Commune du Mandé : Les électeurs votent à leurs risques et périls

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Traités comme les Maliens de seconde zone, les électeurs au Mandé ont été, une fois de plus, exposés à la pandémie de Covid-19 à l’occasion du second round de l’élection des députés à l’Assemblée nationale. Ce, à cause de la tenue du scrutin aux antipodes des mesures sanitaires dans la commune.

Ce fut presque un remake du 1er tour au Mandé ! Si dans les centres des autres circonscriptions électorales les kits sanitaires et les masques étaient à la disposition des électeurs à suffisance ; au Mandé, les mesures de prévention du Coronavirus étaient insignifiantes. Du coup, cela permettrait au Covid-19 de se faire de nouveaux sujets à travers le pays. Et pour cause, lorsqu’on protège tout le Malien exceptant une zone, c’est comme si rien n’a été fait. C’est du moins le constat que notre équipe de reportage a pu faire dans certains centres de vote de la commune du Mandé.

8 heures sonnantes. Les 4 bureaux du centre de l’école publique de Ouenzzindougou ont ouvert leurs portes. La présence des forces de l’ordre se faisait remarquer. Pour les électeurs, les mesures de prévention contre le Covid-19 n’ont pas été respectées comme il se devait.

Au bureau n°004 de ce centre, à 8heures 30 minutes, il n’y avait que 3 bulletins dans l’urne. Le président du Bureau, Nawoye Sanogo, a signalé la présence des matériels et des agents électoraux au complet.

Un peu plus loin, au centre de vote de l’école communautaire de Ouenzzindougou, le président du bureau de vote n°001, Modibo Seck, a déploré l’absence des agents de sécurité et la liste électorale comme au 1er tour. Le masque de protection contre le Covid-19 n’était pas pour le moment à la disposition des agents électoraux à 8 heures passées de 50 minutes. Le président de bureau a précisé qu’il ya un seul bulletin dans l’urne. Pour lui, ce début du 2ème tour fait penser au 1er tour.

A 9 heures 17 minutes, au centre de l’école publique de Kanadjiguila où il y avait 19 bureaux de vote,  c’était le même son de cloche. La timidité de l’affluence éclatait aux yeux. Au bureau de vote n°003, l’urne ne contenait que 10 bulletins.

A Samaya, sur la route de Kangaba, aux environs de 11 heures, l’affluence était quasi-inexistante devant les 4 bureaux de vote. En se prononçant sur les raisons de cet état de fait, le chef de village de Samaya, Mady Koné, citera le coronavirus et le bras de fer qui oppose la mairie aux chefs de village de la commune du Mandé. Là, le délégué du parti RPM, Drissa Diawara s’est dit surpris par le non respect des engagements pris par les autorités du Mali pour sauver les citoyens.

Coïncidant avec notre passage à Samaya, le secrétaire général de la commune du Mandé, Moumouni Fofana, a martelé qu’ils sont mobilisés pour la réussite de l’élection des députés à l’Assemblée nationale. De son point de vue, la commune du Mandé compte 26 centres de vote, 76 bureaux de vote et 30. 352 électeurs. Pour lui, ils ont fait le tour des différents centres pour se rassurer de la présence des matériels de vote.

A noter que, du 1er au second passage des législatives en commune en commune du Mandé, les électeurs ont voté à leurs risques et périls. En outre, à Samaya, le manque de cartes d’électeur dans les bureaux de vote a fait couler beaucoup d’encre et de salive.

Un fait que les mobilisateurs assimilaient au vol électoral mis en place par la nouvelle autorité intérimaire. A les en croire, c’est la conséquence directe de l’installation contestée de Mamourou Kéita par le ministre Boubacar Alpha Bah dit Bill de l’Administration territoriale et de la Décentralisation.

Bazoumana KANE

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