Transition au Mali : Les propositions des OSC

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Le Mali est en crise. Une Transition est en place. Que proposent les femmes pour la réussite de cette transition ?

Pour Nansa Konaté, Secrétaire générale du Collectif des Femmes du Mali (Cofem), la transition doit se focaliser sur la sécurisation des populations et de leurs biens, garantir l’éducation et la santé de la population, revoir le cadre légal avant les élections, recueillir les préoccupations fondamentales de la population, prioriser les problèmes et changer la constitution.

« Il faut la prise en compte du genre dans les différentes instances des assises, la participation effective des femmes, veiller à ce que les préoccupations des femmes soient prises en compte », affirme-t-elle.

Mme Diallo Kama Sakiliba, Vice-présidente de l’Organisation panafricaine des Femmes (OPF), pour sa part, a dit : « aujourd’hui l’Afrique est en proie à des conflits interminables. Les terroristes et les djihadistes ont envahi les pays du Sahel depuis près de 10 ans. L’honneur et la dignité des femmes et des enfants prennent un coup dur, à travers les violences de toute nature. Les écoles sont fermées dans certaines localités occupées par les djihadistes. Les récoltes et les villages sont brûlés et anéantis. Le chaos s’installe Les coups d’État se succèdent, les périodes transitoires s’installent. Tout devient Priorité ».

L’OPF est un organe spécialisé de l’Union africaine avec comme mission, l’appui aux États membres à mettre en œuvre leurs politiques et programmes dans tous les domaines, particulièrement celui de la Promotion du Genre.

L’OPF est née en 1962 avant l’organisation de l’Unité africaine (OUA), aujourd’hui, l’Union africaine (UA). Elle est à l’avant-garde de la paix, de la coopération et de l’unité entre les États membres. Elle a aidé les Chefs d’États à combattre le colonialisme et aller à l’émancipation de la Femme Africaine.

La proposition de l’OPF en vue d’aider la transition à réussir sa mission est de maîtriser les questions de paix et de sécurité. « Le peuple malien a trop souffert. Il y a eu beaucoup de morts tant du côté de la population civile que des Forces armées maliennes. Sans la paix et la sécurité, aucun développement ne sera possible. Pour cela, nous, citoyens, devons-nous donner la main, se tenir comme un seul bloc pour affronter l’ennemi et aider le gouvernement dans sa noble mission d’aider notre pays à se relever ».

Autres propositions de la Vice-présidente de l’OPF, c’est de continuer la lutte contre la corruption qui a atteint aujourd’hui un seuil intolérable dans notre pays ; d’aller vers les réformes institutionnelles et politiques qui vont aboutir nécessairement à la mise en place d’institutions fortes pour aboutir finalement à la tenue d’élections libres, paisibles et transparentes. « A mon avis, cela doit prendre le temps qu’il faut pour la réussite de la transition. Une transition mal gérée conduit toujours à des coups d’Etat répétitifs. Alors donnons-nous la main. Les Maliens doivent être patients, combatifs et solidaires face à l’ennemi. L’espoir est permis. Nos encouragements et soutiens vont au gouvernement du Mali ».

Nanténin Niambélé, Assistante Plaidoyer et Programme Genre à l’ONG Wildaf ajoute que le Mali revient de loin. « Une transition ne saurait tout régler même si elle dure pendant 5 ans ce n’est pas évident que tout rentre dans l’ordre. Il faut arrêter les querelles de personnes et se concentrer sur le Mali. Le Mali aujourd’hui a besoin de l’apport de tout un chacun, de tous ses fils ou qu’ils soient, qui qu’ils soient ».

Pour elle, il faut l’union sacrée autour du Mali. « Avec les assises qui seront organisées, j’espère que le sursaut national sera au rendez-vous pour mettre le Mali sur une ligne droite. De solides jalons doivent être posés pendant les assises pour que toutes les forces vives de la nation marchent avec ceux-ci ».

Traoré Sata, Chargée de projet à Wildaf, souhaiterait que nos autorités mettent l’accent sur la communication avec les groupements communautaires. « Dans un pays comme le Mali, il y a une guerre, une crise socio-politico-sécuritaire ».

 

L’organe unique de gestion des élections doit prendre en compte le Genre

Madame Dicko, Boye Diallo, Assistante de la présidente de Wildaf pense qu’il ne s’agit pas de politique mais de changer d’hommes. « Nous ne serons sauvés que par la qualité des hommes. Pour la réussite de cette transition, tout dépendra de la qualité des hommes et des femmes. Il faut que ces hommes qui vont diriger la transition jusqu’au bout cultivent en eux des valeurs d’abnégation, d’honnêteté, d’intégrité, morale ». Elle ajoute, « s’il faut que l’on organise les élections dans 8 mois ou 1 an, le plus important c’est d’instaurer la paix, la stabilité dans toutes les régions du Mali pour ensuite penser aux élections. Ça ne sert à rien d’organiser les élections dans ces conditions pour replonger encore dans les mêmes problèmes. Les autorités doivent prendre en compte le genre par rapport à l’organe unique de gestion des élections. Nous ne pouvons pas demander le respect de la loi 052. Mais qu’ils considèrent les femmes à compétence égale c’est-à-dire si des femmes et des hommes présentent les mêmes dossiers qu’on ne fasse de cadeau à personne, qu’ils soient traités et considérés selon leur savoir-faire ».

 

Aminata Agaly Yattara

 

« Cet article est publié avec le soutien de Journalistes pour les Droits Humains JDH et NED »

 

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