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Le vice-président américain, Joe Biden, lors d'une conférence à Munich sur la sécurité des pays en conflit comme le Mali, la Syrie, et l'Iran, le 2 février 2013. AFP[/caption]
L'implication des Etats-Unis auprès de la France dans la guerre au Sahel est désormais inévitable, mais leur stratégie qui se résume à l'usage de drones avec zéro pertes humaines suscite le scepticisme du quotidien algérien Liberté.
Le vice-président américain, Joe Biden, semble être un adepte des lieux communs. Sinon comment expliquer son rappel que le terrorisme menace son pays même au-delà de ses frontières ? Ce qui va évidemment justifier son implication inévitable dans la guerre contre Aqmi [Al-Qaida au Maghreb islamique] engagée par la France.
Après avoir essayé les recettes au seul ingrédient militaire, en Afghanistan et en Irak, les Etats-Unis se convertissent à la solution "menu complet" pour lutter contre le phénomène.
Au moment où le vice-président réitère la constante américaine de la défense de ses seuls intérêts où qu'ils se trouvent, le patron de la CIA réplique, en face, dans une sorte de partage des rôles, pour souligner la nécessité et l'importance de l'Africom [United States Africa Command, Commandement des Etats-Unis pour l'Afrique], force SDF [sans domicile fixe], pilotée à partir de Stuttgart en Allemagne, pour anéantir Aqmi. D'où l'autre nécessité : lui trouver un pays d'hébergement.
Et ce n'est pas un hasard si les responsables américains citent nommément Aqmi comme menace sérieuse en Afrique du Nord où ils ont des intérêts et un intérêt à intervenir pour l'éliminer.
Mais, cette fois, le mode d'emploi est révisé et mis à jour. Plus question d'engager des bataillons de soldats pour s'engluer dans des bourbiers. On opère désormais par des frappes chirurgicales avec des drones et zéro perte humaine. Le top de la technologie et le raffinement dans l'art de la guerre. Mais cela ne suffit pas pour venir à bout de ces extrémistes.
La solution passe, certes, par la liquidation physique des ultras mais surtout par la suppression du terreau qui les nourrit et la réduction de leur gisement de recrutement, alimenté par la misère, la pauvreté, l'exclusion et l'absence de droits. Tout un programme que les diplomates appellent l'approche par une stratégie globale.
Mais ce serait sans compter avec le poids du lobby militaro-industriel qui dicte la conduite à prendre. Les Etats-Unis préféreront l'Africom à une stratégie tenant compte de l'aspect humanitaire. Et la démocratie, tant chantée, pourra attendre.
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