Dialogue national : Les femmes au cœur de la réconciliation au Mali

L’événement, tenu en partenariat avec le Ministère de la réconciliation, de la paix et de la Cohésion nationale, et soutenu par la Coordination de PPDM EIRENE/Orfed, a réuni des voix influentes du paysage malien.

 Placée sous le thème évocateur "Comment améliorer la participation des femmes dans le processus de réconciliation nationale", cette rencontre a permis d’explorer les leviers d’une paix inclusive. Les échanges ont été animés par des panelistes de premier plan, parmi lesquels Mme Bocoum Awa Guindo, Nana Kadidia Touré (psychologue), Abdourhamane Traoré et Nianian Sere. Tous ont partagé leur expertise sur les dynamiques de réconciliation, en mettant en lumière les rôles souvent invisibilités mais essentiels des femmes dans les processus de paix.

Ce dialogue visait trois objectifs majeurs :  créer un espace de concertation entre acteurs institutionnels, organisations de la société civile, leaders communautaires et femmes actrices de paix, identifier les obstacles qui freinent encore une participation effective et significative des femmes dans les mécanismes de paix et de réconciliation et formuler des recommandations concrètes et réalistes en vue de renforcer la contribution des femmes à une paix durable au Mali.

Les intervenants ont rappelé les fondements juridiques et politiques qui soutiennent l’implication des femmes, notamment la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui reconnaît leur rôle crucial dans la prévention et la résolution des conflits. À travers une lecture croisée des cadres nationaux et internationaux, les panelistes ont souligné les écarts entre les textes et leur mise en œuvre effective au Mali, appelant à une meilleure appropriation locale.

Au-delà des constats, le dialogue a permis d’aborder les causes profondes des crises maliennes qu’elles soient politiques, sociales ou économiques et de proposer des pistes de solutions. Parmi celles-ci : le renforcement des capacités des femmes leaders, l’intégration systématique du genre dans les politiques publiques de réconciliation, et la valorisation des initiatives locales portées par les femmes dans les zones de conflit.

"La paix et la réconciliation sont au cœur des aspirations profondes de notre peuple. Or, il est aujourd’hui largement reconnu que la paix ne peut être durable si la moitié de la population, en l’occurrence les femmes, reste en marge des processus de décision, de médiation et de consolidation de la paix", a rappelé Aoua Coulibaly, représentante de la présidente du Vivier d’expertise féminin.

Ce dialogue a réaffirmé une conviction partagée : la paix au Mali ne peut être durable sans une participation pleine et entière des femmes. En donnant la parole à des actrices engagées et en favorisant une approche collaborative, le VEF-DPGC et ses partenaires ont posé les jalons d’une réconciliation nationale plus équitable, plus représentative, et surtout plus humaine.

Ousmane Mahamane