Gouvernement d’union nationale : A quand la démission de l’actuelle équipe ?

Le Premier ministre doit présenter sa démission et celle de son gouvernement au Chef de l’Etat. Mais jusqu’ici, cela n’a pas été fait, alors que Cheick Modibo Diarra vient d’être reconduit dans sa mission : une première au pays de Soundjata Kéita ! Comme quoi, le Mali est vraiment dans un état d’exception. Ceux qui espéraient voir le Premier ministre remettre sa démission et celle de son gouvernement doivent encore attendre. Certes, un remaniement est en cours, mais une démission du Premier ministre qui tomberait comme un couperet est exclu, surtout que lors de son bilan sur les cent jours de son gouvernement,  le Premier ministre a été clair sur ce point : «Je ne démissionnerai pas !… ». Arrivé aux affaires en avril dernier, ce technocrate n’a pas réussi à s’imposer  sur le terrain face aux militaires de Kati. Mais il refuse de « jeter l’éponge » alors que le pays est toujours plongé dans une crise. Arrivé dans un pays en pleine tourmente, Cheick Modibo Diarra, le « sauveur » promis, ne sait pas qu’il faut rendre sa démission au Président de la République, quitte à  ce que ce dernier lui réitère sa confiance en le reconduisant à son poste. S’il y a une nouvelle qui surprend plus d’un, c’est bien cet état de fait, car au Mali, jamais le renouvellement d’un gouvernement et son Premier ministre ne s’est déroulé de la sorte. Mais au-delà de ce refus du Premier ministre de démissionner, doit-on y voir une conséquence de l’ébullition politique en cours? Depuis le coup de force du 22 mars 2012, un vent fort appelé « Révolution Sanogo » secoue le pouvoir de Bamako. Même si certains auraient laissé leur vie et payé le prix fort, ce vent veut déloger les autorités du pays. Ces derniers se sont terrés et ne remontent en surface que lorsque le pouvoir a besoin d’eux pour présider des réunions ou des pseudo-dialogues avec des partis politiques.  Pour l’heure, on retient que ce vent n’arrive malheureusement pas à soulever la Primature, même si aucune raison officielle n’est donnée à ce refus du Premier ministre et de son gouvernement de démissionner. Mais une chose est sûre : on démissionne avant d’être reconduit à son poste si tel était la volonté du Président de la République. Mais comme le ridicule ne tue plus depuis le coup de force du 22 mars dernier, alors chacun fait ce qui lui semble bon. Et bonjour le désordre ! Paul N’guessan