“Centre du Mali” : trop c’est trop

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Depuis l’éclatement de la crise au Centre du Mali, malgré ma totale répulsion de ce qui s’y déroule, je m’étais efforcé de ne pas réagir trop énergiquement face au génocide communautaire qui se produit principalement à l’endroit des Peuls. En ma qualité de responsable politique aux origines Peules, je voulais éviter de donner l’impression que je prenais hâtivement position en faveur des miens dans une situation aussi tragique que sensible. Mais aujourd’hui, l’hécatombe m’interdit de rester silencieux.

A peine sommes-nous entrés dans la nouvelle année que des dizaines de personnes, parmi lesquelles des innocents bébés et personnes âgées, ont été froidement abattues en raison de leur appartenance ethnique. Ce drame s’est déroulé au Centre du Mali dans le village de Koulogon Habé, dans le Cercle de Bankass (Mopti). Un paisible et pauvre village habité par des populations qui ont toujours vécu en parfaite harmonie avec leur environnement multiethnique.

Du jour au lendemain, ce village s’est retrouvé rasé, intégralement incendié, toute vie humaine minutieusement traquée et éliminée par des hommes armés. Que peut justifier une telle tuerie? Rien!

Il est temps que l’on sorte des communiqués laconiques et des déclarations pompeuses pour trouver une solution définitive à ce conflit instrumentalisé par certains et transformé en génocide par ceux-là qui veulent mettre dos à dos les communautés. Qui arme lourdement les populations civiles? Qui sont ces “hommes armés”? Le gouvernement malien a une responsabilité historique face à ce qui se produit au Centre et au Nord de notre Mali meurtri. Il doit agir rapidement pour rassurer davantage les communautés et faire des exemples de Justice contre ceux qui se promènent impunément avec armes et sang sur les mains.

J’en appelle à des mesures spéciales de contrôles et de régulation des armes dans tout le Mali,plus urgemment et particulièrement au Centre du Mali. Les patrouilles doivent se multiplier dans le Centre. De simples hommes constitués en “petits groupes armés” comme ceux qui viennent de commettre l’horreur et la barbarie à Koulogon Habé ne peuvent pas continuer à dicter la loi du sang en toute impunité.

Ce Mali que nous chérissons tant appartient à nous tous. C’est notre bien commun. Chaque malien mérite le même minimum de sécurité qu’il soit Peul, Dogon, Touareg, Songhai, Minianka, Bamanan, Senoufo, Bobo, Malinké ou Soninké vivant à Bamako, Koulogon Habé ou à Tessalit. Si aucune solution n’est rapidement trouvée, le pire sera à craindre. Le Gouvernement sera jugé sans complaisance sur la résolution de cette crise humanitaire, sécuritaire et sociale. Il est temps de sauver les fils et les filles meurtris de notre pays!

Aliou DIALLO

Président d’honneur de l’ADP-Maliba”

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2 COMMENTAIRES

  1. Qu’y a t il à attendre d’un dirigeant incompétent comme ibn. Avec lui le pire est toujours a venir

  2. Le problème du centre de notre MALIBA relève de l’amateurisme et de la négligence et de l’état d’apatride, des autorités chargées de la sécurité et de la défense du Mali. La tuerie qui se déroule entre peul et dogon ne peut et ne pourrait être expliquée par une guerre ethnique. LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DOIT COMPRENDRE QUE S IL EST VRAI QU’ON NE DOIT PAS CHANGER D UNE ÉQUIPE QUI GAGNE IL EST ÉVIDENT QU ON DEVIENT IMPOPULAIRE VOIRE INDÉSIRABLE EN GARDANT UNE ÉQUIPE QUI PERD. MONSIEUR LE PRÉSIDENT IL EST DE CHANGER LA MAIN POUR LA PAIX ET LA TRANQUILLITÉ SOCIALE

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