Investi le 04 septembre 2018 pour son second quinquennat, le président Ibrahim Boubacar Keita a 100 jours à la présidence de la République du Mali. Une occasion pour le Chef de l’Etat de faire le bilan de ce parcours. Mais au-delà du bilan, il s’agit pour l’équipe gouvernementale de donner au peuple malien un aperçu des projets présidentiels à venir.
-Maliweb.net-25-12-2018 «Un nouveau contrat, pour un nouveau départ».C’est l’ambition qui anime les tenants du pouvoir exécutif en ce début de second mandat du président de la République Ibrahim Boubacar Keita. Tout, dans la salle des banquets du palais de Koulouba indiquait, ce lundi, cette volonté renouvelée des autorités. Aussi bien les discours que le film documentaire sur les 100 jours du président de la République. Ainsi, en 100 jours, au moins 1500 ex-combattants ont été enrôlés dans le cadre du DDR. A l’écoute des populations, le Premier ministre s’est rendu dans le Centre et le Nord du pays. Pour un climat social apaisé, Soumeylou Boubèye Maïga a aussi initié une série de rencontres avec les partis politiques. A N’Tabacoro, le chantier de la construction des logements sociaux se poursuit grâce à la difficile décision de « démolition » prise par le Premier ministre.
Un avenir prometteur…
Dans son exposé, le Premier ministre a annoncé les projets à venir. Des projets qui s’articulent autour de trois points : «protéger, rassembler et servir les Maliens». L’un des chantiers phares, auquel l’équipe Boubèye s’attèlera, est la réalisation du «Programme présidentiel de rénovation urbaine de Bamako ». Un projet ambitieux qui transformera le visage de Bamako, avec la construction de la Cité de la culture, au bord du fleuve Djoliba, sur l’actuelle place réservée au Monument du cinquantenaire.
Le Programme présidentiel de rénovation urbaine de Bamako, c’est aussi des zones résidentielles dont les emplacements sont déjà déterminés sur des superficies appartenant à l’Etat. De la Zone A à F, ces espaces notamment celles contiguës au
centre Mérieux comporteront un hôpital ultra-moderne et l’Immeuble de la santé dont le financement est disponible, selon Soumeylou Boubèye Maïga. D’autres espaces, comporteront le siège de la BDM-SA, de Cauris Bank et du ministère des Finances. Une cité de 13 hectares à Sébénicoro accueillera les habitants des deux bases militaires qui seront touchés par cet aménagement.
Un Premier ministre séduisant…
En 2019, le gouvernement prévoit une Conférence sociale pour le renouveau du dialogue social. En plus de Bamako, le projet « Le grand Mali avance » prévoit la réalisation d’infrastructures économiques dans tout le pays avec le développement des ports secs. Aussi, 8 520 Km de route bitumée sont prévus; une politique de corridor avec les pays frontaliers notamment la Mauritanie et la Côte d’Ivoire sera développée; le projet de création d’un corps de garde-frontière est en gestation. Sur le plan sécuritaire, l’opération Dambé qui mobilise entre 9 000 et 10000 hommes, sera renforcée par la mise en œuvre accélérée de l’Accord de paix et l’intégration d’au moins 32 000 anciens combattants dans l’armée.
Devant le président IBK et dans cet exercice qui s’apparentait à une sorte de Déclaration de Politique Générale, Soumeylou Boubèye Maïga a su mettre IBK en confiance au risque de paraître ‘’séducteur’’.
«Sur le découpage territorial, assure le Premier ministre,beaucoup de choses ont été dites qui n’ont rien avoir avec la réalité».
«Nous avons à faire à des acteurs qui changent constamment de terrain mais sans jamais changer de cible: toujours pour obstruer notre action»,révèle-t-il à son patron. «Nous resterons vigilants. Car, nous voulons construire un Etat fort qui s’approprie son histoire.Comme vous aimez à le dire Monsieur le président
«Nous fûmes quand d’autres n’étaient pas», reprend Boubèye sous les applaudissements de l’assistance y compris IBK.
Un président confiant et sensible…
«Il s’agit là, d’actions concrètes, étudiées dont les financements sont acquis», indique un président IBK qui est apparu rassuré et confiant suite à l’exposé de son Premier ministre.
«C’est la préfiguration de ce qui va être dès janvier 2019», poursuit-il, le sourire aux lèvres. Le président de la République est revenu sur la période
« particulièrement sensible et difficile » de la nomination de Boubèye. IBK fait ensuite le point sur la situation politique. «Il n’y a pas de problème entre le président de la république et aucun citoyen malien… Il est de l’intérêt du pays qu’on évite de tout personnalisé…. Ma main est tendue, mais si elle rencontre le vide, c’est ça le problème. Nous sommes là, fédérateur, rassembleur au service du Mali ».
Au-delà de la confiance qui se lisait sur son visage, le président de la République est apparu sensible et conscient des difficultés que vivent les Maliens. Ceux d’en bas, du moins. Contrairement au Premier ministre, il s’est attardé sur la nécessité de poursuivre la mécanisation agricole. Cela, en plus des 15% du budget national accordé au secteur agricole. Ouvert au dialogue, IBK affirme
: « la haine est trop lourde pour moi. Je n’ai pas d’épaule pour la porter». Et de conclure: «
ma porte restera toujours ouverte. En tant que président et en tant qu’aîné de certains».
Mamadou TOGOLA/Maliweb.net