Référendum constitutionnel au Mali : Un impératif de temps s’impose

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Le Mali a entrepris depuis un certain temps un processus de réformes institutionnelles en examen à l’hémicycle. Une fois adoptée par les élus de la Nation, le peuple devra être appelé par voie référendaire à approuver ou désapprouver les textes soumis par les autorités. Et même si les députés adoptaient le texte,  au regard du délai constitutionnel  imparti pour l’élection du président de la République, les autorités pourront-elles organiser le référendum ? 

L’organisation d’un référendum dans un Etat demande la mise en place d’un certain dispositif afin de  convoquer les citoyens à l’accomplissement de leur devoir de citoyen. Aussi, la réussite de l’opération nécessite une certaine campagne de sensibilisation des citoyens pour leur expliquer le contenu du texte qui leur seront soumis pour approbation. Or, à ce jour le texte constitutionnel en question qui prévoit un véritable changement dans les institutions est en cours d’examen à l’Assemblée nationale qui a d’ailleurs convoqué une session extraordinaire à l’occasion. Il ne s’agit pas  seulement  de voter le projet de révision mais encore faudrait-il qu’il soit entériné par le peuple comme le prévoit la loi fondamentale du Mali en son article 118 stipulant qu’ « aucune révision constitutionnelle n’est définitive qu’après son approbation par référendum ». Une réforme  constitutionnelle n’est pas une mauvaise chose en soit puisqu’elle se fait en fonction des besoins nouveaux de la société. Aujourd’hui, le  climat de confiance qui règne entre les citoyens et leurs élus  n’est pas appréciable eu égard  à la débâcle du vote par les députés du nouveau code de personnes et de la famille. Les députés pourront-ils convaincre leurs électeurs dans leur circonscription  respective pour faire obtenir leur aval ? Rien n’est moins sûr. Dans tous les cas, le président de la République  qui tient beaucoup à ce projet doit utiliser la manière forte c’est-à-dire disposé de moyens nécessaires pour faire passer son projet. En le faisant, il aura réussi son premier pari en attendant le second, celui de l’élection présidentielle. Comme pour dire que des incertitudes planent déjà quand à la réussite de ces deux opérations.  En attendant les Maliens observent attentivement.
Ben Dao

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