Fermeture de 12 établissements catholiques à Bamako : L’élite scolaire en péril et l’avenir de 5 000 élèves en suspens

Les 12 écoles catholiques en voie de fermeture à Bamako ne sont pas de simples lieux d’apprentissage. Ce sont des institutions qui, depuis des décennies, ont formé une grande partie de l’élite malienne. Qu’on le veuille ou non, elles ont bâti leur réputation sur la rigueur, la discipline et la qualité des résultats.

1 Sep 2025 - 09:59
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Fermeture de 12 établissements catholiques à Bamako : L’élite scolaire en péril et l’avenir de 5 000 élèves en suspens

Dans un pays où l’école publique est en crise permanente, réunir les conditions pour fermer ce qui fonctionne encore relève de l’incompréhension totale. 

La nouvelle est tombée comme un coup de massue pour des familles bamakoises. Douze établissements catholiques d’enseignement, parmi les plus réputés de Bamako, sont sur le point de fermer leurs portes. En cause : une décision de dénonciation par  les autorités de transition de la convention qui liait des décennies l’Etat du Mali à l’Eglise catholique. L’archidiocèse de Bamako face à ses responsabilités et n’ayant plus le choix, a annoncé la fermeture desdites écoles privées catholiques. Un acte qui soulève une vague d’incompréhension et de colère dans l’opinion. Plus de 5 000 élèves se retrouvent ainsi dans l’ambivalence.

De l’école fondamentale au lycée, les établissements catholiques du Mali ont toujours été considérés comme des pôles d’excellence. Leur réputation ne s’est pas construite sur la religion, mais sur la rigueur pédagogique, la discipline et la qualité des résultats. Chaque année, ces écoles se distinguaient aux examens nationaux, formant une génération de cadres, médecins, enseignants, historiens, d’hommes de lettres et ingénieurs qui ont marqué l’histoire du pays.

Aujourd’hui, voir disparaître un tel patrimoine éducatif est perçu comme une perte irréparable pour l’école malienne, déjà fragilisée par des années de crises politiques et de grèves répétées.

Si la fermeture se confirme, la grande question reste : où iront les élèves ? Les lycées et écoles publiques de Bamako affichent déjà complet, avec des classes surchargées pouvant atteindre 140 élèves par salle. Orienter les 5 000 jeunes vers ces établissements surpeuplés reviendrait à aggraver la situation d’un système éducatif déjà au bord de l’asphyxie.

Les parents, eux, s’inquiètent : « Nous avons fait le choix des écoles catholiques parce qu’elles offraient une formation de qualité, avec des enseignants engagés. Comment garantir que nos enfants bénéficieront du même encadrement ailleurs ? », confie une mère rencontrée devant l’un des établissements menacés.

Quelle vision de l’éducation pour le Mali de demain ?

La fermeture des établissements catholiques de Bamako n’est pas qu’une affaire scolaire. Elle pose une question plus large : quelle vision de l’éducation pour le Mali de demain ? Sacrifier l’excellence au nom de considérations administratives ou politiques… pourrait être une erreur stratégique lourde de conséquences.

Le pouvoir martèle à longueur de discours vouloir sauver l’éducation nationale, améliorer la qualité des enseignements et réduire les inégalités. Mais dans les faits, il choisit d’en faire autrement l’une des rares filières qui garantissaient encore un avenir à des milliers de jeunes.

A l’heure où le Mali traverse des crises multiples sécuritaire, économique et sociale, la fermeture de ses pôles d’excellence est une faute stratégique majeure. Aucun pays ne peut se relever sans une éducation forte. Fermer ces écoles, c’est creuser encore un peu plus la tombe d’un système éducatif déjà malade.

Ces écoles catholiques représentaient un souffle d’espoir, un modèle de discipline et d’excellence pour le Mali.

L’histoire jugera !

Djibril Diallo

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