2012 : Une année qui ne finira pas comme elle a commencé

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Faut-il inventer un autre Pacte social ? La déchirure actuelle montre que nous sommes à la fin d’un cycle et, on va dire ça,  que nous ne pouvons plus donner de leçons car nous en sommes tout simplement à montrer l’exemple. Et puisque dans la situation que nous vivons, nous ne pouvons avoir raison seuls contre tous si nous prenons le chemin des négociations.

Il faudra installer l’empathie. C’est une petite fenêtre de tirs. Lors du dernier Conseil des ministres, le Président Dioncounda Traoré et son Premier ministre se sont dit prêts à jouer aux ouvriers ravaleurs. L’unité d’en face compte pour les regards d’autrui. Quand le Sud se juge, le Nord se jauge avec les nouveaux maîtres qui veulent une union sacrée. Avec des objectifs obscurs ? Le mot Mali ne pourra devenir «un territoire collé juste à la périphérie de ce grand Sahel». Il y a cette petite ruse de notre histoire qu’il ne serait pas inutile de rappeler. Il y a 50 ans, en deux ans, on aura les gouvernements I, II et III du Président Modibo Kéita. D’un autre coté, il y a eu cette modification des frontières suite à un accord entre le Mali et la Mauritanie. Le pays couvrira désormais une superficie de 1 240 000 km2 (au lieu de 1 204 000 km2) s’étendant en latitude de 10° au 25° parallèle et en longitude ; de 12° Ouest à 4°15 à l’Est…50 ans après, disons-nous, c’est la césure avec le septentrion et en ces jours de l’année 2012, même le rire n’arrivera plus à ouvrir toutes les portes. Nous avons perdu une partie de nous-mêmes, et si nous nous demandons à qui ira notre considération choisie en cette année, nous répondons aux populations du Nord abandonnées à elles-mêmes et comme égarées dans cette partie du territoire national, sans savoir ce qui les a mis dans leurs états. Elles sont pour le monde, sans moyen de s’en sortir quand certains continuent de crier à tue-tête qu’il faut aller les tirer de là. Nous ne pensons pas que nos compatriotes gardent présentement la faculté d’identifier les odeurs et les horreurs d’une guerre. Au Nord comme au Sud, tous protègent leurs provisions et leurs hypothèses qu’il faut en finir. D’où la truculence de certains propos entre eux. De leur côté, les décisions onusiennes sont réglées par une mécanique implacable. On attend. Les humeurs de nos dirigeants sont coincées pour l’heure entre deux doubles : faire la guerre ou aller à la négociation. C’est si difficile de trancher assis sur une chaise devant le harassement des soucis quotidiens qui montent. Dans cet espace qui est le nôtre, nos populations sans lumière attendent. Rien n’est entier qu’un cœur brisé. La guerre des hommes aura lieu ici sur nos terres tant que ne cessera pas la vengeance des uns et des autres. Pour une partie de nos compatriotes, il n’y a pas de questions à poser en dehors de l’ensemble Mali. Pour les irréductibles du camp d’en face, il n’y a jusqu’ici pas eu de réponses à leurs angoisses. Si nous allons aux négociations, entre fils du même pays, elles seront dans un jeu de rôles. La culture des accords nous imposera des contreparties, et c’est en cela qu’elle s’impose dans tout dialogue. Mais la question reste de savoir qui veut imposer cette culture du compromis car ce n’est pas à l’issue d’une guerre qu’on verra les vainqueurs magnanimes et les vaincus magnifiques, a-t-on dit. Cette année 2012 a épuisé toutes ses cartes. Vivement celle d’après !…

Bellem et Koné

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