'est une rupture entre ATT et les partis politiques - principalement ceux de la majorité- qui ne dit pas son nom. En tout cas, pas pour le moment. L'histoire du fichier électoral étant venue agrandir le fossé entre le président de la République et des leaders politiques. Non seulement au sommet de certains de ces partis ATT n'est plus en odeur de sainteté, mais même parmi leurs militants à la base, le Général n'est plus celui qui était presque adulé en début de mandat. Au sein même de l'opinion, on n'a pas besoin de baromètre pour jauger  la cote de popularité du président de la République…Il en est de même au sein des formations politiques qui avaient eu à soutenir ATT en 2007. Les partis qui l'ont accompagné et participé, auprès de lui, à la gestion du pays, tels l'ADEMA et l'URD, sont aujourd'hui pressés de le voir partir. C'est cela la triste réalité pour le régime d'ATT, qui en est bien conscient. De même qu'il n'est pas sans savoir qu'il est très impopulaire au sein des militants ADEMA et URD, qui sont pourtant tous deux membres de la majorité présidentielle. Ces deux partis ont pourtant bénéficié du pouvoir d'ATT depuis ses débuts jusqu'à maintenant. 

Mais qu'à cela ne tienne. Ces partis politiques n'aiment pas ATT. D'où cette démarche en vue de la création d'une alliance solide pour contrer toute velléité ou tentative du locataire de Koulouba de vouloir prolonger son bail. Ne serait-ce que d'un jour.

Dans le document de projet d'alliance, il est dit qu'en cas de second tour à la présidentielle de 2012, les autres partis soutiendront celui d'entre eux qui sera présent à ce deuxième tour. Mais au cas où ce sera deux partis de l'alliance qui devront s'affronter au second tour, les autres partis s'abstiendront de toute consigne de vote. Voilà ce qui est dit dans le projet de document. Mais en réalité, il s'agit d'accompagner, voire de précipiter, le départ d'ATT de Koulouba. Les prétendants à sa succession se bousculant déjà au portillon. Et ont, entre autres, pour noms : Sékou Diakité ou Dioncounda Traoré pour l'ADEMA, Soumaïla Cissé pour l'URD, Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK) pour le RPM, Dr. Cheick Modibo Diarra pour le RpDM…et l'éventuel candidat indépendant, que les partis craignent comme la peste :  Modibo Sidibé, ancien Premier ministre.  

Mamadou FOFANA

 

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